La manifestation s’est déroulée dans la sérénité grâce à une sécurité omniprésente
Comme partout ailleurs dans notre pays, Bizerte a vécu ce 17 janvier à l’heure de la grève générale touchant le secteur public et les fonctionnaires dans son sens le plus large : enseignement, santé, transports…
En effet, rassemblés tôt le matin devant le siège de l’Ugtt sur l’avenue Habib-Bourguiba, les manifestants ont effectué une marche jusqu’au gouvernorat, en traversant les principales artères de la ville. On a pu lire tout au long de l’itinéraire pas moins de 17 slogans brandis et scandés par une masse de jeunes et moins jeunes. «Fidèles au sang des martyrs», «Une Tunisie libre», «Vive l’Ugtt», «Emploi, liberté, dignité nationale». Les manifestants ont également pointé du doigt la corruption et exigé que les droits des retraités soient garantis tout comme l’amélioration des secteurs de la santé et de l’enseignement qu’on désire démocratiques. Toutefois, les discussions qui ont accompagné la manifestation ont surtout trait aux salaires au niveau de la fonction publique. Cette catégorie sociale est, dit-on, celle qui est la plus lésée dans l’augmentation des salaires. Bref, il s’agit des mêmes «revendications» prônées par la hiérarchie syndicale au niveau national. L’encadrement était parfait grâce à un comité d’organisation bien soudé et à une sécurité omniprésente. Enfin, les syndicalistes devaient avoir dans l’après-midi une réunion pour rapporter les doléances de leur base à la place Mohamed-Ali à Tunis avant que celle-ci ne se réunisse en comité d’administration et décide de la suite à donner ce samedi 19 janvier selon une source syndicale.
Le secrétaire général de l’Ugtt a indiqué qu’il ne s’agit pas d’une journée ordinaire de grève et qui passera. Il a prévenu qu’une commission administrative se tiendra demain pour prendre les dispositions nécessaires et les décisions qui s’imposent pour la suite du mouvement
Sans être un orateur hors pair, Taboubi a réveillé, par son allocution belliqueuse à l’endroit du gouvernement, la vieille querelle qui oppose historiquement le principal syndicat tunisien aux régimes successifs, en résumant les faits d’armes de l’Union et les défaites cuisantes de ses opposants
L’attente sera longue pour découvrir les décisions qui seront prises par la Commission administrative qui se réunira demain, samedi, à moins que les décideurs politiques tendent la perche pour une réconciliation qui sera le happy end pour un dialogue qui n’a que trop duré…
Hier matin, toutes les administrations étaient bloquées, alors que l’activité économique au marché hebdomadaire n’était pas affectée par ce débrayage
Encore une polémique qui n’avait pas lieu d’être : les réquisitions opérées mercredi 16 janvier, soit un jour avant la grève générale d’hier, jeudi 17 janvier, sont-elles considérées comme illégales du fait qu’elles n’ont pas été annoncées, comme l’ont soutenu plusieurs syndicalistes à l’instar de Hfaïedh Hfaïedh, secrétaire général adjoint de l’Ugtt, quarante-huit heures avant le déclenchement de la grève ?
Volumineux est le livre de l’histoire des grèves générales observées par les salariés et aussi celles de l’ensemble de la population. Hier encore, fonctionnaires et salariés du secteur public étaient en grève et l’ensemble du peuple tunisien, y compris ceux qui le gouvernent, ont retenu leur souffle, craignant que l’événement ne dégénère
Par M’hamed JAIBI
Incontestablement, la grève fait généralement peur aux Tunisiens, plus particulièrement la grève générale. Est-ce pour cela que l’on prend un malin plaisir à s’appliquer à qualifier de général le moindre débrayage sectoriel, régional ou même local ? Que dire d’une action aux dimensions nationales.
Rien d’ordinaire, ce matin du 17 janvier 2019. Pas d’embouteillages dans le Grand Tunis, trafic routier en veilleuse et peu de gens dispersés, ici et là, bougent sans précipitation. Ce fut une journée de grève générale décrétée par l’Ugtt, suite à l’échec des négociations-marathons engagées, depuis juillet dernier, avec son partenaire de tout temps, le gouvernement. L’événement occupait les Unes des journaux, l’info étant longtemps relayée en boucle par les médias étrangers et nationaux.
L’aéroport international de Tunis-Carthage a enregistré, hier, le jour de la grève générale, décidée par l’Ugtt, une paralysie totale, en raison de l’échec des négociations avec le gouvernement sur les augmentations salariales. Ainsi, tous les vols à partir de et vers la Tunisie ont été annulés, à l’exception d’un seul vol transportant les supporters du Club Africain, lequel a décollé le matin à bord d’un avion Tunisair vers Le Caire.
L’Union des écrivains tunisiens (UET) a exprimé, hier, sa solidarité vis-à-vis de la grève générale décidée par l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt ) et observée par les agents de la fonction publique et du secteur public.
La grève générale dans la fonction et le secteur publics n’a pas eu un impact sur le marché boursier, a indiqué un responsable à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (Bvmt), hier, dans une déclaration à l’agence TAP.
Grève ou pas grève, le travail ne s’arrête jamais aux urgences
Le calme régnait hier, jeudi 17 janvier, au Centre hospitalier-universitaire Mongi-Slim de La Marsa en raison de la grève générale décrétée par l’UGTT et massivement suivie par le cadre médical et paramédical de l’hôpital. Il n’y avait pas foule devant l’entrée du CHU Mongi-Slim certes, mais dans le compartiment du service des urgences, les malades ont continué à affluer et les consultations ont été assurées par les équipes médicales en place.
Dans le gouvernorat de La Manouba, les services administratifs aux sièges du gouvernorat, ses délégations, ses municipalités et certaines directions régionales ont connu une paralysie totale, en application de la grève générale des employés de la fonction et du secteur publics décrétée par la centrale syndicale, après l’échec des négociations avec le gouvernement concernant les augmentations salariales dans la fonction publique.
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