Ils ont dit…

Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale, au FMI

«Le Fonds demeure engagé auprès de la Tunisie, afin de l’accompagner dans ses réformes. En revanche, c’est aux Tunisiens et à eux seuls de les conduire. En ce qui concerne un nouveau programme de financement avec la Tunisie, l’institution financière n’a reçu, jusqu’à ce jour, aucune demande officielle du gouvernement. Néanmoins, le Fonds reste aux côtés de la Tunisie, pour l’aider à renforcer sa stabilité économique. Dès l’apparition de la Covid-19, le FMI  a fourni à la Tunisie un appui de 750 millions de dollars, sans conditions, afin de répondre aux besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements, causés par la pandémie. Il  faut faire en sorte que le vaccin soit fourni le plus rapidement possible. Ce que nous pouvons faire dans ce sens, c’est accorder à la Tunisie la possibilité d’ajuster son programme de financement, afin de renforcer ses dépenses publiques liées à la santé, comme c’était le cas pour la Jordanie. Cela lui permettra de se procurer les vaccins. La dernière mission des services du FMI en Tunisie a insisté sur l’importance de prioriser les dépenses liées à la protection sociale, qui sont relativement faibles en Tunisie, dans la mesure où elles ne représentent que 2,5 points du PIB. Pour assurer la relance l’économie tunisienne, il est nécessaire d’entreprendre certaines réformes comme la réhabilitation des entreprises publiques, qui doivent être plus dynamiques et plus efficaces, afin d’être en mesure d’augmenter la productivité de l’économie. La relance de l’économie et la mise en œuvre des réformes doivent se faire à travers un dialogue national, une sorte de contrat social qui va lier toutes les forces vives de la nation (Ugtt, Utica, société civile, jeunes, économistes…). Le plan de relance économique, issu de ce dialogue, devra être approuvé par la majorité des acteurs. Certes, cela va nécessiter des efforts mais contribuera, néanmoins, à déclencher une nouvelle relance qui permettra à la Tunisie, dans les dix années à venir, de renforcer sa position dans la région, de créer des emplois et de passer d’une situation de rente à une situation de croissance et d’opportunités».

Hfaiedh Hfaiedh, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail

« Des séances de travail auront lieu prochainement pour examiner la situation financière et structurelle difficile de nombreuses institutions publiques, au cas par cas. Le démarrage sera avec les entreprises publiques qui sont dans une situation critique qui exige des solutions urgentes de réforme afin de préserver leur viabilité. Aucune partie n’a l’intention de privatiser des institutions publiques, au contraire, il y a une volonté sincère de la part des parties gouvernementale et syndicale de les préserver en tant que locomotive du développement. J’affirme la détermination du syndicat, en collaboration avec ses partenaires, de revoir différents dossiers majeurs, notamment le dossier des établissements publics. Le gouvernement a consacré le principe de continuité de l’Etat et adhéré aux accords conclus avec les gouvernements précédents, à travers la signature de cet accord aujourd’hui, qui comprend plus de 47 accords sectoriels suspendus depuis des années. J’appelle tous les employés de la fonction publique à veiller à développer les ressources financières du pays, après la signature de l’accord relatif à la mise en œuvre de ces accords, qui devrait les motiver à développer les ressources financières du pays et à revaloriser la culture du travail».

Adel Chouari, directeur général du Centre national du registre des entreprises

«L’année 2019 a été, pour le Centre, celle de la mise en place des structures et de l’introduction de quelques changements dans le système d’information. Nous avons hérité du système d’information qui était présent dans le registre du commerce du ministère de la Justice, en attendant que le système soit mis en place à la fin de cette année. Nous avons collecté des millions de fichiers auprès de 27 tribunaux entre 2019 et le milieu de l’année 2020, et le plus ancien fichier datait de 1894, nous les avons placés dans une archive centrale et nous avons commencé le processus de numérisation. Cela nous a amenés à assigner une entreprise privée à la numérisation pendant un certain temps. L’ancienne loi portant sur le registre du commerce prévoyait des interruptions dans le traitement de certains dossiers. Sachant que le registre est une institution publique de nature non administrative sous la supervision de la présidence du gouvernement et dont la mission est de délimiter tous les négociants économiques: entreprises et commerces enregistrés selon l’ancienne loi. Il a été ajouté à cette liste, les professionnels, les artisans et les associations. Le bilan contribue à réduire le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et l’évasion fiscale, jouant ainsi un rôle majeur pour sortir la Tunisie des listes grises. Il y a un développement notable au niveau du travail du Centre, car l’objectif principal est la digitalisation. Les administrations qui traitent avec nous doivent se mettre à la digitalisation, tout comme le citoyen doit être qualifié pour accepter ce processus. L’extraction du registre commercial au niveau du Grand-Tunis existe à l’exception du guichet central pour réduire la congestion, il est extrait à distance. Le 31 mars prochain sera la dernière date pour l’extraction dudit registre au sein des bureaux régionaux, ensuite, ce sera fait à distance».

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