Vente de produits pharmaceutiques en ligne: Absence de contrôle et de traçabilité

Des tests rapides covid-19 dont on ignore l’origine sont actuellement commercialisés sans aucun contrôle


Nous avions soulevé dans une de nos précédentes éditions le cas de ces  prétendus médicaments qui se vendent sur internet et dont les prix dépassent tout entendement. En fait,  ce ne sont pas les prix qui inquiètent le plus, mais la qualité, la composition et les effets immédiats ou secondaires, ainsi que l’efficacité de ces mixtures souvent à base de produits chimiques. Des mélanges dont on ignore tout et qui ne comportent aucune contre-indication.

La présentation confiée à de jolies jeunes dames ou  à de respectables messieurs de blanc vêtus, les tempes grisonnantes, des lunettes cerclées d’or, est absolument bien faite. Elle pourrait tromper Satan en personne.

La composition, les effets secondaires, les conséquences éventuelles, personne n’en parle. Et comme pour couronner le tout et boucler la boucle, il est extrêmement difficile de recontacter les revendeurs de ces mélanges que l’on met sur le marché astucieusement emballés et présentés.

Comment dans un pays où la distribution des médicaments est très surveillée peut-on se permettre ce genre d’écart ?

De mauvaises imitations

Dans ce même ordre d’idée, nous enregistrons de plus en plus de revendeurs d’appareils électroménagers, d’outils  mécaniques ou de jardinage, dont la provenance est aussi douteuse. En fait, un outil, que ce soit pour du bricolage ou pour des obligations professionnelles, se plie à des conditions de sécurité.

Et c’est une dame qui a attiré notre attention sur les côtés obscurs de ces produits qu’on propose à la vente et dont la qualité est douteuse, sans aucune garantie.

«Cet appareil a tourné durant deux, trois secondes et s’est arrêté. J’ai tout fait pour les contacter. En vain. J’ai complètement perdu leurs traces. J’ai mis toutes mes économies pour acheter ce robot. Le prix affiché était tentant et d’après la démonstration qu’on nous a montrée sur internet, il semblait magnifique. Ce sont des voleurs. Il faudrait qu’on trouve le moyen de leur faire payer leurs forfaitures».

De toutes les façons, l’étiquette collée sur le robot prouvait que c’était une très mauvaise imitation d’une marque de réputation mondiale.

Beaucoup de questions

D’où achètent-ils leurs outils ? Comment  font-ils entrer  ces engins (médicaments ou autres produits) sur notre territoire ? Paient-ils des droits de douane ? Nous supposons qu’il ne s’agit pas d’une ou de deux unités, mais de quantités importantes destinées à la vente à grande échelle.

Comment permet-on à ce genre d’énergumènes de piéger leur clientèle en leur vendant des appareils qui peuvent leur faire mal et d’être à l’origine  de graves accidents ?

Ces revendeurs essaiment sur la toile. Ils opèrent sur tout  le territoire et ont à leur disposition des livreurs. Le réseau est bien organisé. Ils ont le mérite d’être ponctuels. Plus que les grandes surfaces qui enregistrent souvent des ratés ! Ils ne répondent jamais le lendemain à partir de ce numéro. Ils le changent  automatiquement. Une fois leur coup réussi, deux trois jours de suite, ils disparaissent de la toile. Ils ne réapparaîtront que quelques semaines après. Autant dire qu’ils ne laissent pas de traces et il est difficile de les suivre   pour faire une réclamation.

Bien entendu, ces gens-là savent que leur clientèle hésite à les poursuivre. En effet, il y a toujours moyen de les mettre sous surveillance  en passant par la voie officielle. Autrement dit, en déposant plainte et en mettant en branle les rouages de la justice.

Mais, qui est capable de suivre ces dossiers et de mettre un terme à ces manigances ?

Et maintenant…

Et maintenant, voilà qu’apparaissent des offres de… tests rapides pour covid-19. Une   vente avec remise directe à la clientèle ! C’est le comble et cela démontre ni plus ni moins que le pays est devenu ouvert à tous les abus. Comment peut-on se permettre impunément de gagner de l’argent sur le dos de personnes abusées par de savantes publicités ? Comment se fait-il que ni les autorités officielles ni l’Ordre des Pharmaciens (pourtant bien organisé, efficace et dynamique), n’aient réagi pour débusquer ces personnes qui, au vu et au su de tout le monde, s’adonnent à des activités commerciales illicites. Il ne suffit pas de  lancer des alertes, mais de faire beaucoup plus.

Nous nous souvenons de la levée de boucliers qui s’en est suivie lors de l’ouverture des premières parapharmacies. Ces officines avaient pourtant des adresses fixes, des patentes et vendaient des produits à la traçabilité certaine.

Que dire de ces ventes de produits dont on ne connaît ni l’origine ni la composition ?

 Une affaire à suivre, étant donné ses répercussions directes sur la vie des citoyens.

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