La Presse — À Gafsa, circuler en voiture relève du parcours du combattant. Entre une circulation déjà saturée et une explosion démographique qui ne cesse de croître, les automobilistes doivent composer avec un fléau devenu quotidien : les ralentisseurs anarchiques et illégaux. Surdimensionnés, mal conçus et trop nombreux, ils transforment chaque trajet en calvaire, au point de susciter un cri d’alarme collectif des conducteurs qui appellent les autorités à une intervention urgente.
À Gafsa, la mobilité devient chaque jour un défi plus ardu. Dans une ville qui a franchi le cap des 400.000 habitants et où la circulation est déjà étouffée, les automobilistes doivent affronter un véritable cauchemar : la prolifération des ralentisseurs illégaux et mal conçus.
On n’en dénombre pas moins de 57 sur la RN3 reliant Gafsa à Tunis, dont la hauteur dépasse parfois les 20 centimètres, alors même que les normes officielles du ministère du Transport fixent un maximum de 10 centimètres. Loin d’assurer la sécurité, ces « casseurs de voitures » provoquent des dégâts matériels importants: amortisseurs cassés, pneus endommagés, chocs répétés sur les bas de caisse. Pour de nombreux propriétaires, la facture devient lourde et le trajet quotidien, insupportable.
Le problème ne se limite pas aux rues intérieures. Avec un réseau routier qui laisse à désirer, une aberration pour assurer la fluidité du trafic régional et national..
Le ministère du Transport a pourtant rappelé à plusieurs reprises que ces ralentisseurs anarchiques sont illégaux et que leur installation ne peut se faire qu’avec l’accord et la supervision des autorités compétentes. Mais à Gafsa, cette décision semble ne pas avoir trouvé d’écho. Certains de ces ralentisseurs sont même posés par des particuliers, sans autorisation ni souci des conséquences.
Les chauffeurs que nous avions interrogés décrivent un calvaire quotidien, allant de la peur constante d’abîmer leur véhicule jusqu’au stress de circuler sur des routes devenues impraticables. Ils dénoncent aussi les risques d’accident : un ralentisseur mal signalé entraîne des freinages brusques, des accrochages et des dangers réels pour les passagers et les piétons.
Face à cette situation insoutenable, les automobilistes et les habitants de Gafsa lancent un appel urgent aux autorités locales, régionales et nationales : il est temps d’agir pour mettre fin à cette prolifération anarchique et illégale. Il s’agit non seulement de protéger le droit des citoyens à circuler dans des conditions décentes, mais aussi de rétablir la sécurité routière dans une ville où le trafic est déjà saturé.
La balle est désormais dans le camp des responsables : réviser, supprimer ou reconstruire ces ralentisseurs selon les normes est une nécessité absolue. Laisser perdurer ce fléau reviendrait à abandonner des milliers d’automobilistes à un calvaire qui, chaque jour, abîme un peu plus leurs véhicules et leur patience.
Des routes en détresse, les automobilistes de Gafsa sont au bord de l’exaspération. Trop, c’est trop. Les automobilistes interpellent les autorités pour stopper l’anarchie des ralentisseurs illégaux et juguler ce phénomène. Avec une circulation étouffée, les ralentisseurs ou les «dos d’âne» comme certains les appellent , deviennent des casseurs de voiture.