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Culture

Mes Humeurs : Il n’y a plus de saison, Madame

  • 16 août 18:10
  • 3 min de lecture
Mes Humeurs : Il n’y a plus de saison, Madame

La PresseL’Humeur précédente présentait la M’Dhalla comme couvre-chef protecteur contre les rayons du soleil. Ce qui me conduit naturellement à aborder le thème de la chaleur qui n’a jamais été aussi forte.

Cet été, plusieurs records de chaleur ont été battus dans plusieurs régions du monde provoquant des phénomènes qui inquiètent non seulement les spécialistes mais la communauté internationale. Les bulletins d’informations réservent une place importante à la météo devenue un sport national et international, inondations par-ici, incendies par-là… La météo fait le yoyo, on mange des fraises en hiver et des oranges en plein été ; depuis plus de deux décennies, la terre ne tourne plus rond. 

Avec le réchauffement climatique, le monde fait face à des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses, plus longues. Ce n’est pas seulement une urgence environnementale, c’est aussi une urgence sanitaire, l’ONU a encore une fois tiré la sonnette d’alarme en déclarant que l’humanité est victime d’une épidémie de chaleur extrême.

La Terre se venge, c’est la première idée (pas originale) qui vient à l’esprit. Les météorologistes et autres experts en climatologie ne cessent de lancer des alertes sur les dangers attendus. Parmi ces phénomènes les feux de forêt qui se déclarent plus fréquemment, les inondations répétées, l’apparition au nord d’espèces de moustiques tropicaux, la sécheresse qui provoque la famine, la famine qui pousse les humains à migrer vers l’Europe… C’est la catastrophe annoncée. 

Le cumul d’observations nous informe que la montée des températures a atteint des degrés inconnus auparavant, 50° C atteints en Inde, le Maroc subit des chaleurs extrêmes aussi, la France se «tropicalise», on y vit 12 jours par an de canicule depuis 2013 contre 3 jours entre 1980 et 1989, quelques agriculteurs pensent remplacer la vigne en plantant des  abricotiers et des grenadiers au nord ; l’Australie a vécu sous 40° en hiver 2024 (du jamais vu) ; la Grèce (où on ne peut plus monter l’Acropole à Athènes) connaît des incendies fréquents ainsi que l’Espagne et le Portugal. C’est le chaos du monde.

Des dizaines de spécialistes lancent des alarmes sur les changements climatiques. Récemment, Gaël Musquet, météorologue, spécialiste de l’anticipation et de la prévision des catastrophes naturelles, ajoute que cette chaleur ( de 40° et plus) va devenir la norme, si on n’atténuait pas nos émissions de gaz à effets de serre, et que d’ici 2050, atteindre 50° ça sera aussi  la norme, avec des conséquences graves sur la santé et l’environnement.

«Tous les pays sont concernés par les vagues de chaleur», il constate une « tropicalisation» du climat et appelle à des campagnes de « reforestation», affirmant  qu’il y a une accélération des catastrophes depuis le début des années 2000. Il faut tout de même souligner que, par ses comportements irresponsables, l’homme a maltraité la terre, croyant qu’elle lui appartient. Elle se venge, façon de lui dire que c’est lui qui appartient à la terre. Résultat ?  Il n’y a plus de saison, Monsieur.

Auteur

La Presse