Propagation de la pandémie de Covid-19: Risques et inquiétudes

Si la tendance haussière perdure, l’Etat et toutes les parties prenantes doivent préconiser un durcissement des mesures sanitaires dont les répercussions économiques et sociales seront certes rudes pour l’ensemble de la population. Le respect des protocoles sanitaires est le devoir de tous dans cette conjoncture difficile car, à défaut d’un respect rigoureux et responsable des consignes sanitaires, le nombre de contaminations et de décès ira crescendo.

Les membres de la commission de lutte contre  le coronavirus au ministère de la Santé redoutent à l’unanimité  une propagation accrue et une plus forte résurgence des cas de coronavirus dans tous les gouvernorats de la République dont la majorité sont classés zones rouges.  En effet, à l’approche de la rentrée scolaire et universitaire, nous pourrions basculer à tout moment dans l’incontrôlable. C’est pourquoi le nouveau gouvernement est appelé  à prendre des mesures drastiques pour enrayer résolument l’élan de la contagion.

Le chemin est encore long avant le retour à la vie normale. D’où la nécessité de mettre les bouchées doubles pour endiguer la pandémie, dans le sillage d’une flambée inquiétante des contaminations ces dernières semaines. Le nouveau gouvernement doit être exigeant dans  la mise en garde contre cette dégradation manifeste de la situation épidémiologique avec un virus qui circule de plus en plus vite.

Sans mettre tout le monde à l’arrêt,  une nouvelle stratégie de gestion des risques en conséquence doit être élaborée, conformément à l’évolution de la situation épidémiologique.

Il s’agit, en fait, d’un rappel à l’ordre, d’un appel à une conduite civique et responsable contre ce virus, car  la guerre contre la pandémie n’est pas encore gagnée. En dépit des efforts déployés, elle fait toujours rage et le combat, inachevé encore, s’inscrit toujours dans un contexte difficile et sans précédent.

La Tunisie était citée comme exemple édifiant dans la gestion de la crise sanitaire depuis le début de son déclenchement, ainsi que pour le respect des mesures préventives et  les résultats probants (nombres  de décès, de personnes contaminées et de guérisons) qu’elle a enregistrés durant le confinement et le déconfinement ciblé. Mais, avec  la conjugaison de plusieurs facteurs (économiques, sociaux et politiques), l’ouverture des frontières depuis le 27 juin 2020, s’est accompagnée d’une multiplication quotidienne des cas de contagion et de clusters. Le respect des mesures sanitaires n’était pas de mise. Certains ont confondu levée du confinement et disparition du virus, alors que d’autres ont affiché un laisser-aller et un relâchement inadmissibles. D’aucuns réfutent même l’existence de la pandémie. Sachant qu’aujourd’hui le nombre élevé de cas asymptomatiques accroît le risque de propagation de la pandémie et requiert, de ce fait, la plus grande vigilance.

La réalité est qu’une frange importante de la population ne respecte pas les mesures sanitaires préventives dictées par les pouvoirs publics.  Des attitudes irrationnelles sont, d’une part, dénuées de civisme, car agir en bon citoyen, c’est avant tout se soucier de la santé et de la sécurité d’autrui, et traduisent, d’autre part, un manque de solidarité car être solidaire, c’est aussi éviter d’être potentiellement un vecteur de contamination pour les autres.

Si cette tendance haussière perdure, l’Etat et toutes les parties prenantes doivent préconiser un durcissement des mesures sanitaires dont les répercussions économiques et sociales seront certes rudes pour l’ensemble de la population.

Le respect des protocoles sanitaires est le devoir de tous dans cette conjoncture difficile car, à défaut d’un respect rigoureux et responsable des consignes sanitaires, le nombre de contaminations et de décès ira crescendo.

En dépit des efforts importants des pouvoirs publics et des staffs médical et paramédical, les hôpitaux ne seraient plus en mesure de faire face à la pandémie. Pour lutter contre la Covid-19, toutes les parties concernées  (gouvernement, corps médical, société civile, politiciens, économistes, acteurs sociaux, centrales syndicales…) sont appelées à faire preuve de mobilisation et de vigilance et, particulièrement, à adhérer unanimement aux efforts déployés à l’échelle nationale, afin de sensibiliser et éveiller de plus en plus  la conscience des citoyens pour mettre fin à toutes les formes de relâchement et de négligence.

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