ALORS qu’on s’attendait à ce que les Tunisiens, en premier lieu le gouvernement, réussissent à capitaliser, au maximum, leur victoire éclatante contre le coronavirus et l’hommage planétaire ren- du à l’approche mise au point et exécutée par nos compétences médicales, il s’est abattu sur le pays, malheureu- sement, ces dernières semaines, dans le sillage de l’affaire de conflit d’intérêts dans laquelle serait impliqué le Chef du gou- vernement et aussi à la faveur de l’affaire El Kamour suivie des événements de Remada, une atmosphère de méfiance, de suspicion, de doute et de craintes profondes mêlés de peurs réelles de ce que l’avenir immédiat cache aux Tunisiens.

Autrement dit, en pleine canicule du mois de juillet et en attendant les vacances parlementaires (qui pourraient être annulées selon certains milieux se disant informés au plus haut niveau sur le sort qui sera réservé au gouvernement Fakhfakh dans les prochains jours, voire dans les prochaines heures), les Tunisiens donnent l’impression que leur élite politique et civile les tient en otages suspendus quasi- quotidiennement à cette fumée blanche qu’on attend voir fuser du palais de Carthage chaque fois que le Président Kaïs Saïed, en recevant une personnalité nationale ou étrangère, ou Fakhfakh parle à une radio ou à une télé et, enfin, à chacune des opportunités où Rached Ghannouchi prononce une petite phrase ouverte à toutes les interprétations ou signe un communiqué d’une réunion du bureau exécutif (qui se suivent à un rythme de plus en plus soutenu ces derniers jours) de son parti, communiqués qu’on peut lire différemment entre la matinée et la soirée d’un même jour.

Sauf que, malheureusement, les Tunisiens ne retrouvent jamais leurs attentes dans ces déclarations ou positions censées éclairer leur lanterne ou au moins les tenir au fait de ce que leur élite gouvernante ou aspirant aux rênes du pouvoir leur propose en tant que solutions aux problèmes qu’ils affrontent tous les jours en ayant la conscience que ces problèmes vont en se compliquant, du fait que leur résolution, pourtant possible, voire facile pour certains,

ne figure pas parmi les préoccupations de nos politiciens, pour ne pas dire qu’elles sont reléguées constamment aux oubliettes. D’autres priorités liées aux agendas des partis politiques au pouvoir ou dans l’opposition méritent une attention et un suivi particuliers au vu des dividendes politiciens qu’elles rapportent à ces mêmes partis ou organisations et associations de la société civile.

Face à cette fuite en avant dont les effets et les dégâts nocifs toucheront tout le monde sans distinction, l’heure n’a-t-elle pas sonné pour une prise de conscience générale qui pousserait les acteurs du paysage politique à laisser de côté leurs tiraillements et à décréter une trêve pour oublier temporairement leurs différends et leurs désaccords
dans l’objectif de penser et d’imaginer ensemble une solution consensuelle à même de préserver l’essentiel,
à savoir l’expérience démocratique, l’acquis n°1 de la révolution ?

Un commentaire

  1. Liberte

    11/07/2020 à 09:50

    Bref un résultat digne du roi de la magouille tunisienne, bravo pour ceux responsable de sa nomination et on doit lui accorder la légion d’honneur.

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