Une élite en rupture avec la réalité 

Le fossé entre les objectifs de l’élite politique nationale, que ses membres appartiennent à la coalition gouvernementale ou à l’opposition, et les véritables préoccupations des Tunisiens continue à se creuser profondément, annonçant une rupture qui sera peut-être définitive.

Au moment où les Tunisiens fêtent dignement la victoire de leur pays contre le coronavirus, maintiennent leur mobilisation et leur veille contre tout relâchement susceptible de compromettre les réussites déjà engrangées et attendent que leurs politiciens consacrent ce qui reste des mois de juin et de juillet prochain avant l’entame des vacances parlementaires pour ouvrir les dossiers sociaux annonçant déjà une saison estivale chaude, on réalise que les acteurs du paysage politique s’enfoncent, de plus en plus, dans leurs querelles interminables, sèment avec une ingéniosité sans pareil les grains de la discorde et de la division et peaufinent les plans et les manœuvres les plus inimaginables dans le but de se maintenir au pouvoir ou d’y accéder en essayant d’écarter avec tous les moyens possibles ceux qui s’y accrochent contre vents et marées.

De l’affaire des motions parlementaires pilotées par Abir Moussi et Seifeddine Makhlouf, qui n’ont fait que discréditer davantage l’institution parlementaire et souiller encore plus son image sur les plans national et international, à la fameuse affaire de la vidéo fuitée au niveau de la commission parlementaire de la législation générale, en passant par la guéguerre opposant Echaâb à Ennahdha au sein de la coalition gouvernementale et aussi la petite guerre de concepts Ennahdha-Attayar pour ce qui est de la récupération des biens spoliés, les Tunisiens sont en mesure d’affirmer que leurs hommes politiques n’ont malheureusement pas réussi à tirer les leçons qu’il faut de la victoire nationale contre le Covid-19.

Ceux qui assuraient que la Tunisie post-coronavirus sera radicalement différente de celle d’avant la pandémie ont le devoir absolu de revoir leur copie et de reconnaître leur erreur d’analyse ou de prospection.

Ils doivent, en effet, constater qu’à peine le coronavirus poussé dans ses derniers retranchements avant de disparaître définitivement, nos politiciens et aussi nos activistes de la société civile ont renoué avec leurs anciennes pratiques et ont décidé de réveiller les démons de la discorde et de la division qu’on croyait enterrés à jamais.

Une éclaircie tout de même bien que modeste et mal médiatisée, voire sous-médiatisée : il s’agit des décisions que le Chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, est en train de prendre, plus particulièrement au niveau des législations à amender afin que nos lois puissent s’adapter à l’esprit de la Constitution et balisent la voie à la concrétisation des attentes du peuple.

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