ILS prolifèrent un peu partout mais personne ne leur accorde une grande importance à cause de la situation sanitaire grave qui prévaut dans notre pays. Pourtant, ces incendies détruisent un couvert végétal déjà vulnérable du fait des agressions multiples qu’il subit. Ces pyromanes qui prennent un malin plaisir à voir les flammes emporter des hectares de végétation savent-ils que le taux du couvert végétal en Tunisie (8,2 %) compte parmi les plus faibles de la région méditerranéenne, dont la moyenne est de 20% ? Malgré ce déficit naturel, l’ampleur des dégâts occasionnés à nos forêts ne cesse de croître d’année en année à vue d’œil. Pour appréhender un soit peu l’ampleur des dégâts occasionnés à nos forêts, il suffit de noter que depuis 1985, chaque année, on dénombre entre 130 et 150 incendies, qui déciment 1.500 hectares de forêt. Ce chiffre est en progression constante. Ainsi en 2011, 220 incendies ont ravagé 1.700 hectares. En 2012, 405 incendies ont causé la perte de 2.400 hectares de forêt. Et rien qu’en 2013, près de 4.000 hectares de forêt sont partis en fumée. Le coût de chaque hectare ainsi perdu s’élève à 9 mille dinars alors que le couvert végétal et forestier met au moins 30 années pour se régénérer.

Certes, l’effort de reboisement que déploient chaque année en pareille période les citoyens et les collectivités est un engagement et un acte envers l’environnement fort louable. Cependant, ce geste hautement symbolique ne peut enrayer de façon permanente l’élan criminel contre les arbres, contre les forêts.

Car, en plus de l’expansion des terres agricoles, de l’exploitation illégale du bois, de la construction anarchique, du charbonnage à grande échelle, des coupes d’arbres, des appropriations illégales des espaces naturels et des défrichements continus, un phénomène récent a vu le jour : l’utilisation de la forêt comme décharge à ciel ouvert pour nos déchets. Soit autant de facteurs qui viennent fragiliser notre écosystème et mettre en péril l’avenir des générations futures.

Car ces agressions, associées aux effets néfastes des changements climatiques que connaît la planète, font que notre pays souffre aussi de la déforestation, de la disparition du couvert végétal et des espèces rares, de l’avancée à grands pas du désert, de l’assèchement des plaines. Une chose est sûre, c’est indéniablement l’homme qui sera la première victime du fait des glissements de terrain, des inondations et des autres catastrophes naturelles.

Laisser un commentaire