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Economie nationale : Cap sur les investissements productifs

  • 5 août 17:50
  • 6 min de lecture
Economie nationale : Cap sur les investissements productifs

Tout le monde en convient. En dépit d’une conjoncture complexe, les perspectives de progression de l’économie tunisienne restent réelles. Il suffit seulement de la mise à profit de quelques pistes, de l’accélération des dossiers qui traînent encore et de la valorisation de certains biens publics.

La Presse — Le premier semestre de 2025 vient confirmer une reprise progressive de l’économie nationale, avec des signes rassurants notamment pour certains secteurs, entre autres le tourisme, l’agriculture et à un degré moindre les industries manufacturières.

Nos finances publiques, un souci national prioritaire, commencent, de leur côté, à retrouver une certaine résilience, grâce à l’amélioration du rendement du système fiscal, la réactivation de l’appareil productif et la consolidation, même légèrement, du volume d’investissement.

Mais ce qui est rassurant, c’est que les perspectives de progression, comme l’ont confirmé tout récemment plusieurs institutions financières régionales et internationales, restent importantes, surtout si nos secteurs et notre tissu économique, d’une manière générale, arrivent à maîtriser encore plus certains fondamentaux, entre autres  la garantie de la qualité totale au niveau de l’offre, l’accélération de la transition énergétique, le renforcement du contenu technologique, et l’innovation au niveau des procédures.

Ces perspectives de progression concernent également les possibilités de financement qui, en choisissant le compter-sur-soi face au blocage financier international malintentionné, sont en mesure de gagner en solidité pour peu qu’on arrive à identifier de nouvelles possibilités et, plus important encore, la valorisation des ressources et autres biens abandonnés ou mal exploités.

Et c’est en particulier l’investissement qui pourrait bénéficier d’une marge d’évolution assez significative. Notre pays dispose toujours de quelques pistes importantes qui sont en mesure non pas de répondre à tous les besoins, mais du moins d’alléger, dans une bonne proportion, les pressions sur nos finances publiques.

Sur ce point, les observateurs estiment que la capitalisation des transferts financiers de la diaspora tunisienne, qualifiés d’importants, pourraient aider sérieusement nos finances pour peu qu’ils soient reconvertis en investissements directs productifs.

Tout le monde en convient justement que les flux de notre diaspora sont très mal exploités et gérés, faute d’orientation, d’incitation et de communication. Pourtant, et selon les statistiques disponibles, les flux des Tunisiens à l’étranger sont la première source de devises, dépassant même les rentées touristiques.

Une bonne piste donc, qui nécessite, comme cela a été soulevé lors d’une rencontre sur « le rôle de la diaspora dans la promotion de l’investissement direct », des réactions urgentes et des réponses de rentabilisation concrètes.

Gouvernance saine et transparente

Toutefois, cela suppose une planification sérieuse qui repose sur une échelle de priorités. La première démarche devrait concerner la mise en place d’une stratégie de communication bien orientée. On pense au lancement d’une plateforme interactive, comme le retient un responsable régional, qui aiderait à faciliter « l’échange d’informations, la sensibilisation et la consolidation des contacts entre les différents acteurs ». 

Elle se présentera ainsi comme un pont entre la diaspora et le pays d’origine.

En plus de ce facteur de communication, la garantie d’un meilleur usage des flux nécessiterait l’aménagement d’un environnement bien favorable. Il s’agit de la multiplication des mesures incitatives, la diversification des mécanismes financiers et de l’engagement sérieux, bien entendu, de la diaspora elle-même.

Il s’agit aussi de l’assouplissement des procédures des transferts, la réduction de leur coût, du lancement de produits spécifiques à la diaspora avec des conditions préférentielles, et la mise en place de structures d’appui, de conseil et d’encadrement pour mieux accompagner les éventuels investisseurs dans leurs projets.

Parallèlement à tous ces facteurs, les spécialistes reconnaissent que la progression de l’économie nationale devrait, aussi, tenir compte d’une politique managériale assez rigoureuse.

En effet, à son état actuel, et malgré les progrès réalisés, notre système de gouvernance continue à faire nettement défaut. Or, une fois amélioré et mis sur les bons rails, il pourrait apporter beaucoup de bien, du moins alléger, dans une bonne proportion, la pression. 

Cela est d’autant plus vrai qu’une gouvernance saine, transparente et efficace permettrait, de toute évidence, de réduire les charges, de soutenir le rythme de productivité et de créer, ainsi, de la valeur.

Et c’est notamment vers les entreprises publiques qu’il faut d’abord s’orienter. Ces entités coûtent toujours un peu trop à nos finances et nuisent ainsi à l’économie nationale dans son ensemble. Faute, bien entendu, d’un dysfonctionnement généralisé.

Pourtant, l’Etat ne cesse de multiplier les dispositions et les mesures pour aider ces entreprises à retrouver leur équilibre et à se relancer. On parle ainsi d’assainissement, de restructuration et de responsabilisation.

Il faut donc trouver une nouvelle approche capable d’apporter les corrections indispensables. Certains pensent que l’application des contrats objectifs aux entreprises publiques avec obligation de résultats pourrait constituer une réponse radicale. Les expériences similaires engagées dans certains pays ont confirmé l’utilité et l’efficacité d’une telle disposition.

D’autres pistes pourraient aider nos caisses à améliorer leur niveau de solidité. On pense, en particulier, au dossier des biens confisqués ou cédés qui, en dépit de toutes les dispositions entreprises traîne toujours, faute de cohérence des approches d’exécution, d’implication et même de clarté au niveau de certaines dispositions juridiques.

Ce constat s’applique également, en bonne partie, au patrimoine tunisien et autres biens publics qui, en cas de valorisation sérieuse, pourrait aider considérablement l’économie tunisienne à générer de nouvelles sources financières et à stimuler la création de richesses.

En somme, on oserait affirmer que notre économie est outillée suffisamment pour aller encore plus loin. Un optimisme certes mesuré mais qui tire, notamment, sa légitimité des avancées remarquables enregistrées dans certains domaines qu’on qualifie désormais de stratégique. On pense, entre autres, à la numérisation économique, la transition énergétique, le verdissement de l’économie ou encore à l’intégration des chaînes de valeurs mondiales.

Auteur

La Presse

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