Le retour à la splendeur de la mosquée Ben Maazouz – Jerba : Un patrimoine unique à préserver
Cette opération est le fruit d’une collaboration exemplaire entre l’Association de sauvegarde de l’île de Jerba, l’Institut national du patrimoine et l’Association des architectes.
Elle s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée sur l’île, où la préservation des mosquées ibadites — un patrimoine unique en Méditerranée — fait l’objet d’initiatives continues.
La Presse — Un nouvel éclat vient illuminer le patrimoine religieux et architectural de l’île de Jerba. Lundi soir, la communauté locale a célébré la fin des travaux de restauration de la mosquée Ben Maazouz dans la région de Mezraya, relevant de la délégation de Houmt Souk. Une intervention de deux semaines qui a mobilisé architectes, étudiants et associations, dans un esprit collectif et patrimonial.
Cette opération est le fruit d’une collaboration exemplaire entre l’Association de sauvegarde de l’île de Jerba, l’Institut national du patrimoine et l’Association des architectes. Elle s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée sur l’île, où la préservation des mosquées ibadites — un patrimoine unique en Méditerranée — fait l’objet d’initiatives continues.
Datant du Ve siècle de l’hégire, la mosquée Ben Maazouz appartient à la typologie des « mosquées de la forêt », lieux qui remplissaient autrefois des fonctions spirituelles, éducatives et juridiques. Modeste dans ses dimensions, elle comprend une salle de prière, des annexes destinées aux étudiants, une cuisine et un espace d’ablutions.
Selon Roudha Hamzi, responsable du projet au sein de l’Association de sauvegarde de Jerba, l’édifice avait souffert à la fois de l’usure du temps et de dégradations humaines : vols de pierres, fouilles clandestines à la recherche de trésors, atteintes répétées à son intégrité. « Ce chantier était devenu une urgence, pour sauver le monument d’une ruine annoncée et lui rendre son rôle spirituel et identitaire », précise-t-elle.
Sous la direction de l’architecte Mouldi Chaâbani, ancien directeur de l’École nationale d’architecture, l’opération a pris aussi une dimension pédagogique. Cinquante étudiants en architecture y ont participé, conjuguant la théorie et la pratique dans une expérience formatrice. Les travaux se sont déroulés selon les normes scientifiques de la restauration patrimoniale : étude préalable, obtention des autorisations, choix de matériaux locaux et traditionnels, recours à des techniques modernes respectueuses de l’authenticité.
« C’est la quatrième opération de ce type à Jerba. Elle témoigne de l’importance d’intégrer la jeunesse dans les efforts de sauvegarde, afin de préserver l’identité architecturale exceptionnelle de l’île », souligne Chaâbani.
Grâce à cette initiative collective et au soutien de donateurs, la mosquée Ben Maazouz retrouve aujourd’hui son éclat, symbole d’une Jerba qui conjugue mémoire, durabilité et modernité.
