Le président de la République multiplie les messages et les mises en garde : « La Tunisie a un seul Président et une seule diplomatie »

Toujours frontal dans ses critiques, le locataire de Carthage affirme que les orientations et les choix de l’Etat n’ont pas été respectés. Il va encore plus loin pour dévoiler de graves révélations. « Plusieurs initiatives ont été avortées », lâche-t-il, ce qui expliquerait peut-être le « limogeage », dans un laps de temps bien court, des deux ambassadeurs accrédités à l’ONU, à New York. « On ne cherche pas la légitimité en dehors de nos frontières, mais à l’intérieur du pays », insiste le Président de la République.  

Servir, protéger et défendre  la nation sont les maîtres-mots du discours prononcé par le Président de la République Kaïs Saïed à l’occasion de la clôture de la 38e conférence annuelle des chefs des délégations diplomatiques permanentes et consulaires, organisée au Palais de Carthage mardi 22 septembre. A l’adresse des amateurs de la diplomatie populaire, qui ne font  plus l’unanimité même au sein de leur parti,  le Chef de l’Etat martèle  que la Tunisie a un seul président et une seule diplomatie.

Messages codés à l’égard des politiques

Le Président de la République multiplie les messages et les mises en garde à l’égard de ceux qui cherchent à servir leurs intérêts  par le biais de certaines nominations plutôt que ceux de la nation. A cet effet, il a mis en exergue dans son discours le rôle des chefs de missions diplomatiques, permanentes et consulaires dans la mise en place d’une diplomatie active, efficace  qui garantirait le soutien des efforts nationaux pour réaliser les intérêts suprêmes et servir des causes justes, dont la cause palestinienne en premier lieu.

Des messages forts que certains politiques doivent saisir au premier degré, mais qui ne datent pas d’aujourd’hui. Le Président de la République n’a eu de cesse de souligner dans ses discours que le pays a un seul président. Toutefois, et en dépit de l’article 77 de la Constitution qui stipule que « le Président de la République dispose des prérogatives portant sur la définition des politiques générales dans les domaines de la défense, des relations étrangères», le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, continue, semble-t-il,  à s’immiscer dans le dossier de la politique étrangère de notre pays, se moquant comme d’une guigne des avertissements de Saied.

Toujours frontal dans ses critiques, le locataire de Carthage a fait savoir que les orientations et les choix de l’Etat n’ont pas été respectés. Il va encore plus loin pour dévoiler de graves révélations : « Plusieurs initiatives ont été avortées», lâche-t-il, ce qui expliquerait peut-être  le «limogeage», dans un laps de temps bien court, des deux ambassadeurs accrédités à l’ONU à New York. « On ne cherche pas la légitimité   en dehors de nos frontières, mais à l’intérieur du pays », ajoute le Président de la République comme pour  marquer sa déception et son  écœurement vis-à-vis de certains diplomates qui ont failli à leur noble mission et n’ont pas pris en compte les intérêts suprêmes de la Tunisie.  Une déception qui l’emmène à concentrer certains passages de son discours sur la nécessité de s’attacher à «l’indépendance de nos décisions» et à «la souveraineté du pays» ainsi qu’à la «légalité internationale».

La souveraineté nationale avant toute chose

Le principe de «non-ingérence», l’une des constantes de la politique étrangère de la Tunisie depuis l’indépendance, refait surface dans le discours de Kaïs Saïed. «Non à la politique des axes et d’alignement». Le message en direction de certains partis politiques est on ne peut plus clair, notamment ceux qui s’alignent sur l’axe Turquie-Qatar dans la crise libyenne. Il faut respecter le principe de souveraineté et être à l’écoute des doléances de la majorité, assène encore le Président de la République. Encore un message chiffré à la classe politique qui rappelle que « la légalité doit s’associer à la légitimité populaire».

Saïed a expliqué qu’aujourd’hui, l’humanité a besoin d’une nouvelle réflexion, d’une nouvelle ère sur le plan relationnel  entre les peuples et les nations ou chaque  être a droit à la vie et à la dignité, rejoignant ainsi les objectifs de développement durables (ODD) à l’horizon 2030 adoptés aux Nations unies en 2015 pour un avenir meilleur et plus durable pour tous. Il a estimé que les concepts de partenariat, de sécurité, de paix et de développement solidaire font partie des principes fondamentaux de la politique étrangère de notre pays, que nous nous sommes engagés à consolider davantage en matière de coopération bilatérale et multilatérale.

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