Un défenseur de talent et jeune qui vaut même plus que ceux existants est chassé sans explication!
La Presse — Après le cas Youssef Senana, voilà un autre jeune talent qui n’a pas eu l’intérêt qu’il faut au CA. Promu il y a deux ans, Makram Sghaïer, jeune défenseur longiligne et solide qui a fait son chemin dans les sélections des jeunes, a été testé à l’intersaison 2024-2025 par Bettoni.
On se souvient de ses sorties très honnêtes en amical face à Sétif puis face au WAC. Mais plus tard, et au lieu de lui accorder un petit temps de jeu et la chance de progresser, surtout qu’il a montré de bonnes performances, on a décidé de le mettre à l’écart. Bettoni, guidé par certains dirigeants et leurs amis agents de joueurs influents, a fermé les yeux sur ce jeune.
Et pourtant, Ben Abda, catastrophique dans tous les matches décisifs, Bouabid, fragile et inconstant, n’étaient pas meilleurs. A l’image de Senana, Garreb et Hadj Ali, Sghaïer est sacrifié. Même Faouzi Benzarti n’a pas osé lui donner une chance et lui a préféré Chrifi, joueur très limité et qui prend une place dans le quota des étrangers.
Comment décide-t-on du futur de l’équipe au CA ? Les têtes des dirigeants changent, les entraîneurs aussi, mais toujours ces deux poids deux mesures et ce rejet systématique des enfants du club qui finissent par briller ailleurs. La raison ? Ils sont moins stressés et mieux encadrés par des dirigeants qui leur veulent du bien.
L’ambiance exécrable au Parc A et dans la première équipe, la mainmise des agents de joueurs protégés comme Ben Abda, Khadhraoui ou Kinzumbi, l’obsession de réussir vite et à tout prix avec une pression extravagante du public, finissent par chasser les quelques jeunes talents du cru.
Youssef Senana avait raison de refuser de revenir, parce qu’il savait que l’élan qu’il a pris à Zarzis allait être brisé s’il renoue avec le CA. Il a été catégorique tout comme Hadj Ali et d’autres jeunes du club qui savent bien que ce n’est pas la qualité et l’effort qui priment au CA, mais d’autres facteurs.
Cette saison, la préparation a été tardive et perturbée, sans oublier les dossiers si lourds légués par l’ex bureau provisoire, tout cela devait secouer les nouveaux dirigeants qui semblent, au contraire, répéter les mêmes erreurs.
Dans une défense fragile et qui manque de renforts, sacrifier un élément qui peut donner le plus pour le prêter au risque de le voir partir, comme l’a fait Senana, veut dire que le CA ne changera pas. Techniquement, c’est une décision incomprise et qui n’a pas d’arguments valables du tout.