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Société

Spéculation sur les produits alimentaires : L’étau se resserre

  • 17 septembre 17:40
  • 4 min de lecture
Spéculation sur les produits alimentaires : L’étau se resserre

On dit que l’argent est le nerf de la guerre, oui mais on oublie que la communication, que ce soit par fibre optique ou par monts et par vaux, sur les routes, est incontournable. Alliée à l’argent comptant, elle a permis aux spéculateurs de construire leurs nids.

La Presse — Ces 7.200 t de farine saisies à l’Ariana ne sont pas venues d’un seul endroit. Elles ont été achetées à l’autre bout du territoire et  ont rallié avec d’autres marchandises ce point de chute.

C’est le cas de bien d’autres produits  qui disparaissent aussitôt mis sur le marché et que l’on retrouve quelque part dans un obscur dépôt ou enfouis sous d’autres marchandises.

La spéculation est tout un réseau qui se soutient pour enlever tout ce qui peut être stocké à l’effet de créer la pénurie et profiter pour hausser les prix. Ses pontes, il fallait les trouver et les prendre en flagrant délit.

Depuis quelques jours, les choses vont de plus en plus vite.

Des tonnes de produits divers, subventionnés ou autres, sont saisies. A se demander comment ces hors-la-loi ont fait pour ramasser autant de marchandises. Leur variété prouve, si besoin est, qu’ils opéraient sur tout le territoire  et leur activité est menée en toute saison. Nous retrouvons de la pomme de terre, de la farine, des produits divers, consommables ou à  détruire parce que mal emmagasinés ou complètement pourris  mais qu’on se prépare à mettre en vente, ce confirme qu’ils mettaient la main sur tout ce qui bougeait.

Assez pour pouvoir bloquer le pays et plonger les consommateurs dans le doute et le découragement.

C’est en fin de compte leur principal objectif qui vise avant tout à déstabiliser et à ébranler tout ce qu’on entreprend pour sortir la tête de l’eau.

Les stratèges de l’économie tunisienne, à une certaine époque, ont encouragé tout d’abord la mise en place de chambres froides pour pouvoir constituer des stocks de sécurité pouvant être sollicités en intersaison. On a facilité l’accès aux crédits et une batterie de chambres frigorifiques ont couvert le pays.

On a ensuite libéralisé le transport pour que la  marchandise, les produits de pêche ou autres puissent être distribués de manière  égalitaire dans tous les gouvernorats. Et cela a marché au début.  Parce qu’à la faveur  de la pandémie et des bouleversements politiques, ces équipements ont presque tous dévié de leurs objectifs. Chambres froides et transport libre sont devenus de véritables plaies pour l’économie nationale.

La spéculation s’en est emparée et elles sont devenues des moyens de pression avec lesquelles on impose les prix et on décide de la quantité à mettre sur le marché pour favoriser la hausse des prix.

L’ouverture ou la libéralisation du transport a contribué à faire  de cette mainmise un véritable fléau qui s’est consolidé avec une énorme injection d’argent provenant de cette économie parallèle qui continue à donner du fil à retordre aux autorités.

Et c’est la raison pour laquelle, nous avons toujours soutenu que sans la traçabilité des produits, à partir de laquelle on peut connaître l’origine et suivre à la trace tout produit, nous ne pourrions jamais avoir le dernier mot avec cette spéculation.

La mise en place de la garde municipale, les brigades conjointes entre ministères, la reprise du contrôle de tout ce qui bouge sur le territoire (en attendant la réorganisation et la responsabilisation des marchés municipaux), qui ont été déjà lancés depuis quelques jours, ont commencé à porter leurs  fruits.

Nous continuerons à avoir bien des surprises.

Auteur

La Presse