La liquidité se fait de plus en plus rare auprès des banques tunisiennes compte tenu d’une conjoncture économique et financière en crise depuis au moins une dizaine d’années. La solution la plus facile, dirait le commun des citoyens, est d’imprimer de nouveaux billets de banque pour augmenter le volume de nos avoirs en monnaie locale. Cette idée commence aussi à germer dans l’esprit de certains de nos responsables qui sont pourtant bien rodés en finance. Le surplus de monnaie peut avoir des impacts désastreux sur notre économie et peut contribuer à augmenter l’inflation à un taux vertigineux. Les ressources financières doivent venir du labeur, de nos ventes à l’étranger, du tourisme et de toute activité mercantile pour contenir l’inflation dans des proportions raisonnables.

Un surplus de billets de banque, qui ne proviennent pas de ces sources connues et reconnues, dévaloriserait la valeur du dinar qui ne pourrait plus suffire pour acheter un minimum de produits. Déjà, la valeur du dinar, qui a enregistré une certaine amélioration par rapport à nos principales devises à savoir l’euro et le dollar, n’a plus la cote dans le marché financier intérieur. Les salariés de catégorie moyenne qui perçoivent un salaire de 1500 dinars arrivent difficilement à joindre les deux bouts à chaque mois. C’est dire que la valeur du dinar n’est plus ce qu’elle était dix ans auparavant.

On dit que les prix des différents produits alimentaires et autres ont augmenté alors qu’en réalité c’est le dinar qui a perdu sa valeur. Il faut débourser dix dinars pour un produit valant  jadis  seulement 3 dinars ! Pour résoudre ce problème crucial, il n’y a pas de recette magique. Seul le labeur, les exportations et les services marchands peuvent rapporter des billets de banque  en toute légalité. Même le blanchiment d’argent n’est pas conseillé pour augmenter le volume des liquidités.

Des mesures internationales et nationales rigoureuses ont, d’ailleurs, été prises pour endiguer ce fléau illégal et prohibé. L’amélioration de la situation financière dépend dans une large mesure des ventes des biens et services sur le marché international. Certes, la conjoncture  économique et financière a été marquée, au cours des derniers mois, par le Covid-19, mais cela ne doit pas constituer un alibi en vue d’imprimer de nouveaux billets de banques à ajouter au volume déjà disponible dans nos banques. L’idéal serait d’encourager les jeunes à innover et à créer de nouveaux produits à haute valeur ajoutée, pouvant être écoulés  sur le marché international au lieu de penser à imprimer de nouveaux billets de banque sans valeur.

Il est nécessaire, de même, de redoubler d’effort, d’améliorer la productivité et de réduire pour un temps ou d’arrêter totalement ces grèves et arrêts de travail répétitifs qui ne sont pas dans l’intérêt des entreprises ni de la croissance macro-économique. L’expérience internationale nous a appris que les grandes puissances économiques, parties à partir du néant, ont pu assurer leur essor et progrès grâce au travail acharné de leurs enfants qui ont bénéficié des encouragements nécessaires, non seulement financiers mais aussi moraux, pour les inciter à innover toujours plus à s’imposer sur le marché en tant que force créatrice.

La Tunisie peut s’inspirer de ces expériences sans trop de risques en vue de bien se positionner sur le marché national et international en augmentant le volume des liquidités par des moyens plus sûrs.

 

Laisser un commentaire