Le ca surclasse le css et fonce au classement : L’alphabet du courage…


Dridi et ses joueurs ont puisé au fond de leurs ressources pour aller au-delà de leurs maux, et pour donner une leçon de courage et de surpassement.


Plus qu’une précieuse et bonifiante victoire, le CA a accompli un succès de guerriers pour aller au-delà de ses maux et de son triste vécu. Peut-être que les équipiers de Monsser ont été supérieurs individuellement et ont posé mieux la balle, mais les Clubistes, emmenés par Compaoré (un faux avant-centre qui fait un grand travail), ont été plus courageux, plus patients pour faire le break. Le CA survole la compétition locale et si ce n’était les six points ôtés, il aurait été leader du championnat. Un club en pleine crise, des dettes qui s’accumulent, une équipe qui n’a pas de grandes solutions mais qui brille au bonheur d’un public fidèle. Un décor paradoxal, mais beaucoup de fierté.

Chammakhi-Compaoré, le tandem d’or
Le tandem Chammakhi-Compaoré est le tandem offensif-clef de ce CA. Le 4-4-2 animé par Dridi tourne, au fait, autour de ces deux éléments. Ce ne sont pas de vrais attaquants de pointe, mais ils passent en pointe par alternance en ouvrant plusieurs espaces. L’action du but clubiste en dit beaucoup sur la qualité de leurs appels et de leurs sursauts. Ce sont deux attaquants qui partent des couloirs et même devant les milieux Ben Yahia et Ayadi pour casser les lignes de défense d’un CSS fragile au niveau de l’axe central. Le match du CA n’était pas d’une impressionnante qualité certainement, mais il y avait beaucoup de courage, d’abattage (petite pensée à ce jeune Kassab qui a de la personnalité) et de dosage des efforts. C’est généralement en seconde mi-temps que les «Rouge et Blanc» trouvent la solution. Ils l’ont fait encore une fois avant-hier. Même moyens techniquement, ces joueurs du CA sont très forts sur le plan mental. Même dans des conditions hostiles (finances fragiles, comité directeur déconnecté), Ben Yahia, Jaziri, Dekhili (il s’impose de plus en plus) et les autres joueurs enchaînent les succès, avec les moyens du bord, mais avec un grand cœur. Et encore une fois, cette défense qui tient très bon pour préserver sa remarquable solidité. Tout ça n’a qu’une recette : le courage !

Dridi : l’alchimiste
Cette dose de courage, le CA la doit en partie à un certain Lassaâd Dridi. Un véritable alchimiste qui a réussi, au sens propre du terme, «un miracle» sportif avec ce CA. Malgré les problèmes, les insuffisances, la pression externe, il a su motiver un groupe moyen techniquement, mais fort et ambitieux. Il a bien trouvé le modèle tactique qui sied le plus à ses joueurs, le 4-4-2 (et à degré moindre le 4-3-3). L’absence de Khelil ne l’a pas gêné : il a lancé Kassab et avant lui, il a redécouvert Ben Yahia pour un entrejeu travailleur qui réussit à monter un bloc consistant et qui offre des solutions à Chammakhi et à Compaoré.
Le plus important est que Dridi, qui reprend un grand club, mais pas au meilleur de son état, a créé tout un groupe solidaire. Dridi peut-il se contenter de ce qu’il a fait jusque-là, lui qui a vu 6 points s’évaporer? Autrement dit, et à mi-chemin du championnat, le CA, soutenu par un public qui n’accepte pas de voir son club jouer les seconds rôles, peut-il aller jusqu’au bout de ses rêves? C’est là une question fondamentale. Tous les joueurs ont donné le maximum. Mais sont-ils capables de jouer pour le titre, eux, qui portent un maillot de titres? Lassaâd Dridi devra protéger son groupe de toute pression externe. Il sait bien le faire.

Laisser un commentaire