OSOOL au Festival International de Hammamet : Un dialogue musical entre continents
Inspiré par « Night in Tunisia » de Dizzy Gillespie, le projet met en avant un dialogue entre saxophone, percussions tunisiennes et poésie urbaine.
La Presse — Le 12 août 2025, l’amphithéâtre de Hammamet a accueilli le projet musical Osool, porté par le saxophoniste et compositeur Yacine Boularès. Pour cette 59e édition du Festival international de Hammamet, le groupe a proposé un répertoire mêlant musiques traditionnelles tunisiennes et influences afro-américaines.
Osool — « origines » en arabe — explore depuis plusieurs années les passerelles entre les sonorités du Maghreb, de l’Afrique de l’Ouest et des États-Unis. Sa musique s’appuie sur des rythmes et des modes issus du Mezwed, du Stambeli, du Chaâbi ou encore du répertoire fazzani, qu’elle associe au jazz, à la soul et au hip-hop. Inspiré par « Night in Tunisia » de Dizzy Gillespie, le projet met en avant un dialogue entre saxophone, percussions tunisiennes et poésie urbaine.
Sur scène à Hammamet, sept musiciens et chanteurs se sont relayés autour de compositions originales. Denya a ouvert le concert, suivi de Nuba, Mellanin et Lella – titre dédié à la femme tunisienne, interprété à la veille de la fête nationale qui lui est consacrée. « Night in Tunisia » a ensuite raconté, en musique, la naissance d’Osool en 2020, en pleine pandémie, et ses premières expérimentations collectives.
Le concert a également comporté un hommage à la Palestine, marqué par le déploiement d’un drapeau sur scène et repris par le public. La fusion musicale s’est prolongée jusqu’aux dernières minutes avec des accents de Mezwed qui ont fait participer l’auditoire.
Aux côtés de Yacine Boularès, le line-up réunissait Mehdi WMD, Nesrine Jabeur, Omar El Ouaer, Hedi Fahem, Youssef Soltana, Nasreddine Chebli et, pour la première fois, le musicien Emrah Kaptan.
En marge de la représentation, les membres du groupe sont revenus sur leur parcours. Yacine Boularès a évoqué la valeur symbolique de se produire à Hammamet, un lieu qui n’était pas accessible à ses débuts.
Mehdi WMD a rappelé une résidence artistique à Dar Sébastian, tandis qu’Omar El Ouaer a souligné l’impact des collaborations internationales et de la tournée américaine, notamment au Lincoln Center de New York.
Tous ont insisté sur l’importance du soutien aux jeunes artistes pour permettre la création et la diffusion de nouvelles œuvres, en Tunisie comme à l’étranger.
