« ADN » de Maïwenn à l’Institut français de Tunisie: Une quête de descendance

« Pardonnez-moi », « Le bal des actrices », « Polisse » ou encore « Mon roi », chaque sortie de film est un évènement pour l’actrice et réalisatrice engagée Maïwenn. Dans « ADN », son 5e long métrage, elle signe un drame saisissant et intimiste, hommage à son grand-père algérien.


Se retrouver aussi aisément face et derrière la caméra, c’est bien une spécialité chez l’actrice-réalisatrice qui sait s’entourer d’un bon casting pour avoir main basse du début à la fin sur son film et qui trace cette fois-ci un drame familial sur fond d’embrouille généalogique. Louis Garrel et Fanny Ardant donnent du fil à retordre à Maïwenn qui est actrice aussi dans ce long métrage bouleversant et qui relate l’histoire d’une famille nombreuse dont le patriarche vient de décéder laissant ainsi des origines algériennes remonter brusquement à la surface. Commence  alors une quête identitaire sensible et humaine.

Le pitch officiel du film annonce l’intrigue qui tournera autour de relations familiales au bord de l’éclatement. Neige, divorcée et mère de trois enfants, rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien qui vit désormais en maison de retraite. Elle adore et admire ce pilier de la famille, qui l’a élevée et surtout protégée de la toxicité de ses parents. Les rapports entre les nombreux membres de la famille sont compliqués et les rancœurs se font sentir. Heureusement Neige peut compter sur le soutien et l’humour de François, son ex. La mort du grand-père va déclencher une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige. Dès lors, elle va vouloir comprendre et connaître son ADN. L’aspect autobiographique dans le film est très présent notamment à travers les rapports mère-fille relatés et qui font écho au vécu de la réalisatrice. D’origine algérienne, Maïwenn s’en inspire largement dans son film et en fait un drame de descendance. Le retour aux origines provoque toujours autant de remous dans la société française contemporaine : l’artiste en fait un drame universel et empathique d’une extrême sensibilité. Autre point fort du film, c’est son casting, l’actrice et réalisatrice sait s’entourer de bons acteurs qu’elle chérit aussi bien dans la vie que face à l’écran. Fanny Ardant, dans le rôle de sa mère, crève l’’écran en esquissant ses rapports avec sa fille sur fond de tensions, de haine et de deuil. La construction des acteurs, aussi bien à l’écrit que sur écran, est remarquable. Mention spéciale à Louis Garrel, qui, à travers son jeu, nous arrache fous rires et émotions. Maïwenn est l’une des rares réalisatrices de son époque qui sait créer cette complicité unique à chaque sortie de film.

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