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Culture

Chroniques de la Byrsa : Il n’y a pas que la mer

  • 24 août 18:40
  • 3 min de lecture
Chroniques de la Byrsa : Il n’y a pas que la mer

La Presse — Voilà. L’été finissant, nous nous retrouvons à la veille de la fin des vacances. Ce sera, dit-on, la rentrée, la reprise des activités « normales », la suspension des activités de loisirs et, conséquemment, le ralentissement si ce n’est aussi le terme de toutes sortes d’activités économiques, culturelles et sportives liées à la saison estivale.

Pour le restant de l’année, nous devrons nous contenter de brèves escapades hors des destinations balnéaires pour nous oxygéner au propre comme au figuré et pour nous détendre à la faveur de furtives pauses « weekendières » (excusez l’audace néologique), de fêtes diverses et de ponts qui peuvent être suspendus (!). C’est mieux que rien, mais c’est une anomalie dictée par la dictature du balnéaire dans nos pays. 

Les chaleurs de l’été ne sont pas seules responsables de cet état de choses. Pensons un instant aux populations des pays enclavés et qui peuvent souffrir des rigueurs du climat l’été, mais aussi en hiver : les pays d’Europe centrale, par exemple, Suisse, Autriche, Slovaquie, etc., pour ne pas évoquer l’Afrique ou l’Asie.

Ceux-là ont su étendre la saison de villégiature à pratiquement toute l’année qu’ils ponctuent d’occasions d’escapades pour profiter de la nature (la neige en hiver, la végétation au printemps, le terroir en automne) à coups d’événements propices à l’attraction de la clientèle. Ils maintiennent ainsi une dynamique économique, culturelle et ludique qui se prolonge toute l’année.

Certes, la scolarité des enfants est un facteur d’importance dans l’organisation du calendrier civil. Ainsi la France, par exemple, a divisé le pays en « académies » qui permettent de libérer la population des parents et écoliers à tour de rôle pour pouvoir profiter et faire profiter les acteurs économiques des vacances de neige, par exemple. 

Chez nous, on a fait un pas dans ce sens avec l’instauration il y a quelques années du week-end de deux jours pleins dans l’administration publique pour permettre d’envisager des déplacements ailleurs que dans les banlieues des villes. Reste que le maintien des cours samedi matin dans la plupart des établissements scolaires empêche le plein rendement de cette mesure.

Et ainsi les profondeurs du pays qui ne disposent pas de devanture maritime se retrouvent également privées de la manne touristique parce que, malgré les trésors qu’elles peuvent recéler, elles ne connaissent pas non plus l’affluence de visiteurs le restant de l’année. 

En parlant de « profondeurs, on ne pense pas seulement aux régions totalement démunies sur le plan structurel touristique, mais également à celles qui en sont pourvues, comme le Jérid qui, ô paradoxe, reçoit son contingent de visiteurs presqu’exclusivement en été, quand le soleil y est brûlant et que les hôteliers de la côte organisent des excursions pour soulager le trop-plein de leurs établissements ! 

Dynamiser la vie économique dans les régions intérieures est un impératif vital pour tout le pays. Le tourisme, en particulier celui des nationaux, peut être un facteur décisif dans ce sens. Alors, engageons la réflexion en vue de le promouvoir. 

Auteur

La Presse

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