Tourisme – Marché algérien | Le purgatoire sans fin des agences de voyages

Les agences de voyages tirent, encore une fois, la sonnette d’alarme ! Leur priorité s’articule autour d’un plan d’action claire et efficace, et de la disponibilité des informations.

Au sujet des répercussions de la pandémie Covid-19 et de la fermeture des frontières tuniso-algériennes sur les agenciers, toutes les agences de voyages opérant dans toutes les régions du pays ont été touchées. Cette crise doit être une leçon qu’il faut prendre en considération pour se préparer à tous les imprévus. C’est le message qu’ont tenté de faire passer les professionnels du secteur touristique, et à leur tête les agenciers.

Une ouverture dans quelques jours ?

D’après Sobhi Saïdi, vice-président de la Ftav, chargé des sections régionales des agences de voyages «Frav », depuis la révolution, le tourisme tunisien a connu une série de crises liée notamment au terrorisme. Malgré tous les problèmes qu’elle a posés, la crise exceptionnelle liée à la Covid-19 a accéléré le changement de paradigme touristique et a permis de revoir toutes les politiques passées. Pendant ces deux années de crise sanitaire, les agences de voyages ont dû être aussi créatives que possible, en faisant preuve de souplesse et privilégiant le service à leur clientèle. Aujourd’hui, on est bel et bien sur la bonne voie vers une reprise tant attendue.

Mais c’est la fermeture des frontières qui pose problème, étant donné qu’un nombre important des agences de voyages tunisiennes sont spécialisées dans le marché algérien.

«Selon les bruits de couloirs, d’ici 15 ou 20 jours, il y aura une ouverture des frontières terrestres avec l’Algérie. En attendant la confirmation de cette annonce, il est indispensable aujourd’hui de structurer ce marché.

Actuellement, nous sommes devant deux scénarios contradictoires : l’ouverture des frontières terrestres avec l’accueil d’un nombre important de touristes algériens et la reprise tant attendue de ce marché, puisque la demande est toujours très forte en Algérie. Sinon, si on maintient la fermeture des frontières terrestres, la situation sera presque nulle pour la Tunisie, car une nouvelle crise se dessine à l’horizon», a-t-il souligné.

Des efforts en vain ?

Pour sa part, Sameh Jerbi, propriétaire d’une agence de voyages spécialisée dans le marché algérien, a évoqué le manque de visibilité et d’informations sur lesquelles ils doivent établir leurs stratégies, ce qui pose un problème majeur.

«Aujourd’hui, on ne s’intéresse plus au pourquoi. On a besoin d’une information claire et nette, s’il y a ou pas une ouverture des frontières. On a besoin de cette information pour pouvoir gérer notre situation, déjà ambiguë. Il faut préparer le plan B en cas de maintien de la décision de fermeture des frontière Sinon, les autorités concernées doivent renforcer les mesures et se préparer. Mais pour accélérer la probable ouverture des frontières, qu’est -ce qu’on a fait concrètement (professionnels, autorités…)?.  On est tous sous pression, mais est-ce qu’on a opté pour les bonnes actions pour pouvoir obtenir cette information ? C’est pareil en Algérie, où il existe plus de 1.000 agences de voyages, dont une bonne partie travaille sur le marché tunisien. Depuis des années, on a investi sur ce marché pour essayer de le structurer, on a investi dans la main-d’œuvre, dans les technologies pour recevoir un client bien encadré dans les meilleures conditions. Mais malheureusement, aujourd’hui, tous ces efforts semblent vains. Il faut trouver une solution commune, sinon, ça sera la catastrophe pour les deux pays, c’est le purgatoire sans fin des agences de voyages !», a-t-elle regretté.

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