Ils ont dit |Sabri Oueslati – Président de l’Association Edhiafa

«Depuis quinze ans, nous ne faisons qu’entendre de la bouche des ministres du Tourisme, qui se sont succédé, que l’hébergement alternatif représente une nouvelle ouverture du tourisme tunisien. Pourtant, nous constatons que rien n’est fait, et que l’informel a envahi notre secteur, avec tous les dangers que cette invasion implique. L’incident de Raf Raf en est un malheureux exemple. Il est maintenant temps de réagir. Le grand pourcentage d’hébergement de petite taille exerce sans autorisation et l’Association Edhiafa met en garde contre les dangers de cette situation, car l’hébergement touristique de petite taille travaillant dans l’informel ne respecte en aucune manière un cadre juridique, pratique l’évasion fiscale, ne déclare pas son personnel, ne possède aucune assurance et ne met pas en pratique les mesures de sécurité, entre autres sanitaires. Tout cela crée un flou, et le citoyen pourrait avoir tendance à ne plus faire confiance au secteur. Certains établissements se disent maisons d’hôtes, alors qu’elles sont en réalité des locations saisonnières, voire des endroits où on peut louer une chambre à l’heure ! Depuis plusieurs années, de nombreux hébergements touristiques alternatifs sont en attente d’agrément, sans aucune réponse de l’administration tunisienne. Ces derniers ne savent même pas à quel niveau se situe le blocage, ils ouvrent leurs établissements sans agrément. Nous constatons aussi un manque de clarté et de transparence dans l’octroi des agréments, ce qui  transforme le processus en un parcours du combattant, du fait que le promoteur doit affronter de trop nombreux vis-à-vis : mairie, Protection civile, aménagement, différents ministères, administration du tourisme… Il y a, par ailleurs, un manque de cohérence du cadre juridique qui n’est plus en adéquation avec les besoins du secteur. Pour éviter ces délais de réponse trop longs de la part de l’Ontt, il serait préférable de donner une autorisation provisoire aux promoteurs, en attendant leur agrément définitif… L’Association Edhiafa propose d’être impliquée dans les réunions techniques avec les administrations afin de fluidifier la gestion des dossiers déposés. Nous désirons maintenant que l’administration du Tourisme tunisien réagisse, d’abord sur les délais et les conditions d’octroi des agréments, puis sur les mesures à prendre contre les structures informelles».

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