Fethi Sahlaoui, directeur général des industries manufacturières au sein du ministère de l’industrie, des petites et moyennes entreprises à La Presse : « Un nouveau départ pour 2022… »

Le tissu industriel tunisien, comme dans la plupart des pays du monde, a été sévèrement touché par la pandémie du covid-19. Heureusement, les  opérateurs du secteur ressentent une amélioration et prévoient même un nouveau départ pour 2022. Plus d’informations avec Fethi Sahlaoui, directeur général des industries manufacturières au sein du ministère de l’Industrie, des Petites et Moyennes entreprises.

Combien d’entreprises comptent les industries manufacturières en Tunisie ?

Les industries manufacturières sont des industries de transformation des biens, c’est-à-dire principalement des industries de fabrication de produits pour le compte propre de l’entreprise, mais elles concernent également la maintenance, la réparation et l’installation d’équipements industriels, les services directs ou indirects ainsi que des opérations en sous-traitance pour un tiers donneur d’ordres. L’industrie manufacturière est une partie intégrante du secteur de l’industrie.

Le tissu industriel de la Tunisie compte 4.965 entreprises ayant un effectif supérieur ou égal à 10, dont 2.169 sont totalement exportatrices.  La croissance économique au deuxième trimestre 2021 a révélé une augmentation positive de la valeur ajoutée dans les industries manufacturières de 29,4%, ce qui démontre le début de la reprise dans ce secteur.

Au cours de la dernière décennie, la production et l’exportation dans l’industrie automobile ont réalisé une croissance annuelle moyenne de 12%. Le secteur compte plus de 280 entreprises, dont 65% totalement exportatrices, plus de 130 entreprises étrangères, plus de 80.000 postes d’emploi, plus de 2 milliards d’euros d’exportation de pièces détachées automobiles, et 40% d’intégration.

Les principaux produits exportés sont les équipements de carrosserie, les dispositifs de sécurité, les organes d’échappement, les équipements moteurs, les pompes à eau et à essence, les composants électroniques et électriques.

Quant au secteur aéronautique, il compte environ 81 entreprises en 2019, contre 11 en 2004. Il compte environ 17.000 emplois en 2019, contre 1.400 en 2004. En effet, sa production est de 1.525 millions de dinars. Le secteur aéronautique exporte pour la valeur de 1.525 millions de dinars  et (90% des exportations vont vers la France). Il est à noter, par ailleurs, que cette industrie jouit d’une forte attractivité internationale (centres de formation aéronautique agréés par les avionneurs, création de zones aéronautiques avec pistes d’atterrissage pour petits avions…). Elle se caractérise, également, par une présence d’un pôle aéronautique avec un cluster à la Z.I Mghira fonctionnant selon un modèle attractif et unique au monde et bénéficie de plusieurs avantages comparatifs importants par rapport à des pays concurrents, ce qui favorise la Tunisie.

Croyez-vous que la situation est en train de s’améliorer en Tunisie ? Quelles propositions avez-vous pour l’avenir ?

A l’exception du secteur de l’industrie pharmaceutique et du secteur des industries agroalimentaires, légèrement touchés, le tissu industriel tunisien, comme dans la plupart des pays du monde, a été sévèrement touché par la pandémie du covid-19. Mais nous remarquons actuellement que la situation commence à s’améliorer et les opérateurs du secteur prévoient déjà un nouveau départ pour 2022. A titre d’exemple, la reprise du secteur des industries automobiles a clairement marqué le dernier trimestre de l’année 2021, notamment à travers les importantes extensions faites par des leaders dans le secteur, tels que « Dräxlmaier Tunisia, Autoliv, Bontaz Tunisie, Vernicolor,… »

Beaucoup d’intentions d’investissements suivront dans ce secteur et dans bien d’autres secteurs, tels que l’industrie pharmaceutique, un secteur qui peut profiter largement du phénomène de la relocalisation de l’après-pandémie covid-19.

L’accélération du rythme d’investissement et la réalisation d’une vraie relance sont tributaires de l’amélioration du climat des affaires, la facilitation à l’accès au financement, la simplification des procédures et la digitalisation ainsi que l’amélioration de l’infrastructure industrielle, technologique et logistique, cela sans oublier de favoriser une concurrence loyale.

Conscient de l’importance de ces réformes, le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie a multiplié les efforts pour la finalisation des pactes de Partenariat Public-Privé (PPP) pour la promotion de la compétitivité des secteurs prioritaires à l’horizon 2027, comme l’industrie des composants auto, industrie de cuir et chaussures, l’industrie pharmaceutique, l’aéronautique, la promotion de l’industrie des bateaux de plaisance…, et ce, en collaboration avec le secteur privé et en coordination avec les différents ministères et départements concernés. Une stratégie pour la promotion de l’industrie et de l’innovation, à l’horizon 2035, est en cours de finalisation.

Laisser un commentaire