Implantation tunisienne en Afrique | Les opportunités à saisir sur le continent africain : Un eldorado pour les entrepreneurs

Continent en pleine croissance, l’Afrique offre de grandes opportunités pour les entreprises tunisiennes. Tourisme, IT, énergie verte, agroalimentaire : les secteurs porteurs sont nombreux dans une zone en mutation qui offre désormais plus de garanties aux investisseurs. En revanche, il est important de mentionner que la Tunisie fait face à plusieurs concurrents sur ce marché, la Turquie comme la Chine  gagnent vite du terrain sur le continent africain.

Entreprendre sur le continent africain, c’est évoluer sur la plus grande zone de libre-échange au monde. Bénéficiant d’une croissance continue de près de 4 %, le continent africain représente un relais de croissance majeur pour les investisseurs tunisiens.  En plein rattrapage, l’économie du continent africain ne présente pas que des occasions en or pour les grands groupes spécialisés dans les infrastructures et les services publics. Les start-up et les PME ont, elles aussi, de quoi tirer leur épingle du jeu. Certaines sont, d’ailleurs, déjà sur place.

Un eldorado pour beaucoup d’entrepreneurs puisque la population du continent africain s’élève actuellement à 1,4 milliard d’habitants et dépassera le cap de deux milliards en 2040. Elle disposera donc de la main-d’œuvre la plus abondante au monde. Selon les prévisions du Fonds monétaire international, l’élan de croissance qu’a connu l’Afrique ces dernières années devrait se poursuivre. Après des progressions situées entre 6 et 8 % en 2016, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Sénégal et le Rwanda, par exemple, devraient afficher des performances de croissance identiques cette année, estime l’institution. Sur le plus long terme, c’est l’explosion démographique qui retient l’attention. A 1,2 milliard actuellement, le nombre d’habitants devrait s’élever à 4,2 milliards d’ici 2100, selon l’Unicef. Conséquence, les infrastructures, l’éducation, la santé, le transport, la communication, l’habitat, devront largement se développer, en particulier dans les villes, qui doivent faire face à un afflux massif de populations rurales. Si cette évolution implique de belles opportunités pour les grands groupes tunisiens, spécialisés dans certains de ces domaines, rien n’empêche les entreprises de taille plus modeste de s’intéresser elles aussi à ce marché.

L’Afrique subsaharienne a affiché les taux de croissance les plus élevés au monde et un endettement bien maîtrisé. Toutes ces raisons font qu’elle soit un continent bien attractif pour les investisseurs.

Osez l’Afrique !

« Le continent africain doit être une priorité forte de notre diplomatie économique. Les besoins y sont énormes, en particulier dans les domaines de la ville durable, de l’agroalimentaire et du numérique où nos entreprises sont à même d’apporter des solutions de long terme, à forte valeur ajoutée locale. Nos entreprises ont besoin de relais de croissance. Un message simple, qui tient en deux mots : osez l’Afrique ! Le continent est en pleine mutation, c’est maintenant qu’il faut se positionner. Choisir l’Afrique est une stratégie payante et nous avons décidé de nous orienter vers ce marché avec beaucoup de confiance », c’est ce que nous déclare un jeune entrepreneur tunisien, spécialisé dans les high-tech. Il précise que, d’après sa petite expérience sur place, l’amélioration technologique des télécommunications et des infrastructures peut être très bénéfique pour le continent.  Au cours des dix dernières années, l’implantation du réseau Internet a connu un essor spectaculaire en Afrique. L’arrivée des smartphones à des prix de plus en plus bas a mis à disposition Internet et le pouvoir informatique entre les mains des Africains. « Tout cela a un impact considérable sur la conscience politique ainsi que sur les systèmes bancaires et commerciaux », affirme le jeune entrepreneur. Il continue : « Le potentiel de forte croissance économique pourrait, selon nous, produire un environnement favorable à la rentabilité et aux bénéfices des entreprises. Une grande partie de ce potentiel n’a pas encore été pleinement exploitée ». D’ailleurs, Karim Kondi expert et consultant dans le domaine des technologies modernes dans le continent africain, a appelé les investisseurs dans le secteur des technologies, lors d’une journée d’étude sur le thème « Le secteur des technologies de l’information et de la communication : vecteur de partenariat et co-dévelopmenet en Afrique » organisée par le Cepex en 2019, à exploiter davantage les opportunités qu’offre le marché africain.

Il a également rappelé que le marché africain est très porteur dans le domaine de la numérisation. Il a même proposé à y accéder sous forme de groupement de petites entreprises afin de garantir la coopération et renforcer la compétitivité de ces institutions en vue de l’exportation des services technologiques, notamment dans les domaines de l’énergie, de la santé et de l’éducation.

Des secteurs variés

Pour Kondi, les opportunités pour le financement dans ce domaine auprès des bailleurs internationaux, comme la Banque mondiale, sont disponibles. Plus de 70 sociétés sont opérationnelles, en Tunisie, dans le domaine de l’exportation des services technologiques dont près de 20 sociétés étrangères actives en Tunisie et exportant leurs services sur le marché africain. La Tunisie peut, ainsi, devenir un portail des entreprises mondiales dans le domaine des TIC sur le marché africain.

Nombre de secteurs sont à explorer. A commencer par l’énergie solaire. La plupart des pays d’Afrique bénéficient de plus de 300 jours de soleil par an, et pourtant, environ 600 millions d’Africains, notamment dans les zones rurales, n’ont pas accès de façon fiable à l’électricité. Le marché de l’énergie off-grid (ou hors réseau) en Afrique représente une opportunité économique de l’ordre de 24 milliards dollars par an. C’est ce qui ressort de l’étude « The Grid won’t connect Africa, but solar can », publiée par le cabinet-conseil Kleos Advisory. Ce chiffre provient de la statistique selon laquelle 120 millions de ménages n’ont actuellement pas accès à l’énergie sur le continent. Chacun de ces ménages dépense en moyenne 200 dollars par an pour le service énergétique. Ce sont donc 24 milliards de dollars d’opportunités disponibles annuellement pour les compagnies proposant des solutions solaires hors réseaux. Une prévision qui prend juste en compte la réorientation des capitaux consacrés aux sources d’énergies fossiles, telles que le pétrole. Les différentes opportunités liées aux biens et services additionnels que proposent les compagnies de solutions solaires off-grid ne sont pas prises en compte. Au cours des quatre dernières années, environ 5 millions de kits solaires individuels ont été distribués sur le continent, dont plus d’un million écoulés au cours du premier semestre 2019. Les PME tunisiennes doivent, sans plus tarder, partir sur place, pour effectuer des opérations de prospection. L’agrobusiness, ensuite. Avec plus de 60 % des terres arables non cultivées dans le monde et une main-d’œuvre abondante, l’Afrique sub-saharienne pourrait largement se nourrir, voire exporter une partie de sa production. Or, chaque année, l’Afrique importe plus de 70 % du blé qu’elle consomme, par exemple. Pourquoi ne pas saisir cette chance et voir les opportunités qui se présentent sur place dans ce domaine ? Investir dans l’agroalimentaire en Afrique serait une excellente initiative. En effet, c’est un secteur en pleine croissance et le continent pourrait devenir l’un des plus importants exportateurs de produits alimentaires mondiaux. Main-d’œuvre en abondance, des terres fertiles et cultivables s’étendant sur des milliers de kilomètres, surtout en Afrique de l’Ouest, voilà des opportunités de développement durable de ce secteur.

Et évidemment, il ne faut pas oublier que les opportunités d’investir dans l’immobilier en Afrique sont nombreuses. Le continent africain dispose de vastes étendues de terres exploitables afin de créer de nouvelles villes modernes. Avec le tourisme qui occupe une place prépondérante dans l’économie des pays africains, la mise en place d’infrastructures hôtelières et de nouveaux logements en périphérie des villes déjà existantes constitue une aubaine.

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