L’ASM retrouve la Ligue 1 six ans après : Le blason, enfin redoré !

 

Jamais l’Avenir de La Marsa, bien que rétrogradé par le passé en deuxième division, n’est resté aussi longtemps loin de sa place naturelle parmi l’élite. Un retour qui sonne comme un prestige retrouvé pour un grand club au passé prestigieux. Un bastion du football tunisien.

Ils ont assuré leur retour parmi l’élite à une journée de la fin du championnat. Les Marsois qui, malgré la défaite concédée à Oued Ellil, ont assuré l’accession, profitant du faux pas de leur concurrent direct, la Jeunesse Sportive Kairouanaise, défaite à domicile par Jendouba Sport.

De ce fait, la dernière sortie de la saison contre le Club Sportif de Bembla, de surcroît disputée à domicile vendredi dernier, s’est apparentée à une simple formalité. C’était l’occasion pour inviter le public à venir nombreux fêter l’accession. Et pour que la fête soit totale, il n’ y a pas mieux qu’une large victoire sur le score sans appel (4-0) pour combler la galerie.

Slim Mahjbi, le capitaine de l’équipe, un des rares joueurs en activité qui a vécu le passé prestigieux de l’ASM avant la décadence de ces six dernières années, évoque avec beaucoup d’émotion ce retour tant attendu parmi l’élite : “ Pour moi et les joueurs de ma génération qui avons été formés à l’école de l’ASM et qui avons vécu l’époque où il était dans sa place naturelle parmi l’élite, nous avons très mal vécu ces six dernières années où le club évoluait en Ligue 2. Et c’était encore pire quand il est descendu en troisième division. Ce qui fait mal, c’est que la nouvelle génération n’avait pas de repères, ni de performances à faire rêver, ni de joueurs idoles auxquels ils pouvaient s’identifier. Une situation qui a fait que les jeunes Marsois d’aujourd’hui, y compris ceux qui jouent dans les catégories des jeunes de l’ASM, sont fans d’autres clubs. Ce qui fait mal aussi, que même si nous étions relégués en deuxième division par le passé, c’était pour une année, deux au maximum. Cette fois-ci, la relégation a trop duré au point qu’on ne reconnaît plus le drapeau du club”, déclare avec amertume Slim Mahjbi.

Le public marsois, l’éternel fidèle crédit photo : © Mokhtar HMIMA

“Abdelkrim Bouguerra a fait le noyau de cette équipe”

Après six années passées dans les divisions inférieures, l’ASM a retrouvé à l’issue de cette saison sa place parmi l’élite. Une accession en Ligue 1 conduite par l’entraîneur Lotfi Kadri qui nous raconte un parcours dont le démarrage n’était pas facile : “J’ai pris le train en marche puisque j’ai dirigé l’équipe à partir de la troisième journée du championnat en remplacement de Soufiène Hidoussi. Les résultats n’ont pas marché pour mes deux premières sorties à la tête de l’équipe pour la simple  et bonne raison que les joueurs, qui ont atteint le top de motivation après la finale de la Coupe de Tunisie, se sont retrouvés, brusquement, à enchaîner par le championnat en disputant des matches de Ligue 2. La motivation s’est beaucoup amoindrie avec la reprise du championnat. Et pour que je ne prenne pas le mérite d’autrui, je tiens à dire que c’est Abdelkrim Bouguerra qui a fait le noyau de cette équipe. Soufiène Hidoussi a pris sa succession durant un mois et demi où il a disputé la finale de la Coupe de Tunisie, mais aussi le début du championnat. Quand j’ai pris en main l’équipe, j’ai trouvé deux choses différentes. D’une part, l’excellente qualité de l’effectif. D’autre part, les joueurs, qui retrouvent la Ligue 2 après un passage en troisième division, ont eu une certaine difficulté à se réadapter.”

Dos au mur…

Quand on a l’effectif qu’il faut, mais que les résultats ne suivent pas à cause du mental, il faut savoir employer les mots qu’il faut pour remotiver ses joueurs : “Je leur ai expliqué que nous sommes dos au mur et que nous n’avons qu’une seule alternative : que la machine carbure à nouveau. Quand j’ai pris en main l’équipe et même si nous n’étions qu’au début du championnat, nous étions tout de même classés avant-derniers. J’ai dit à mes joueurs qu’il faut se rattraper et disputer chaque match à part sans faire des calculs. Les résultats ont suivi après une série de six matches, grâce à la dynamique de victoires.”, souligne l’entraîneur marsois qui confie : “Depuis le match nul fait à Korba et la réaction faite par les joueurs bien que l’effectif ait été amoindri une mi-temps durant, j’ai su que ce groupe pouvait aller loin. Mon discours avec les joueurs était toujours de fixer des objectifs à court terme. Je leur avais dit au départ que la JSK était à 5 points et qu’il faut la rattraper. Le retard a été réduit à 2 points dans un premier temps. Puis, nous avons terminé la phase aller à égalité avec la JSK en étant meilleurs à la différence de buts”, note le coach marsois avant de poursuivre: “ Pour être honnête, nous avons bien travaillé durant la trêve qui a précédé la phase retour. Une trêve qui a duré deux mois.

C’est comme si on avait effectué une préparation d’intersaison. Nous avons effectuée une batterie de matches amicaux qui nous ont été bénéfiques. Des matches amicaux qui m’ont surtout permis de bien connaître les joueurs. J’ai également coordonné avec l’équipe senior B dirigée par Youssef Mouihbi qui nous a alimentés avec de bons joueurs. J’ai fait accéder des jeunes qui n’avaient pas joué en équipe première. Je leur ai donné du temps de jeu lors des matches amicaux disputés durant la trêve, j’ai cru en eux et ils m’ont renvoyé l’ascenseur. Des joueurs qui ont apporté le plus escompté durant la phase retour à l’instar de Chémissi». Le coach Lotfi Kadri s’accorde à dire avec son capitaine sur la qualité de travail accompli par Youssef Mouihbi : “Il y a eu du travail qui a été bien fait durant les deux dernières saisons avec un retour aux fondamentaux: compter sur les enfants du cru. Sur ce sujet, je tiens à rendre hommage au travail accompli par Youssef Mouihbi avec les seniors B”.

Interrogé sur son avenir avec l’ASM, Lotfi Kadri nous a répondu : “Je n’ai pas encore discuté du sujet avec les dirigeants du club. Jusque-là la priorité était pour l’accession. J’ai des offres à l’étranger, mais si on me fait une bonne proposition avec un projet sportif, la priorité sera pour l’ASM. Il y a de l’alchimie qui s’est créée avec le public et je me sens adopté par la grande famille marsoise”.

crédit photos : © Mokhtar HMIMA

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