Commerce parallèle – vente de produits prohibés et illicites : Une activité illégale à la peau dure


Les produits classés dangereux ou nocifs continuent d’être vendus au marché parallèle au vu et au su des brigades de contrôle économique qui n’interviennent pas pour saisir la marchandise. Etrange.


Le dossier de l’explosion du commerce parallèle depuis la révolution du 14 janvier 2011 auquel devra s’attaquer le prochain gouvernement promet d’être sérieusement complexe. En effet, rien n’a pu arrêter ce phénomène inextricable hormis les actions sporadiques du gouvernorat de Tunis il y a deux ans durant le mandat de M. Amor Mansour. Elles avaient alors permis de chasser les empêcheurs de tourner en rond et faire place nette le temps d’une saison. En 2020, le commerce parallèle bat toujours son plein. Neuf ans après la chute du régime dictatorial qui devait permettre d’accéder à la prospérité et à la croissance économique n’est plus qu’une illusion.

La vente de produits prohibés classés dangereux ou nocifs parmi les jouets pour enfants ou les cosmétiques pour la gent féminine démontre l’impuissance des autorités à éradiquer ce fléau. Lorsque vous débarquez au centre-ville, fief des étalages anarchiques dans les ruelles autour de la Médina on tombe des nues. Les rues d’Espagne et Jamel Abdennacer qui mènent jusqu’au souk Boumendil sont totalement envahies par l’activité des marchands ambulants qui n’en font qu’à leur tête en toute impunité.

Le chaos dans les rues
Tant que le problème du chômage ne sera pas résolu de façon stratégique, les «sans-diplôme» profiteront de la situation pour semer l’anarchie et le chaos dans les rues de Tunis. Ce qui cause inévitablement de lourdes pertes pour l’Etat au niveau des revenus fiscaux et un grand manque à gagner qui l’empêchent de tirer profit de la croissance économique. Qu’à cela ne tienne, les consommateurs tirent les marrons du feu avec des prix défiant toute concurrence. Ils achètent et contribuent à la propagation du phénomène puisqu’en général ils ignorent ou sous-estiment les dangers de façon inconsciente.

Peu importe la qualité tant que le prix est très accessible est une réflexion qui se traduit dans leurs achats. Des produits de piètre et modeste  qualité vendus entre 500 millimes, un dinar jusqu’à une dizaine de dinars attirent une clientèle qui vit au seuil de la pauvreté. Pourtant de nombreux articles dissimulés dans les étalages anarchiques souvent à très bas prix sont manifestement à éviter sous peine d’affecter la santé des consommateurs.

Produits nocifs interdits
Les produits cosmétiques sont de qualité très douteuse et incertaine avec le risque de causer de graves maladies d’ordre cancérigène. Les fards et les rouges à lèvres, les fonds de teint comportant une poudre asphyxiante et bien plus encore avec des crayons pour les yeux, tous ces produits de maquillage devraient être saisis illico presto. Les jouets comme les pétards et les revolvers avec des rayons lasers nocifs pour la vue des enfants ne cessent d’avoir libre cours dans les étalages. La prochaine formation gouvernementale devra inévitablement trouver des solutions radicales si elle veut préserver la santé des citoyens tunisiens. D’ailleurs, ce temps mort qui dure depuis deux mois a sans doute été mis à profit par les marchands ambulants pour faire bonne recette.

La révolution du jasmin qui a éclaté le 17 décembre 2010 avec la mort de Mohamed Bouazizi par immolation à cause de son activité de marchand ambulant va-t-elle continuer à justifier cette activité mal réglée et contrôlée durant de nombreuses années ? La «révolution de la brouette» comme l’aiment à le signaler de nombreux Tunisiens dépités ne prend pas fin malgré sa grande complexité.

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