A la faveur de la grève générale aujourd’hui des agents de la fonction et du secteur publics, ont émergé dans le discours médiatique qui a accompagné les négociations gouvernement — Ugtt des concepts comme privilège fiscal, masse salariale, salariés actifs, salariés retraités, etc., concepts ou termes dont les utilisateurs, du côté du gouvernement ou de l’Ugtt, essayent de montrer que les négociations salariales ne sont pas une simple affaire d’augmentation des salaires que les fonctionnaires perçoivent chaque fin de mois.
Et aussi bien les négociateurs de l’Ugtt que ceux du gouvernement se sont-ils évertués, durant les derniers jours, plus particulièrement les journées de mardi et mercredi 15 et 16 janvier, à démontrer que leurs thèses à propos des majorations que le gouvernement est en mesure de concéder, d’une part, et des concessions que l’Ugtt peut accepter, d’autre part, sont fondées sur des données objectives et sur des chiffres qui ne peuvent mentir.
Ainsi quand le gouvernement propose des augmentations qui varient entre 180 et 136 dinars à servir sur deux tranches, comme l’a indiqué, hier, Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, à l’agence TAP, il s’appuie sur certaines statistiques concernant la période 2008-2018 pour prouver que les propositions au profit de toutes les catégories de fonctionnaires sont sérieuses et les salaires aussi bien des ouvriers que des hauts cadres ont enregistré une progression qui a atteint dans certaines catégories le taux de 140,4%.
La lecture de l’évolution des salaires nets des fonctionnaires de la catégorie A1, soit la plus haute catégorie, a évolué de 1.175 dinars nets en 2008 à 1.583 dinars nets par mois en 2018.
Toujours pour la même catégorie, le taux de croissance des salaires nets est passé de 1,4% en 2008-2010 à 5,7% en 2017-2018.
Une progression de 89,4%
Volet ouvriers de la fonction publique, on observe que ceux qui percevaient 370 dinars par mois en 2008 ont vu leur salaire grimper à 765 dinars en 2018, soit un taux de progression de 89,4%.
D’autres chiffres méritent d’être mis en exergue au vu du taux de progression enregistré entre 2008 et 2018 par les salaires de certaines catégories d’ouvriers comme ceux classés unités 3 dont le salaire a grimpé de 325 dinars à 762 dinars nets en l’espace de 10 ans, soit une augmentation de 110,5%.
Un autre chiffre est aussi à valoriser: les agents classés dans la catégorie D percevaient en 2008 un salaire net de 337 dinars. En 2018, leur salaire a atteint les 875 dinars nets, soit une évolution de 140 %.
Leurs collègues de la catégorie G ont vu leur salaire enregistrer une augmentation de 559 dinars nets, l’espace de 10 ans, allant de 401 dinars en 2008 à 960 dinars en 2018, ce qui correspond à une progression de 118,2%.
Pour ce qui est de la moyenne globale des salaires des ouvriers, elle a évolué de 612 dinars nets en 2008 à 1.124 dinars en 2018.
Et même si ces chiffres montrent que la montée des prix et du taux d’inflation qui a grimpé lui aussi de 9,3 % en 2008 à 47,7 % en 2018 ont été accompagnés par une augmentation significative des salaires des agents de l’Etat, le gouvernement Chahed a fait montre de compréhension quant aux revendications exprimées par l’Ugtt, tout en demandant aux négociateurs de la place Mohamed-Ali «de prendre en considération ses capacités à honorer ses engagements aussi bien à l’égard de ses salariés que de ses partenaires étrangers» dont en premier les bailleurs de fonds qui exigent qu’il révise sa politique de majorations salariales dépassant de loin ses moyens réels.
Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, n’exclut pas la possibilité de parvenir à une solution.
De son côté, Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, soulignait, hier, sur les ondes de Shems FM, que le gouvernement est toujours attaché au dialogue avec l’Ugtt, précisant que «les négociations se poursuivront aussi après la grève générale».
«Nous pouvions opter pour les choix faciles et signer une augmentation des salaires quel que soit son volume et en faire endosser la responsabilité au prochain gouvernement. Nous refusons de prendre des décisions dont les répercussions compromettront l’avenir de nos enfants et de notre économie».
Débrayage aujourd’hui de plus de 670 mille fonctionnaires, auxquels s’ajoutent ceux du secteur public dont la grève du 22 novembre dernier a été annulée. Selon Sami Tahri, la grève n’aura pas d’impact ni sur l’économie ni sur l’ordre public et «n’a rien à voir avec celle du 26 janvier 1978», affirmant que la grève aura lieu pacifiquement, sans troubles ni dérapages
Sami Tahri, membre du bureau exécutif de l’Ugtt, a annoncé, hier, lors d’une conférence de presse, la fin des négociations entre la centrale syndicale et le gouvernement, confirmant ainsi «définitivement» le maintien de la grève générale dans la fonction et le secteur publics prévue pour aujourd’hui.
Les agents de la fonction et du secteur publics observent, aujourd’hui, une grève sur les lieux de travail, suite à l’échec des négociations entre le gouvernement et l’Union générale tunisienne du travail qui a appelé à cette grève. Cette grève, qui intervient pour réclamer des majorations salariales dans la fonction publique, a démarré hier à partir de minuit et se poursuivra aujourd’hui jusqu’à minuit.
«La commission administrative de l’Ugtt se tiendra ce samedi 19 janvier pour décider des prochains mouvements de protestation à observer après la grève générale du 17 janvier qui a pour objectif de défendre le droit des agents de la fonction publique aux augmentations salariales», a souligné hier Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l’Ugtt.
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a publié, mardi, sur son site officiel, la liste préliminaire des candidats sélectionnés pour intégrer l’Instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption dans la catégorie information et communication.
Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail chargé de la sécurité sociale, Abdelkarim Jrad, a déclaré, hier, que les prochaines décisions et démarches d’escalade seront «douloureuses».
L’Assemblée des représentants du peuple a adopté, hier, en séance plénière, le projet de loi sur la sécurité sociale à une majorité de 118 voix pour, 7 abstentions et 13 contre.
L’organisation «I Watch» a indiqué, hier, avoir obtenu gain de cause dans huit plaintes, dont une déposée contre le ministère chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’Homme.
L’Arabie Saoudite a accordé à la Tunisie un prêt d’une valeur de 500 millions de dollars, soit l’équivalent de 1500 millions de dinars, à des conditions favorables pour financer le budget de l’Etat, a annoncé, hier, le ministère des Finances dans un communiqué. Le département des finances a précisé que l’accord de crédit a été signé par le ministre des Finances, Ridha Chalgoum, et son homologue saoudien, Mohammed Al-Jadaan, lors d’une rencontre tenue à Riyad, en marge de la visite effectuée par le responsable tunisien en Arabie Saoudite (12 au 14 janvier 2019). Les deux parties ont discuté, à cette occasion, les moyens à même de renforcer davantage les relations de coopération bilatérale dans les domaines financier et économique.
Les passagers ayant réservé des vols, jeudi 17 janvier, date qui coïncide avec la grève générale dans le secteur et la fonction publics, auront la possibilité de modifier leurs horaire, durant une semaine et sans frais de modification, a annoncé hier Tunisair.
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