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Economie

Kiosque international

  • 5 octobre 18:30
  • 7 min de lecture
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UE : suppression des barrières commerciales avec les pays de la Méditerranée

L’Union européenne (UE) envisage d’approfondir ses relations commerciales avec les pays du sud et du sud-est de la Méditerranée à travers un futur pacte régional. L’objectif est de supprimer progressivement certaines barrières et de renforcer la coopération dans plusieurs secteurs. Selon un document de la Commission européenne publié récemment, plusieurs États membres souhaitent que cette stratégie permette « d’aligner sur les règles du marché unique de l’UE » certains pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

La Commission européenne prévoit de présenter officiellement ce programme à la mi-octobre. La démarche s’inscrit dans la volonté de l’exécutif européen, de diversifier les échanges pour réduire la dépendance envers la Russie et la Chine. Le pacte concerne l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Libye, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, la Palestine et la Syrie.

Le document précise que « les consultations viseront également à intégrer les perspectives des voisins, notamment les pays du Golfe et la Turquie, en reconnaissant leurs intérêts stratégiques importants, leur contribution et leur influence dans la région». Cette initiative cherche à consolider les partenariats dans la région, dans un contexte de tensions économiques avec les Etats-Unis et la Chine.

« De nombreux États membres de l’UE proposent de moderniser les accords existants et d’éliminer les barrières commerciales, en appelant à s’aligner sur les règles du marché unique et à soutenir la convergence dans des secteurs tels que le numérique, l’énergie, l’environnement et les normes du travail », indique encore le document. Ce n’est pas la première fois que Bruxelles tente une telle intégration. En 1995, la « Déclaration de Barcelone » avait prévu la création d’une zone de libre-échange euro-méditerranéenne, projet qui n’a jamais abouti.

L’UE dispose déjà d’accords commerciaux multilatéraux avec plusieurs partenaires méditerranéens, mais cette fois les Etats membres souhaitent aller plus loin. Le document mentionne que les partenaires recherchent « l’alignement réglementaire, l’accès au marché et le soutien aux producteurs locaux ».

Il est aussi précisé que « le soutien à l’harmonisation réglementaire pour attirer les investissements et construire des chaînes de valeur communes dans les domaines du numérique, des transports et de l’énergie propre est exprimé ». D’autres propositions portent sur « les chaînes de valeur agro-industrielles transfrontalières, la modernisation des douanes, les programmes d’exportation de labels verts et l’adoption de règles d’origine ».

Le texte souligne également l’importance de la simplification des procédures, du soutien aux PME et aux entreprises vertes, ainsi que de la réduction des barrières non tarifaires. Parmi les priorités, figure aussi l’adaptation aux normes européennes dans le numérique et les douanes. « Les propositions comprennent des lois inspirées du règlement général sur la protection des données et des outils d’administration en ligne, ainsi que des échanges entre pairs pour soutenir la convergence », précise le document.

Approvisionnement en gaz : l’Europe bientôt moins vulnérable 

Depuis l’arrêt de l’essentiel de l’approvisionnement en gaz russe, la réduction de la vulnérabilité énergétique de l’Europe, et donc l’amélioration de sa sécurité économique, est une question centrale pour les décideurs européens. Or, les récentes pressions exercées par les États-Unis sur l’Europe pour qu’elle augmente ses achats d’hydrocarbures US pourraient faire craindre une nouvelle dépendance significative vis-à-vis du gaz naturel liquéfié (GNL) américain.

D’une manière générale, l’approvisionnement en gaz des pays européens reste déterminant, non seulement en termes d’exposition au risque géopolitique mais aussi de stabilité économique. Malgré les progrès significatifs réalisés dans la décarbonation, le gaz naturel représente, en effet, encore un quart du mix énergétique européen total et environ 18% du mix électrique.

Surtout, son prix est l’élément-clé de la fixation du prix de l’électricité sur le marché de gros en Europe : selon le principe du « merit order », la priorité est donnée aux sources d’énergie au coût marginal le plus bas pour l’approvisionnement électrique, tandis que le prix du kilowatt-heure (kWh) est fixé au coût marginal le plus élevé. Etant donné la structure du mix électrique européen, les centrales au gaz sont généralement les dernières appelées, et déterminent donc le prix européen du kWh sur le marché de gros.

En 2025, la demande européenne de GNL américain est soutenue et devrait le rester en raison de la nécessité de reconstituer les stocks européens de gaz et de l’arrêt, depuis le début de l’année, des importations de gaz russe via la route ukrainienne. Les stocks européens de gaz atteignent actuellement un niveau satisfaisant (environ 82%) par rapport à l’objectif (révisé à la baisse) de 80% au 1er novembre prochain.

Des facteurs saisonniers (forte baisse des températures pendant la période hivernale) ou géopolitiques (perturbation des flux gaziers en Méditerranée orientale) pourraient pousser les prix du gaz européen à la hausse —mais dans une ampleur modérée— et soutenir les exportations américaines.

Industrie automobile : le Maroc renforce ses exportations vers l’UE

Malgré un contexte de ralentissement de la production mondiale, le Maroc continue de consolider sa présence sur le marché européen de l’automobile. Selon un récent rapport de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), le Royaume a représenté 4 % des ventes totales dans l’Union européenne au premier semestre 2025, le plaçant aux côtés de la Chine, du Japon, de la Turquie et de la Corée du Sud parmi les fournisseurs majeurs.

Le rapport souligne que la production européenne maintient son équilibre entre véhicules fabriqués localement et importations en provenance de pays tiers. L’Allemagne reste le principal centre de production, avec une part stable de 20 % des ventes, suivie de l’Espagne, de la Tchéquie et de la France. Cependant, la concurrence internationale se renforce progressivement, modifiant la dynamique du marché.

À l’échelle mondiale, la production automobile a progressé de 3,5 %, atteignant 37,7 millions de véhicules au premier semestre. L’Asie a contribué pour 60,1 % de ce volume, portée notamment par la Chine, dont la production s’approche de 13 millions d’unités, soutenue par des programmes de remplacement de véhicules, des mesures de crédit facilité et la reprise de la demande interne.

En Europe, la production a reculé de 2,6 %, en raison d’une baisse de 2,8 % dans l’UE, tandis que l’Amérique du Nord a enregistré un recul de 4,6 %. L’Amérique du Sud, à l’inverse, a vu sa production progresser de 6,3 %, portée par le Brésil grâce à de nouvelles incitations fiscales et au lancement de l’assemblage local de véhicules par des entreprises chinoises.

Dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), la production a diminué de 3,5%, tombant à 890 000 véhicules. Sur le plan des importations européennes, la Chine reste le premier fournisseur, représentant 17,6 % de la valeur totale et enregistrant une hausse de 3,7 % à 6,2 milliards d’euros.

Elle est suivie par le Japon et le Royaume-Uni, avec respectivement 15,3 % et 14,6%. En volume, les importations en provenance de Chine ont bondi de 36 %, pour atteindre 465.000 unités, soit plus d’un quart des importations hors UE. La Turquie et la Corée du Sud viennent ensuite avec des parts de 17,9 % et 10,1 %. Dans le segment des autobus neufs, le Maroc occupe la troisième place parmi les fournisseurs de l’UE, avec des exportations de 40 millions d’euros, en hausse de plus de 58 % sur un an et représentant 2,3 % du marché. 

Auteur

La Presse

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