Le parc de la TRANSTU pris d’assaut par de jeunes délinquants Des actes de vandalisme:  coûteux et inquiétants !

• « Les citoyens sont la première victime »

Faute d’une cadre légal, la compagnie n’est pas autorisée à exploiter les caméras de surveillance installées dans les moyens de transport pour contrôler sa flotte et pour faire face à ce phénomène.


Les actes de violence et de vandalisme ciblant les moyens de transport sont devenus récurrents ces derniers temps au point que certains évoquent un phénomène inquiétant. De jeunes délinquants prennent presque quotidiennement les moyens de transport publics dont notamment les métros et les lignes de métros d’assaut et n’hésitent pas à les cibler par des jets de pierre. Cela met évidemment la sécurité des voyageurs en péril, des accidents ont d’ailleurs eu lieu causant de graves blessures à certains voyageurs. La Société des transports de Tunis (Transtu) paye le prix cher d’un tel phénomène de plus en plus conséquent. Dernièrement, la société a tiré la sonnette d’alarme quant aux actes de vandalisme ciblant sa flotte. « 72 dessertes journalières des métros n°2 et n°5 seront annulées après l’arrêt de 6 wagons suite à des actes de vandalisme enregistrés par un certain nombre de citoyens », a annoncé la société dans un communiqué.

Elle rappelle qu’un certain nombre de wagons de métro assurant des dessertes nocturnes, les samedi 25 et dimanche 26 septembre, sur les lignes 2 et 5 ont été vandalisés à la suite de jets de pierres provoquant la destruction de plusieurs fenêtres. « Aujourd’hui, il n’est pas possible de réexploiter les dix wagons, trois chariots doubles, stationnés actuellement dans les entrepôts, en attendant l’acquisition de fenêtres dont le stock est épuisé en raison de la succession des actes de vandalisme au cours de la période récente «, a expliqué la société. Joint par La Presse, Mohamed Chemli, porte-parole de la société, fait état, en effet, d’une situation assez critique dont souffre la société à cause de ces actes de vandalisme. « Les derniers actes de samedi dernier ne constituent pas malheureusement un cas isolé, il s’agit bel et bien d’un phénomène de plus en plus inquiétant. Cela se répercute directement sur la société et sur les voyageurs ainsi que sur la qualité de service présenté », a-t-il souligné.

Des adolescents impliqués

Comment expliquer un tel phénomène et qui sont exactement ces personnes qui prennent d’assaut ces métros ? Pour notre interlocuteur, la majorité des personnes impliquées ne sont autres que des adolescents qui auraient dû être sur les bancs de l’école. « Ce sont des enfants et des adolescents de 15 et de 17 ans qui jettent des pierres sur les wagons de métro causant de considérables dégâts matériels. Je me demande ce que font ces enfants dans la rue pendant ces heures de nuit ? », s’est-il demandé lançant un appel aux parents à faire preuve de vigilance et à protéger leurs enfants de telles situations de délinquance. Quid des coûts des dégâts enregistrés ? Seulement pour le premier semestre de l’année courante, la société compte 300 mille dinars de pertes causées uniquement par les jets de pierre sur les fenêtres des wagons des métros. Ainsi, malgré la coordination sécuritaire avec le ministère de l’Intérieur, la société continue de subir les dégâts sur sa flotte. Mohamed Chemli assure dans ce sens que des campagnes sécuritaires sont organisées régulièrement sur les différentes lignes de métro et au niveau des points noirs pour faire face à ce phénomène, mais ces efforts ne suffisent pas, semble-t-il, tant que la Transtu continue à recenser les dégâts. Pour ce qui est des caméras de surveillance, Mohamed Chemli explique que ces équipements bien qu’ils soient installés dans les métros et dans les stations, la société n’est pas habilitée par la loi à accéder aux enregistrements en direct. Ainsi, en cas d’accident ou de crime, c’est le parquet qui autorise l’exploitation de ces enregistrements a postériori. C’est d’ailleurs un autre dilemme auquel fait face la société qui se penche actuellement sur l’élaboration de cahiers des charges pour pouvoir utiliser les caméras de surveillance en mode visionnage direct, car, pour elle, il s’agit d’une arme de persuasion contre le crime et la violence.

Les citoyens comme première victime !

Ces derniers mois, la Transtu ne cessait de signaler les cas de vandalisme de ses métros, notamment sur les lignes 2, 5 et 6 qui font l’objet fréquemment de vandalisme et de jets de pierres, ce qui a causé la destruction des plusieurs engins. La Transtu expliquait que malgré ses efforts et ceux de ses unités techniques pour améliorer son taux de préparation en fonction des capacités disponibles, de telles opérations de vandalisme visant sa flotte compliquent la situation de la société et privent les citoyens d’un certain nombre de voyages quotidiens. Pour condamner les cas de violence contre le personnel de la compagnie et le vandalisme de la flotte, les agents de la Transtu étaient entrés en mai dernier en grève. La fédération générale du transport exhortait les autorités de tutelle à assumer leurs responsabilités pour assurer la protection des agents.

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