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Economie

Chine – Harmonie du ciel et de la terre : Quand la voie chinoise de l’écologie inspire le monde

  • 13 septembre 17:40
  • 4 min de lecture
Chine – Harmonie du ciel et de la terre : Quand la voie chinoise de l’écologie inspire le monde

La Presse — « L’Homme est une synthèse sans fin », a dit un jour le grand penseur tunisien, Abdelwahab Bouhdiba. La voie empruntée par la Chine d’aujourd’hui le confirme et l’incarne, à bien des égards. Mon récent voyage allant de Pékin jusqu’aux fins fonds de la région de Ningxia, à près de 1.100 km de la capitale chinoise, m’a permis un focus sur la grande métamorphose d’une grande nation.

Il y a vingt ans encore, la Chine était le symbole de la croissance à tout prix : usines tournant jour et nuit, smog étouffant dans les grandes villes, fleuves saturés de déchets industriels. Aujourd’hui, le pays affiche un grand leitmotiv : faire du respect de l’environnement un pilier de son développement économique et social.

Place à la « civilisation écologique »

Les records de pollution atmosphérique enregistrés à Pékin ou Shanghai dans les années 2000 ont servi d’électrochoc. Face à la colère de la population et aux risques sanitaires, le gouvernement a lancé une série de politiques écologiques. Dans les discours officiels, on parle désormais de « civilisation écologique » — une manière d’affirmer que la prospérité ne peut plus se construire contre la nature, mais avec elle.

La Chine est aujourd’hui le champion mondial des énergies renouvelables. Elle concentre plus d’un tiers des installations solaires et éoliennes de la planète.

Des provinces entières, comme le Gansu, l’Inner Mongolie ou encore le Ningxia, sont couvertes de panneaux solaires et de turbines géantes.

Dans le même temps, le pays accélère sur la voiture électrique : Baic dont on a dernièrement visité l’usine en compagnie de plusieurs journalistes issus d’autres pays arabes ou encore BYD ont déjà annoncé la couleur. BYD a, en effet, dépassé Tesla en volume de ventes, et des villes comme Shenzhen ont déjà remplacé la totalité de leurs bus par des modèles électriques.

Résultat : un secteur en plein essor qui crée des millions d’emplois et renforce l’influence économique de la Chine à l’étranger.

De Pékin à Ningxia, grande métamorphose

Tout comme celle de Pékin, Yinchuan, la capitale de la région du Ningxia, et le reste des autorités locales rivalisent d’initiatives. A Tianjin, une « éco-cité » construite en partenariat avec Singapour expérimente logements basse consommation et réseaux intelligents d’énergie, selon des experts chinois rencontrés à Pékin et au Yinchuan.

A la question de savoir si cette orientation est le point fort d’une grande métamorphose chinoise misant sur le bien-être des Chinois, les mêmes experts ont fait savoir que plus au sud, Shenzhen mise sur des parcs urbains et des pistes cyclables pour améliorer la qualité de la vie de ses habitants.

Autre innovation, d’après la même source : les « villes éponges », capables d’absorber les eaux de pluie grâce à des sols perméables et des parcs inondables, sont une réponse directe aux inondations aggravées par le changement climatique.

Gouvernance et humanisme riment ensemble

Autrefois tolérantes, les autorités n’hésitent plus à sanctionner les entreprises polluantes. Des usines ont été fermées, des dirigeants condamnés et des inspections nationales contrôlent régulièrement les provinces. Parallèlement, la Chine s’affiche comme un acteur clé dans les négociations internationales, en réaffirmant son objectif de neutralité carbone pour 2060.

Cette transition reste pleine de contradictions : le pays demeure le premier consommateur de charbon au monde, et ses besoins énergétiques colossaux compliquent le virage vert. Mais le message est clair : pour Pékin, l’environnement n’est plus une contrainte, c’est une opportunité. Ses grandes et petites villes dignes des plus beaux pinceaux s’affichent comme des jardins d’eden.

« La Chine a compris que la croissance durable est la seule voie possible », estime le guide chinois des délégations arabes en Chine Bassam (pseudonyme arabe). « L’écologie est devenue un outil de compétitivité autant qu’une exigence sociale », explique-t-il.

Et l’on a compris, au demeurant que sous l’ombre du bambou, Pékin préserve la vie et ses équilibres.

Auteur

La Presse

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