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« Nous, peuples des Nations unies… »

Editorial La Presse

EN célébrant, aujourd’hui  24 octobre, la Journée des Nations unies, l’humanité s’offre une halte solennelle au milieu du tumulte des nations. Huit décennies après la signature de la Charte fondatrice, la voix du monde résonne encore à travers ces mots initiaux, à la fois simples et immenses : « Nous, peuples des Nations unies ». Ce « nous » collectif, aujourd’hui menacé par les replis identitaires, demeure la plus belle invention politique du XXe siècle — une promesse de raison dans un monde d’excès.

La Tunisie a très tôt placé sa confiance dans cette institution qui, malgré ses fragilités, reste le dernier refuge diplomatique contre les pulsions de force et d’isolement. À New York, une mosaïque tunisienne, offerte jadis par Bourguiba, orne toujours le siège des Nations unies : œuvre d’art et symbole d’un dialogue fécond entre les civilisations. Elle rappelle que notre pays, petit par la géographie mais grand par la pensée, a toujours inscrit son destin dans la trame des nations libres.

À travers les décennies, la Tunisie n’a cessé de dialoguer avec le système onusien, de le nourrir de sa modération, de son sens du compromis et de sa foi en la coopération multilatérale. Aujourd’hui, elle demeure un carrefour stratégique pour les agences onusiennes — Pnud, Unicef, OMS, l’ONU Femmes… — qui œuvrent, aux côtés de l’État et de la société civile, à concrétiser les Objectifs de développement durable.

Ce partenariat vivant se traduit par des programmes concrets : lutte contre la pauvreté, autonomisation des femmes, transition verte, inclusion sociale et résilience face aux risques climatiques. L’action onusienne en Tunisie se veut ainsi une traduction quotidienne de la solidarité internationale, mais aussi un rappel que le multilatéralisme n’est pas une idée abstraite — c’est une main tendue, une école de patience, une méthode pour humaniser la mondialisation.

Dans son message de cette année, le Secrétaire général de l’ONU rappelle que « l’heure n’est pas à la timidité ou au repli ». C’est un appel au courage collectif. Car si les conflits s’intensifient et si le climat s’affole, il n’existe d’autre issue que celle du dialogue et de la coopération.

Et c’est peut-être là que réside la leçon tunisienne : croire, malgré tout, en la parole donnée. Croire qu’entre le chaos et la paix, il reste encore une mosaïque possible — celle des peuples unis, libres et dignes.

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