«HABIB Jemli sauvé par le gong», «La fumée blanche est imminente», «On tranche demain (aujourd’hui) lundi 23 décembre». Les journaux qui ont annoncé, hier, sur leurs manchettes que la formation du gouvernement est une affaire conclue et que la révélation de sa composition est une question de jours (ne dépassant pas mercredi 25 décembre), voire d’heures, doivent avoir une dent contre Attayar et Achaâb qui ont annoncé, hier, dimanche 22 décembre, qu’ils ne feront pas partie du prochain gouvernement.

Les deux partis expliquent leur revirement ou leur faux bond au quatuor de vendredi composé d’Ennahdha, Tahya Tounès, Achaâb et Attayar, présenté comme étant la coalition devant former le gouvernement, par le fait que l’offre qui leur a été présentée par le chef du gouvernement désigné ne répond pas à leurs aspirations et ne satisfait pas leurs exigences.

Ainsi, au moment où Habib Jemli annonçait lui-même, samedi 21 décembre, qu’il ne reste  que quelques détails à régler avant l’annonce imminente de la composition du gouvernement, l’on se retrouve, à la suite des «mauvaises surprises» dévoilées par Mohamed Abbou et Zouheir Maghzaoui, à la case départ. Autrement dit, ni l’intervention de dernière minute de Rached Ghannouchi que certains accusent d’être l’architecte exclusif du futur gouvernement (maintenant avorté avant de voir le jour) ni la mission de bons offices conduite par certaines personnalités de la société civile n’ont finalement abouti aux résultats escomptés, c’est-à-dire la formation du gouvernement, l’événement tant attendu que Habib Jemli annonçait, hier, bien avant qu’Attayar et Echaâb ne fassent part de leur revirement, pour «la semaine prochaine».

Et en annonçant la mauvaise nouvelle, Habib Jemli n’a pas manqué de préciser aux médias : «D’autres scénarios sont envisageables. Un plan A, un plan B, un plan C et un plan D s’il le faut». Les propos du chef du gouvernement désigné sont clairs et précis et rompent avec les tâtonnements, les hésitations et le consentement aux caprices les plus exagérés ayant marqué jusqu’ici les consultations qu’il mène depuis maintenant près de quarante jours en vue de la formation du gouvernement.

En plus clair, Habib Jemli insinue que le prochain gouvernement sera formé dans les délais constitutionnels ou peut-être avant leur expiration, même si Mohamed Abbou place son parti dans ce qu’il appelle «l’opposition intègre, sérieuse et responsable» et même si Achaâb confirme son refus de prendre part à un gouvernement dont il accuse déjà les membres indépendants d’être à la solde d’Ennahdha.

Le chef du gouvernement ne  le dit pas explicitement mais le  message de défiance qu’il envoie à ses  alliés «fuyards» à l’heure de vérité s’adresse également à Seïfeddine Makhlouf et à sa coalition Al  Karama qui ont décidé eux  aussi de choisir  l’opposition.

Et la décision de Qalb Tounès de réagir positivement avec Habib Jemli en s’engageant à soutenir son gouvernement si leurs «conditions sont remplies» est à saisir comme une porte de  secours, une alternative offerte à Ennahdha et à son  chef de gouvernement désigné pour sortir de la crise où les ont placés leurs «alliés» autoproclamés, les «forces de la révolution».

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