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Fitch Rating : le secteur bancaire tunisen maintient sa rentabilité malgré l’inflation et les créances douteuses élevées

  • 30 octobre 08:19
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Fitch Rating : le secteur bancaire tunisen maintient sa rentabilité malgré l’inflation et les créances douteuses élevées

Les banques tunisiennes continuent d’évoluer dans un environnement complexe, marqué par une inflation élevée, une croissance économique atone et des taux d’intérêt élevés, a indiqué l’agence de notation américaine Fitch Ratings.

Selon Fitch, la croissance du crédit, limitée à 0,6 % sur les cinq premiers mois de 2025, traduit à la fois une demande de financement modérée et une forte absorption des ressources par l’État, réduisant l’accès des autres secteurs économiques aux crédits.

En septembre 2025, Fitch a relevé la note souveraine de la Tunisie à « B- » avec perspective stable. Toutefois, cette amélioration ne devrait pas se traduire par une amélioration significative des conditions d’exploitation des banques, malgré une révision à la hausse de la note de l’environnement opérationnel.

Le taux des créances douteuses (NPL) du secteur a atteint 14,7 % fin mars 2025, son plus haut niveau depuis quatre ans (contre 13,1 % fin 2021). Une part importante de ces créances correspond à des actifs hérités de périodes antérieures, laissant entrevoir un potentiel de réduction du ratio de NPL à moyen et long terme.

La rentabilité du secteur demeure modeste, avec un rendement moyen des capitaux propres (ROE) de 10,6 % sur la période 2022–T1 2025. Au premier semestre 2025, le résultat net cumulé des dix principales banques a progressé de 13 % en glissement annuel, mais cette performance a été pondérée par la hausse du coût du risque (+21 %) et l’augmentation des charges d’exploitation (+8 %).

Les conditions de liquidité restent satisfaisantes et devraient se maintenir en 2026. Les dépôts de la clientèle, principale source de financement des banques, ont progressé de 3 % sur les cinq premiers mois de 2025 (contre 10 % en 2024), tandis que les encours de crédit n’ont augmenté que de 0,6 %. Le refinancement auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT) représentait 5 % du passif sectoriel à fin mai 2025.

Fitch anticipe que ces conditions de liquidité favorables permettront une augmentation progressive de l’exposition des banques à la dette souveraine en 2026, soutenue par une demande de crédit privé faible et des rendements ajustés du risque attractifs sur les titres publics.

Auteur

La Presse