18e Sommet de la Francophonie à Djerba: La Francophonie économique sur les rails

Le 18e Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement, membres de la Francophonie, se tiendra à Djerba, les 20 et 21 novembre 2022, sur le thème «La connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone». Depuis le dernier Sommet de la Francophonie, qui a eu lieu à Erevan en Arménie les 11 et 12 octobre 2018, aucun autre sommet n’a pu se tenir en raison de la pandémie du Covid-19. Le Sommet de Djerba marque donc le début de la présidence tunisienne de la Francophonie par le Président de la République Kaïs Saïed, pour les deux prochaines années.


Dans le cadre de cette édition, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) organise un Forum économique francophone qui associera les principaux acteurs de la francophonie économique, les partenaires et les entreprises francophones. Il est à noter que depuis le Sommet de la Francophonie organisé à Dakar en 2014, l’OIF a décidé d’intervenir dans le domaine économique. La secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwago, a ainsi appelé à mettre en œuvre des actions d’envergure visant à développer l’environnement des affaires dans l’espace économique francophone, qui représente aujourd’hui 16% du PIB mondial pour 800 millions d’habitants.
De par son histoire et sa langue, l’espace francophone constitue un espace de relations économiques et commerciales privilégiées. La prise de conscience du poids de l’espace économique francophone est réelle, ces dernières années, sauf que les patronats francophones n’avaient pas eu de réseau structuré. Mais aujourd’hui, c’est désormais chose faite avec le lancement de l’Alliance des patronats francophones au mois de mars dernier, regroupant 27 organisations patronales.
Les pays de l’espace francophone ont d’innombrables atouts qui peuvent profiter à leurs partenaires économiques. Si les uns disposent de ressources naturelles abondantes, d’autres sont connus pour leurs avancées technologiques ou encore scientifiques, et d’autres sont plus avantagés par la qualité de leurs ressources humaines qualifiées.

Bâtir un agenda d’actions concrètes
Ainsi, pour profiter de ces complémentarités, les opérateurs économiques francophones sont appelés à mettre en place “une plateforme francophone de partage des opportunités d’affaires et d’investissement, qui pourrait être consolidée par un mécanisme de financement francophone“.
Le renforcement de la francophonie économique ne peut se faire sans un engagement fort des secteurs privés francophones, en parfaite harmonie avec l’action des Etats et de la société civile, pour une coopération renouvelée, dans un esprit de partage et de co-construction. Ces ambitions prendront tout leur sens si les Etats francophones œuvrent ensemble pour consolider leurs acquis et aller au-delà, en traçant une feuille de route économique conjointe, au service des entreprises et des populations.
Les indicateurs montrent que 16 % du PIB mondial sont produits en zone francophone, les organisations patronales signataires de la déclaration commune de Paris sur le renforcement de la francophonie économique en 2021,l’Utica en l’occurrence, constatent que la Francophonie est un atout économique sous-exploité et qui doit être porté et structuré par le secteur privé. Et d’affirmer qu’une nouvelle dynamique doit émerger pour bâtir un agenda d’actions concrètes, afin d’agir ensemble pour créer des richesses dans l’espace francophone.
La déclaration finale témoigne de cet objectif commun partagé lors de la première rencontre des entrepreneurs francophones (REF) : créer un électrochoc en matière de francophonie économique et affermir la puissance globale de l’espace francophone et de ses entreprises.
A l’ouverture de l’université d’été du patronat français, en août dernier, le Mouvement des entreprises de France (Medef) a organisé à Paris la Rencontre des entrepreneurs francophones, avec comme objectif de “sceller une communauté francophone d’affaires unique au monde”».
En se référant aux dernières statistiques, on constate que les 54 pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie représentent 14 % de la population mondiale, 16 % du PIB, près de 14 % des ressources minières et énergétiques, et 20 % du commerce des marchandises.

L’Afrique, partenaire privilégié de l’Europe
La Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, a souligné, lors de sa participation à la Rencontre des entrepreneurs francophones 2022, que « le contexte de crise que nous vivons aujourd’hui nous incite à œuvrer, plus que jamais, avec beaucoup de responsabilité, afin de mieux gérer les contraintes qui s’imposent à nous et d’asseoir les bases d’un partenariat mutuellement bénéfique impulsé par le secteur privé ».
Et c’est dans cette optique que la Tunisie, consciente des enjeux et des défis, « s’attèle à instaurer un climat des affaires plus attractif en privilégiant le dialogue entre le secteur public et le secteur privé. A cet effet, le gouvernement vient d’engager un programme d’appui à l’initiative privée qui s’articule particulièrement autour de l’assouplissement des procédures en actionnant la guillotine de la digitalisation du parcours de l’investisseur, la modernisation des infrastructures industrielles… ».
Et d’ajouter que « tous les facteurs sont réunis pour nous inciter à repenser les relations économiques entre l’Europe et l’Afrique, en imaginant de nouveaux mécanismes de coopération qui dépassent ceux mis en place dans la foulée de la période de décolonisation ».Dans un contexte économique mondial marqué par les pénuries des matières premières et les difficultés d’approvisionnement, l’Afrique, avec toutes les richesses dont elle regorge et par la vitalité de sa jeunesse, peut devenir un partenaire privilégié de l’Europe et « constituer ainsi une partie de la solution aux problèmes auxquels nous faisons face aujourd’hui ».

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