Hommage à Néjib Khattab : L’homme qui incarnait la modestie et le talent

Le 24 avril 1998, le monde médiatique a perdu, avec la mort de Néjib Khattab, une de ses vedettes

A l’occasion du 24e anniversaire de sa disparition, La Presse rend hommage à ce personnage devenu une figure de proue des médias.

Né la 24 mai 1953 à La Goulette sicilienne, le jeune Nejib Khattab, ayant décroché le baccalauréat avec la mention Assez bien poursuivi ses études supérieures d’histoire-géo à la faculté du 9-Avril à Tunis puis à l’Institut supérieur de journalisme et sciences de la communication.

En 1975, il  a intégré le monde de la presse écrite et de la TV qui l’a accueilli dès son jeune âge pour embrasser dès lors une carrière radiophonique et télévisuelle à succès.

«Je ne suis pas issu d’une famille aisée, notre maison était modeste. J’ai vécu une enfance difficile que je n’oublierai jamais et je n’ai pas honte de la divulguer».

Cette déclaration solennelle de Nejib Khattab, extraite du livre de Hassen Ben Ahmed intitulé Nejib, secrets et vérités inouies, démontre bien que cet homme était imbu de grandes qualités morales. Oui, de ce milieu modeste se fonde la suprématie d’un grand homme qui a su par son sérieux, son talent et son abnégation au service des médias, principalement la radio et la télé, atteindre le summum de la gloire et l’amour des gens.

Ses émission étaient suivies par tous les concitoyens, à une époque où la réception par satellite faisait ses premiers pas, à une époque où les chaînes et les stations radio privées n’existaient pas. On suivait avec plaisir et gaieté ses émissions de détente et de loisir et je peux citer comme souvenir de ces moments agréables :

«Youm saïd» (bonne  journée), émission radiophonique matinale et quotidienne durant les années 80 et 90 du siècle dernier.

«Alwène wa ajwa» : (Couleurs et ambiances), émission radiophonique.

«Law samahtom» : (Si vous le permettez), émission télévisuelle dominicale.

«Bidoune estheedhane» : (Sans permission), émission télévisuelle dominicale.

«Eddonia Teghanni» : (La vie chante).

«Saha Chribtecom» : (Bon appétit), émission télévisuelle ramadanesque.

«Une soirée satellitaire» : émission du samedi soir.

«Khamsa ala khamsa» : (5 sur 5).

«Alech lé» : (Pourquoi pas)

et autres…

En plus des émissions télévisuelles occasionnelles, des soirées de circonstance la veille des jours de fêtes religieuses et des jours fériés, sans oublier son talent de commentateur sportif et sa fameuse émission de vendredi soir (Hadaf) «But», il fut aussi le porte-bonheur de notre équipe nationale de football qu’il a accompagnée en Argentine en juin 1978.

Je n’oublierai jamais sa voix chaude et suave lors des transmissions en direct des matches. C’était la belle époque de notre football…

L’amour des parents

Interrogé sur le secret de sa réussite professionnelle, feu Néjib répondait : «La sincérité rien que la sincérité, puis l’abnégation au travail et la bénédiction de mes parents,  mon père Omar et ma mère Mabrouka !», lui qui entamait toujours ses émissions par la fameuse citation : «Ma Ridhaollahi ella bi Ridhaolwalidyni».

«La satisfaction de Dieu ne se gratifie qu’à travers la satisfaction des parents». Belle introduction.

Courage et bonne volonté

Selon feu Néjib Khattab, la voie du succès est truffée d’embûches et d’obstacles. Celui qui veut réussir dans n’importe quel domaine doit s’armer de courage et de bonne volonté pour réaliser les défis auxquels il aspire ainsi que la majeure partie de ses ambitions.

Quant à sa rivalité avec son collègue feu Salah Jegham, rivalité qui a fait couler beaucoup d’encre de leur vivant, Néjib reconnaît tout de même que son collègue Jegham était à la fois considéré en tant qu’un grand ami et un merveilleux concurrent : «Notre concurrence se fait dans le respect mutuel du métier et de la loyauté».

L’on signale que cet animateur hors pair considérait que la Tunisie est une terre d’amour, de prospérité, d’ingéniosité et que nous devons tous être imbus de l’amour de la patrie. En un mot, Néjib Khattab, au départ, était devenu au cours des ans une école, un exemple à suivre pour les jeunes animateurs de la radio et de la télévision, les futures stars des médias. Paix à son âme.

Tarek ZARROUK

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