Après l’attaque au Qatar : L’entité sioniste menace de frapper la résistance partout
Au moins 48 Palestiniens tués par l’armée d’occupation dans la bande de Gaza affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, selon la Défense civile
SYNTHÈSE — L’entité sioniste a menacé hier de frapper la résistance n’importe où, au lendemain de raids aériens au Qatar contre des dirigeants du mouvement palestinien Hamas, une attaque sans précédent qui a suscité une rare réprimande de l’allié américain.
Dans la bande de Gaza affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, l’armée d’occupation a poursuivi son offensive, faisant selon la Défense civile locale au moins 48 morts, et affirmé son intention d’intensifier ses frappes sur Gaza-ville.
Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol sioniste le 7 octobre 2023, l’entité sioniste a décimé la direction de ce mouvement, jurant de le détruire et de le chasser du territoire palestinien où il a pris le pouvoir en 2007.
« La politique sécuritaire d’Israël est claire: son bras long agira contre ses ennemis, où qu’ils soient. Ils n’ont nulle part où se cacher », a averti le ministre de la Défense Israel Katz. « Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n’acceptent pas les conditions posées par l’entité sioniste pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite », a-t-il ajouté.
« Pas toujours selon les intérêts des Etats-Unis »
La veille, l’armée de l’air sioniste a visé des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha, la capitale du Qatar, pays allié des Etats- Unis et médiateur entre le Hamas et l’entité sioniste dans les négociations en vue d’une trêve à Gaza et d’une libération d’otages.
« L’ennemi n’a pas réussi à assassiner les membres de la délégation chargée des négociations », a affirmé le Hamas dans un communiqué, tout en faisant état de six morts -le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari. Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l’attaque. L’AFP n’est parvenue à joindre aucun d’eux depuis.
Le représentant de l’entité sioniste à l’ONU, Danny Danon, a déclaré qu’il était « trop tôt pour se prononcer sur le résultat » de la frappe. Il a aussi souligné que son pays n’agissait « pas toujours selon les intérêts des Etats-Unis », grand allié de l’entité sioniste.
Le Qatar, qui abrite une importante base militaire américaine et le bureau politique du Hamas, a condamné les frappes mais il a aussi affirmé son intention de continuer son rôle de médiateur.
Malgré les pressions internatio- nales pour un arrêt de la guerre, l’armée d’occupation a poursuivi hier ses opérations au sol et ses raids aériens, notamment à Gaza-ville, considérée comme l’un des derniers bastion du Hamas dans le territoire. Elle y a frappé et détruit une nouvelle tour d’habitation à Gaza-ville, selon un journaliste de l’AFP sur place, dans le cadre de l’intensification de son offensive dans la principale ville du territoire palestinien.
Le porte-parole arabophone de l’armée, Avichay Adraee, avait plus tôt émis un nouvel ordre d’évacuation aux habitants de la ville de Gaza, en particulier ceux habitant dans une tour et dans ses environs. L’armée a dit plus tard avoir frappé un grand immeuble, « utilisé » par le Hamas.
« En une minute ! »
L’immeuble s’est effondré et d’énormes colonnes de fumée se sont élevées vers le ciel, selon des images de l’AFP. Des habitants ont fouillé ensuite les décombres pour tenter de sauver des effets personnels.
Siham Abou Al-Foul a déclaré à l’AFP avoir évacué la tour dès que l’armée a donné l’ordre et n’avoir rien pu emporter. « Ils ont détruit la tour. Nous sommes retournés en courant, mais il ne restait plus rien. Tout ce que nous avions construit en deux ans a disparu en une minute ! »
La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d’habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L’ONU y a déclaré la famine.
« Dans les prochains jours, l’armée israélienne intensifiera ses frappes à Gaza-ville, basées sur des renseignements précis, dans le but de démanteler l’infrastructure (…) du Hamas, d’entraver sa capacité opérationnelle et de réduire la menace qui pèse sur les troupes », a dit un communiqué militaire.
L’offensive sioniste a fait au moins 64.656 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.