La Tunisie n’a cessé de  développer des relations diverses et historiques avec l’Union européenne depuis des décennies, concrétisées par des accords bilatéraux où elle a  accédé au  statut privilégié. L’intérêt renouvelé qu’accorde l’UE  au processus de la relance et d’impulsion de l’économie ne cesse de se consolider. Il représente par là même une meilleure perception des accords de coopération et de partenariat économique, social et politique entre les deux partenaires. La  visite du chef de l’Etat à Bruxelles, la semaine dernière, confère à ces apports une haute valeur.

De nouveaux horizons de partenariat et de coopération dans différents domaines se dessinent, avec une volonté politique contribuant très substantiellement et concrètement entre les deux partenaires. Des mesures d’appui à l’économie nationale et aux réformes structurelles ont été  recommandées  par le parlement européen, en «renforçant l’aide apportée par l’UE à la Tunisie au titre de l’instrument européen de voisinage» dans plusieurs domaines : PME, agriculture, tourisme, économie verte, recherche scientifique et technologique, énergies renouvelables…

La visite de Président de la République à Bruxelles pour participer au deuxième Sommet Tunisie-Union européenne intervient à un moment où la Tunisie et l’UE entament un travail de planification du partenariat entre les deux parties pour la période 2021-2027.  Cela constitue un signal positif pour les investisseurs européens pour s’implanter en Tunisie et s’inscrit par là même dans la continuité des actions du gouvernement en matière de réformes économiques.

Dynamique positive, constructive

La Tunisie et l’UE  renouvellent leur coopération et réitèrent leur engagement d’œuvrer ensemble pour consolider davantage le partenariat en centrant les efforts sur les volets économique et social. C’est ce qui ressort des rencontres tenues entre Kais Saïed et Charles Michel, président du Conseil européen et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et David Maria Sassoli, président du Parlement européen. Des rencontres positives qui témoignent d’un départ renouvelé entre les deux partenaires qui  n’ont jamais cessé de coopérer. Ainsi, une dynamique positive et constructive imprègne à présent ces relations bilatérales.

Preuve en est que l’UE va également accompagner la relance économique de la Tunisie particulièrement dans les secteurs les plus touchés par la pandémie à l’instar du tourisme, des services et du transport aérien. Le président du parlement européen a confirmé que son institution va aider la Tunisie à accroître ses investissements et à relever les défis économiques et sociaux auxquels elle fait face. «Le parlement européen se tient aux côtés de la Tunisie particulièrement en cette étape délicate, marquée notamment par une crise sanitaire sans précédent», a-t-il ajouté. 

De son côté, le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Werner Hoyer, a réaffirmé l’engagement résolu de son établissement à continuer à soutenir la Tunisie et a assuré la poursuite du financement des projets prioritaires en Tunisie, dans les secteurs du transport, l’éducation, les énergies renouvelables, l’infrastructure de base, l’enseignement et la digitalisation. Par ailleurs, «le chef de l’Etat a émis l’espoir de voir la BEI contribuer au financement de la cité médicale des Aghlabides et du Réseau ferroviaire rapide de Tunis».

C’est dire que l’appui financier européen pour accompagner la relance socioéconomique du pays,  d’une valeur de trois milliards d’euros,  démontre, s’il le faut encore, que cette relation n’a jamais battu de l’aile.

Les échanges, qui se sont déroulés dans un climat très cordial, ont porté une attention particulière à la jeunesse, à l’éducation, à la culture et aux relations économiques qui figurent parmi les sujets structurants de la coopération tuniso-européenne depuis plusieurs années.

Axes prioritaires

Concernant le volet du voisinage, la Tunisie  a toujours œuvré à développer une approche constructive et innovatrice pour faire converger les priorités nationales et celles de son partenaire européen. De fait, les deux partenaires nourrissent la ferme volonté de diversifier et élargir les domaines de coopération.  Le dialogue et la concertation sont certes les piliers de ce partenariat stratégique. La révision de la politique européenne de voisinage en 2015 a permis d’augmenter considérablement l’appui financier de l’UE à la Tunisie pour atteindre 300 millions d’euros par an entre 2017 et 2019. Cet appui s’ajoute à d’autres enveloppes dédiées au financement des projets et programmes dans les différents secteurs clés de l’économie.

Cette visite a confirmé l’engagement des deux parties pour l’approfondissement de leur partenariat stratégique et privilégié. En effet, elles ont échangé sur les axes prioritaires qui guideront la coopération bilatérale dans les années à venir.

Il est à rappeler que les entités tunisiennes ont participé 87 fois à 68 subventions financées dans le cadre du programme «Horizon 2020», recevant 11,2 millions d’euros de contribution directe de l’UE, permettant des collaborations très pointues avec des centres de recherche européens. La Tunisie a, en outre, exprimé son intérêt à s’associer au nouveau programme-cadre européen «Horizon Europe» afin de poursuivre ce partenariat dans le domaine de la recherche et de l’innovation.

Les deux parties se sont félicitées aussi des contacts préliminaires sur l’accord d’extension de la couverture du Service européen de navigation par recouvrement géostationnaire-Egnos, illustrant le succès de la coopération bilatérale dans le domaine spatial. Cette initiative a également un impact important sur l’harmonisation de la sécurité du transport aérien dans les deux rives de la Méditerranée et bénéficiera aussi au secteur touristique.

Les deux partenaires ont également souligné l’importance de poursuivre la mise en œuvre du partenariat dans le cadre des mécanismes de consultation institués par l’Accord d’Association entre l’Union européenne et la Tunisie, sachant que différentes réunions thématiques portant sur des échanges fructueux sur les défis communs ont été tenues en 2019 et 2020 malgré les contraintes sanitaires.

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