Voyage dans l’histoire d’un grand joueur de l’ASMarsa et récits fantastiques à lire et à méditer.
Marquer 3 buts en finale de coupe… un record qui a duré jusqu’à 2015 au malheur de Ammar Merrichko, un nom qui reste gravé dans les annales du football tunisien. Non pas pour ses belles prestations et ses nombreux buts réussis soit avec son club, l’Avenir Sportif de La Marsa, ou avec l’équipe nationale, mais parce qu’ il est le seul attaquant tunisien parvenu à marquer trois buts en une finale de coupe de Tunisie. C’était en 1961 lors de la finale qui a opposé l’ASM au ST. «J’étais en super forme lors de cette finale. J’ai pressé constamment la défense stadiste à tel point qu’elle avait commis des erreurs, notamment l’arrière central Moheddine Esseghir, une des vedettes du club du Bardo. Le premier but réussi suite à une faute flagrante commise par l’adversaire qui m’avait donné des ailes pour aller battre le gardien du ST Smaoui à deux reprises. Ainsi, ma satisfaction était double. Et ce, en n’adjugeant la coupe de Tunisie avec mon club tout en inscrivant trois buts», se souvient Ammar Merrichko dont le triplé a duré 53 ans avant d’être égalisé par l’attaquant algérien de l’ESS Baghdad Bounejah qui a marqué 3 des 4 buts par lesquels son équipe a remporté la coupe de Tunisie en 2015 face au SG ( 4-3).
Au début défenseur, puis attaquant
Le but marqué par le défenseur Ammar Merrichko avec l’équipe junior de l’ASM en un match de coupe à Sfax contre le CSS l’a transformé en attaquant. «Lors de ce match, l’entraîneur de l’équipe senior Pazmandy était présent afin de dénicher quelques joueurs en vue d’enrichir l’effectif des seniors. J’étais parmi les joueurs choisis par Pazmandy. Et grâce à ce but marqué, il m’a casé parmi les attaquants. Petit à petit, je me suis habitué à jouer au poste d’ailier gauche. Et avec une parfaite entente avec mes amis attaquants je suis devenu un véritable chasseur de buts.», a confié Merrichko.
Grâce à Turki
Comme la majorité des anciens joueurs de l’ASM, Ammar Merrichko n’a pas hésité à mettre en exergue le travail de base bien fait de feu Rachid Turki. C’est grâce à lui que plusieurs joueurs marsois ont appris l’ABC du football. Ainsi, des générations et des générations ont fait les beaux jours de l’équipe de la banlieue nord. Merrichko a cité beaucoup de très bons éléments formés par feu Turki tels que Taoufik Ben Othman, Chelbi, Hédi Douiri, Kechiche, Ali Selmi, Abdelkarim Trabelsi et d’autres qui ont fait la gloire de l’ASM. Il a même avoué que c’est feu Turki qui lui avait appris à marquer des deux pieds et de ne pas rater les occasions quelle que soit sa position.
Un bon meneur d’hommes
En raison de ses belles sorties, de ses buts décisifs et de sa rage de vaincre, Ammar Merrichko est devenu la pièce maîtresse de l’équipe. Il a mérité le capitanat. «J’étais désigné capitaine de l’équipe par le staff technique grâce, d’abord, au respect mutuel avec mes coéquipiers. Et puis j’étais jugé bon meneur d’hommes ou plutôt de joueurs sur le terrain», se rappelle Merrichko. D’ailleurs, même en arrêtant de jouer, le grand buteur de l’ASM est passé responsable de l’équipe pendant une belle période (environ 10 ans), au cours de laquelle l’équipe a remporté 4 coupes. «Notre équipe a été dirigée par de très grands présidents tels que Béji Mestiri, Chedly Hsouna, Mondher Ben Ammar, Salah Jebali, Abdellatif Dahmani, Jalel Grab qui n’avaient pas lésiné sur les moyens pour offrir les conditions de réussite à l’équipe. Ainsi, l’ASM s’est mis en évidence par un jeu plaisant et des résultats honorables», a confirmé Merrichko ajoutant que son équipe était «au cours de ces dernières années victime d’une défaillance totale au niveau de la gestion». Certains dirigeants actuels ne connaissent même pas les anciens responsables et joueurs de l’équipe. Pourquoi ne pensent-ils pas par exemple à demander conseils auprès des anciens qui ont donné beaucoup en tant que joueurs ou responsables. L’ASM est l’équipe de tous les Marsois. C’est très malheureux de voir l’ASM la grande équipe, traîner au bas du tableau de la deuxième division », a confié Ammar Merrichko.
Souvenirs inoubliables
Comme tous les jeunes, le buteur historique de l’ASM a commencé à taper dans un ballon dans les quartiers. Mais vite, il a été déniché pour appartenir à l’équipe de la localité avec laquelle il a passé environ une trentaine d’années en tant que joueur et responsable». Je ne garde que de très bons souvenirs des années passées à l’ASM. Elle est ma deuxième famille. D’ailleurs, même en équipe nationale, je n’ai vécu que de très bons moments comme dans les jeux panarabes, méditerranéens et africains. J’ai marqué des buts décisifs. Le football a beaucoup changé mais vers le mal. Et dire que notre championnat est professionnel. Heureusement que notre équipe nationale est constituée dans sa totalité de joueurs formés qui évoluent à l’étranger», a conclu Ammar Merrichko.
Salah KADRI
