LES concertations autour de la formation du gouvernement risquent-elles de prendre du retard sur les objectifs fixés ? Il ne faut surtout pas s’emballer. Il suffit d’une déclaration, d’une élasticité dans le discours pour que la question resurgisse. Non seulement le flou a diverses formes et persiste, mais il a également différentes interprétations et utilisations. L’on sait que la responsabilité de la formation du gouvernement revient au mouvement Ennahdha qui a remporté les élections. Il serait cependant bon de clarifier les positions et faire face aux tentatives d’entraver le processus de formation du gouvernement dans le but certainement de repousser le délai fixé.

Au lieu de faire le procès des personnes, notamment les aptitudes du chef du gouvernement désigné à fédérer les forces en présence, faisons plutôt celui d’un paysage politique qui n’est plus adapté ni aux décisions adéquates, ni aux prises de position concordantes. Donnons aux différents acteurs les moyens de moins se tromper.

Le fait est cependant là: on assiste aujourd’hui à un genre de démobilisation particulièrement orientée vers l’excès et la disproportion. On en fait un prétexte, voire des fois une raison, pour mettre en cause les bonnes volontés et les décisions quelle que soit leur portée.

Le profil de l’homme politique d’aujourd’hui est très complexe. La plupart sont en butte à des défaillances à des degrés de gravité variés. L’incompétence perdure, s’éternise et se conserve. On doit prendre au sérieux ce phénomène qui guette le paysage politique, le prive de quiétude et de dimension. L’impératif de trancher est la pierre angulaire pour faire face aux débordements en tous genres dans un cadre légal, mais aussi clair.

On avait toujours espéré que les différents acteurs travaillent à élaborer des solutions pratiques. Des solutions concrètes pour lever les freins aux défaillances et aux manquements, pour répondre aux défis de la transition démocratique et mettre en place un pacte productif.

Nous sommes conscients du fait que, comme tout autre activité, l’action politique est aussi faite d’erreurs, parfois inévitables, mais ce que laissent entrevoir les acteurs d’aujourd’hui invite à penser que plus que des histoires d’opposition, de divergence et de disconvenance, c’est tout le paysage politique qui crée encore et toujours une atmosphère de polémique, de brouille et de tiraillements. Si les problèmes sont connus de tous, les solutions paraissent impossibles.

Nul n’a le monopole de parler et d’agir au nom des Tunisiens et l’on ne devrait pas accepter que certains, qui continuent à jouer les victimes et les innocents, fassent de la récupération par rapport à ce qui se passe actuellement.

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