L’économie tunisienne continue de bénéficier de la dynamique positive observée dans deux secteurs clés : le tourisme et les transferts de fonds de la diaspora. Selon les dernières données publiées par la Banque centrale de Tunisie (BCT), une croissance significative a été enregistrée dans ces deux postes durant les neuf premiers mois de l’année.
Entre le 1er janvier et le 10 septembre 2025, les recettes issues du tourisme ont atteint 5,75 milliards de dinars tunisiens, soit environ 1,69 milliard d’euros, marquant une progression de 8,69 % par rapport à la même période en 2024. Cette hausse s’explique en grande partie par une saison estivale particulièrement réussie, marquée par un afflux important de visiteurs internationaux et une reprise marquée du secteur hôtelier.
Parallèlement, les transferts de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) ont également connu une évolution favorable. Sur la même période, ces envois d’argent ont totalisé 6,03 milliards de dinars (environ 1,77 milliard d’euros), contre 5,57 milliards l’année précédente, soit une augmentation de 8,40 %. La combinaison de ces deux sources majeures de devises étrangères a généré un total de 11,79 milliards de dinars (environ 3,45 milliards d’euros) pour la Tunisie entre janvier et début septembre 2025, contre 10,86 milliards à la même période de l’an passé.
En 2024, ces flux combinés avaient déjà atteint 15,62 milliards de dinars, représentant 4,56 milliards d’euros, traduisant leur importance stratégique dans l’équilibre des paiements du pays. Cependant, certains analystes anticipent des évolutions réglementaires susceptibles d’affecter les transferts de fonds depuis l’Europe.
En effet, l’entrée en vigueur progressive de l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent (AMLA) pourrait entraîner un encadrement plus strict des opérations financières transfrontalières. Si aucune mesure spécifique ne vise à restreindre les transferts vers la Tunisie, les coûts bancaires pourraient néanmoins augmenter. Cette conjoncture favorable offre à la Tunisie une bouffée d’oxygène financière, dans un contexte régional et international encore incertain. Reste à savoir si cette dynamique se maintiendra dans les mois à venir.