La Tunisie abrite la 1ère conférence africaine sur «la sécurité humaine à travers la police de proximité, un facteur de développement socioéconomique» : Un avant-goût de la Ticad 8

Réforme de l’appareil sécuritaire et accompagnement des forces de l’ordre dans un projet pilote de police de proximité, en relation directe avec le citoyen tunisien — axe principal de toute initiative de formation.

En partenariat avec le Japon, et avec le concours du Pnud, la Tunisie abrite, hier et aujourd’hui, la 1ère conférence africaine sur «la sécurité humaine à travers la police de proximité comme facteur de développement socioéconomique».

La manifestation se veut un avant-goût de la Ticad 8, conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, prévue les 27 et 28 du mois prochain à Tunis. D’où la réforme de l’appareil sécuritaire et l’accompagnement des forces de l’ordre dans un projet pilote de police de proximité, en relation directe avec le citoyen tunisien — axe principal de toute initiative de formation.

Devant un parterre de hauts représentants de la profession, venus des quatre coins du continent africain, le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, a bien voulu faire valoir l’appui constant du Pnud au programme de réforme sécuritaire en Tunisie, lequel constitue  un fer de lance du projet pilote de la police de proximité et un modèle d’exemple en Afrique censé, ajoute-t-il, inculquer la culture de la citoyenneté et la primauté de la loi, en consécration des droits de l’homme dans leur acception la plus large. Ce faisant, autant de réalisations sont fin prêtes: cadre législatif et institutionnel développé, infrastructure plus appropriée, moyens humains et logistiques mobilisés, ainsi que des formations poussées en matière de police de proximité. Un corps nouveau qui mérite d’être cité en exemple et vulgarisé davantage, d’autant qu’il se présente comme la clé de voûte du développement social et économique. Du reste, cette conférence, comme l’a d’ailleurs souligné le ministre, intervient au moment où la Tunisie s’apprête à accueillir, pour la première fois, la Ticad 8, un rendez-vous, sans doute, incontournable pour de nouveaux partenariats interafricains mutuellement bénéfiques et fructueux.

Nouveau rapport police-citoyen

Police de proximité, qu’en est-il au juste ? Selon Faker Bouzghaya, chargé de communication au ministère de l’Intérieur, c’est un projet de réforme entamé depuis 2011, avec l’appui du Pnud et du Japon, inscrit dans le droit fil de l’amélioration des relations police-citoyen et de restaurer le climat de confiance mutuel. Jusque-là, on compte, dit-il, 19 postes pilotes de police et de la garde nationale répartis sur plusieurs régions du pays, en vue d’assurer aux usagers des prestations administratives de qualité. D’ailleurs, il y a quelques jours, rappelle-t-il, une délégation de personnalités et de responsables sécuritaires africains a visité nombre de postes de police de proximité à Bizerte, à Médenine, à Zarzis, à Nabeul, afin de prendre connaissance de leur structure et de leur fonctionnement dans la nouvelle approche sécuritaire multidimensionnelle. Soit loin du rôle classique du poste de police, tel qu’il était et l’est encore malheureusement dans nos quartiers et nos villes. Etant donné que nos forces de l’ordre ne sont pas encore habilitées à remplir le devoir de la police républicaine. Toutefois, changer des pratiques et des comportements pour le moins qu’on puisse dire indignes de la Tunisie post-révolution n’est guère impossible. Et puis, établir un nouveau rapport police-citoyen, basé sur le respect de l’individu et la préservation de sa dignité, est toujours attendu. Bref, vivre dans la dignité, à l’abri de la peur et des besoins, à quoi s’en tient le Tunisien, depuis bien longtemps.

Bonne perception

L’ambassadeur du Japon en Tunisie, lui, faisait partie des visiteurs de nos postes pilotes de police de proximité. «J’ai personnellement senti une certaine satisfaction des services présentés dans le cadre de cette nouvelle approche sécuritaire instituée dans les différents postes visités», témoigne-t-il. Et de déclarer que son pays est fier d’avoir contribué à la mise en place de ce projet. A l’en croire, l’objectif est de généraliser l’expérience tunisienne à d’autres pays africains. «Aider la Tunisie à continuer cette démarche trouvera sa signification dans le cadre de la Ticad 8, prévue pour faire du pays une plateforme d’échange et de coopération sur le continent africain», conclut-il. De son côté, Céline Mayroud, représentante résidente du Pnud–Tunisie, a insisté sur la valorisation de l’expérience tunisienne en matière de police de proximité, dans le sens de la partager sur le continent africain. «C’est un modèle qui est en train de se mettre en phase, d’où il importe d’en savoir plus pour voir qu’est-ce qui marche et qu’est-ce qui n’a pas marché dans son propre contexte, de façon à ce qu’on améliore les approches que ce soit en Tunisie ou dans d’autres pays africains», affirme-t-elle, indiquant que cela s’inscrit dans le travail du Pnud, depuis 2014, en Tunisie et ailleurs dans le continent noir. Sa perception sur l’expérience tunisienne semble positive. Miled Achour, chef du projet de police de proximité au sein du Pnud, est revenu sur la question comme nouveau concept de la sécurité humaine, dans le but de rompre avec les clichés au profit des nouvelles approches sécuritaires susceptibles de fournir aux citoyens des services de bonne qualité.

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