En marge de l’amère défaite de la Tunisie face à l’Algérie (0-2): Kebaïer en mauvais stagiaire !

Quand on joue avec la peur de perdre, on finit toujours par perdre. C’est ce que Mondher Kebaïer aura appris à son insu après le match amical contre l’Algérie. Du coup, ce fut Kebaïer qui a perdu devant l’Algérie et non pas le onze national.

Les matches amicaux servent toujours à quelque chose. Et ce ne sont pas forcément les équipes et les joueurs qui en tirent profit car, parfois, ce sont les entraîneurs qui en apprennent à leurs dépens.

C’est bien le cas de Mondher Kebaïer, l’entraîneur national, qui vient de recevoir une leçon footballistique qu’il ne risque pas d’oublier de sitôt, suite à la défaite de la Tunisie avant-hier à Radès face à l’Algérie, dans le cadre de son deuxième match amical (0-2).

Pourtant, tous les spécialistes avertis n’ont pas manqué d’attirer l’attention de Mondher Kebaïer sur certaines choses dans le but de ne pas exposer la sélection à la défaite.

Malheureusement, Kebaïer est du genre de ceux qui n’en font qu’à leur tête, en faisant fi des avis constructifs émanant des connaisseurs, comme pour confirmer le proverbe qui dit qu’il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Que de bourdes !

Il a fallu toute une mi-temps pour que le coach national se rende à l’évidence que ni la formation rentrante ni le système de jeu adopté devant les champions d’Afrique n’étaient les bons. C’est que les protégés de Djamel Belmadi sont parvenus à réaliser tous leurs desseins pour lesquels ils sont venus à Tunis au cours de la première mi-temps. Deux jolis buts qui furent l’œuvre de Baghdad Bounedjah (19’) et Riadh Mahrez sur coup franc (28’), ainsi qu’une domination qui flirtait parfois avec la «correction».

C’est ainsi que le sort de ce match-test a été scellé de la manière la plus limpide. Après cela, toutes les tentatives de Kebaïer pour se ressaisir s’étaient avérées vaines, car opérées tardivement quand les dés étaient déjà jetés.

Et si on essayait d’énumérer les erreurs de Mondher Kebaïer, on risquerait toujours d’en oublier quelques-unes.

Contentons-nous d’en citer les plus flagrantes.

Il y a, d’abord, la peur bleue et l’esprit défaitiste qui ont dicté à Kebaïer d’opter pour une formation à vocation purement défensive ! Pourtant, dans notre édition du jour du match, nous avons insisté sur la nécessité de jouer d’égal à égal avec l’Algérie et de ne pas être trop intimidé par la richesse de son effectif. Mais au contraire, Kebaïer avait tellement peur d’exposer son équipe à la «raclée» qu’il était à deux doigts de la recevoir. Drager, Haddadi, Bronn, Skhiri, Meriah, Ben Romdhane, Aïdouni, soit cinq défenseurs et deux pivots, en plus du gardien de but. Pourquoi autant de joueurs à vocation défensive ?

La seule explication à ce choix biscornu n’est autre que le manque de caractère de Kebaïer et une incompréhensible absence de confiance aux respectables moyens de nos attaquants. Du coup, Khazri et Sliti étaient complètement esseulés et incapables d’inquiéter la bonne défense algérienne.

On aurait pu assister à un beau duel si seulement le timonier national avait mis en application l’adage qui dit qu’il n’y  a pas de meilleure défense que l’attaque, en alignant d’emblée la formation qui a joué en seconde mi-temps. En témoigne d’ailleurs le visage très honorable de la Tunisie en seconde période avec l’incorporation, tour à tour, de Maâloul, Refiaâ, Khaoui, Jaziri et Mejbri.

Toutefois, cette cuisante défaite aura certainement servi de leçon à Mondher Kebaïer qui n’a pas su faire bon usage de la pléiade de bons joueurs dont il dispose. Mais le temps est-il encore à l’apprentissage à l’approche des choses sérieuses ? Aucunement, bien sûr.

L’Algérie a réussi à réaliser un significatif objectif à l’insu de Kebaïer : trente-septième match sans défaite, égalisant ainsi le record détenu par la Côte d’Ivoire. Et pour la Tunisie, il ne reste plus que le rachat devant le Mali qui a été battu difficilement par l’Algérie il y a une semaine (1-0). Seuls l’esprit conquérant et une victoire éclatante pourraient peut-être retaper l’image ternie de Mondher Kebaïer aux yeux des supporters du onze national, dont la patience n’est guère chose acquise.

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