Par Chadly Zouiten
Président du National Automobile Club de Tunisie
Président de la Commission voiture de la Chambre Economique Tuniso-Européenne 


«La nostalgie peut être le ressort de l’invention. Quand on ne se souvient pas, on ne se rebelle pas; la nostalgie est souvent créatrice» (Jean-Pierre Chevènement).

Aujourd’hui, je clôturerai la série  «La Tunisie quelle ambition?»,   en traitant un sujet qui nous est cher à tous, très cher : les Valeurs. Mon souhait le plus profond est de voir les Tunisiens se réconcilier avec notre Télévision nationale, qui répondrait à leur souhait, en ouvrant de vrais débats à toutes les compétences sans exclusion, puisqu’aucun sujet n’est tabou aujourd’hui.

Réfléchissons pour le renouvellement des idées. Elles sont une force de propositions pour provoquer et réussir notre développement, et incarner la vision de l’avenir de la Tunisie.

La Tunisie souffre de trop d’archaïsme. Il faut, enfin, avoir le courage, l’audace et la volonté politique de réformer notre pays.

* En refondant notre démocratie.

* En réalisant la contre-offensive culturelle  qui fondera un nouvel idéal échappant au langage médiatique de la pensée unique.

* En remotivant les Tunisiens, en les responsabilisant et en revalorisant les diverses formes de civisme, en honorant et en récompensant le mérite, le travail et l’effort indispensables  à chacun pour trouver sa place dans la société, sans exclusion.

* En appliquant la loi. Si la loi est mauvaise, il faut la changer, mais dans tous les cas il faut appliquer la loi et seulement la loi. C’est de la responsabilité des élus, des forces de sécurité et de la justice. Il y va du maintien de l’Etat de droit et des Institutions.

Alors pour que la Tunisie soit prospère.

* Nous voulons que l’Etat se limite à ses fonctions essentielles : assurer la sécurité du citoyen, du territoire et son indépendance, administrer les services d’utilité publique, organiser la solidarité nationale et permettre l’accès à l’éducation pour tous, cela nécessitera la réduction des ministères, dont le nombre et les compétences seront fixés par une loi organique.

* Nous voulons réaliser la réforme de l’Etat : sélectionner, responsabiliser et motiver les fonctionnaires, en instaurant l’obligation de résultats et en rééquilibrant à tous les niveaux les services de la fonction publique.

* Nous voulons favoriser des passerelles entre les entreprises et le public, et, en particulier, dans la recherche. Favoriser également l’initiative et éviter à tout prix la fuite irréversible de nos cerveaux, bien qu’elle procure des entrées en devises. L’Education est le meilleur investissement pour l’avenir de notre pays.

*Nous voulons adapter concrètement l’Education aux nouvelles techniques, développer un lien plus fort avec les entreprises et le monde économique, en privilégiant, notamment, la Formation professionnelle, et en renforçant la formation en alternance. L’Education nationale doit revoir l’ensemble de ses programmes, car son objectif ne peut plus être uniquement de préparer uniquement à un métier, mais bien d’adapter chaque jeune au monde qui l’environne, en lui inculquant, sur la base des acquisitions fondamentales (savoir lire, écrire, compte et s’exprimer), la culture du monde dans lequel il vivra demain.

* Nous voulons libérer les entreprises, commerçants, artisans et professions libérales de la pression et de l’étranglement tant fiscal qu’administratif, qui reste un frein majeur à la création d’emplois. L’Etat est trop au centre du système et le marché apparaît comme périphérique, sous forme d’une concession que le Pouvoir lui accorde. Le sentiment d’une cohabitation permanente  et tendue entre une Tunisie protégée et une Tunisie exposée en est aujourd’hui la principale conséquence.

* Nous voulons alléger l’ensemble des pressions fiscales qui fait que l’Etat décide du train de vie de chaque foyer.

* Nous voulons maintenir notre philosophie de la protection sociale, notamment pour la retraite et la santé, tout en l’accompagnant de systèmes privés concurrentiels. L’Etat n’a plus vocation à être garant du système, mais uniquement garant des droits sociaux.

* Nous voulons prendre en compte la famille actuelle qui a suivi les évolutions et la redéfinir. Replacer l’enfant au cœur d’une politique familiale revalorisée qui responsabilise les parents et qui concilie la vie professionnelle et celle familiale, quelle que soit sa complexité, en proposant  des choix réels de la vie de chacun.

* Nous voulons réformer l’audiovisuel, en redonnant à nos deux chaînes nationales les moyens de l’indépendance de leurs programmes.

* Nous voulons que la recherche tunisienne irrigue davantage le tissu industriel privé et encourage l’investissement pour renforcer sa compétitivité. Le pays doit lui consacrer au moins 2% de son PNB.

* Nous voulons intégrer l’environnement comme une réalité qui doit impérativement entrer dans toute décision économique et sociale.

Le changement, c’est la condition même de l’emploi, de la réussite avec tous et pour tous.

La politique doit reprendre toute sa place, en projetant dans l’avenir nos valeurs morales, historiques et politiques. L’éthique, la nation et le potentiel technique nous donnent de nouvelles perspectives.

Alors, bâtissons ensemble la Tunisie de demain, prospère et rayonnante.

Je pense que c’est mon dernier «ras-le-bol», parce que ce Gouvernement me semble prendre le bon chemin de la réussite.

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