Menée tambour battant depuis trois semaines, la campagne nationale de l’Otic, présidée par Lotfi Riahi, a permis de dresser un premier bilan des mesures prises et de celles qui s’ensuivront. Mais plus encore, l’Otic appelle au retrait de licences d’exploitation à certaines marques étrangères en Tunisie.
La Presse —L’Organisation tunisienne d’orientation du consommateur (Otic) a lancé une campagne nationale contre la hausse des prix depuis trois semaines, en commençant par le secteur des viandes rouges. M. Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne d’orientation du consommateur à qui on a demandé pourquoi une telle stratégie a été adoptée, avant de livrer un aperçu du travail accompli jusque-là par ses pairs : «Dans la lutte contre la hausse des prix, on a commencé par la viande rouge, puis on est passés à Internet.
À chaque fois, on a évoqué un secteur. On a adopté cette stratégie, parce que les prix augmentent, sans cesse, érodant le pouvoir d’achat d’une large base de consommateurs, incapables de suivre le rythme. On a procédé étape par étape, et à chaque étape, on évalue la situation et détermine comment la classer. Les prix de la viande sont élevés.
La viande suit la même tendance, et elle n’est pas surveillée par l’organisme de surveillance. Parce que tous les prix de la viande rouge sont élevés, en particulier du bétail qui a atteint 60 D. Pareil, avec Internet, par exemple, nous avons reçu de nombreuses plaintes concernant les prix élevés d’Internet et la mauvaise qualité des services et la grande perturbation. […] C’est le prix à payer pour les entreprises qui opèrent sous contrat d’exploitation sous la marque de franchise d’origine.
Une redevance est versée au franchisé par tranches, ce qui affecte à son tour le prix du produit ou du service. Cela entraîne des prix plus élevés. Par conséquent, le consommateur doit payer plus cher. Outre le rejet catégorique de l’utilisation des ressources tunisiennes pour financer la guerre de génocide».
Communiqué de l’Otic
Dans un communiqué rendu public, l’Otic a transmis ce qui suit : «L’Organisation tunisienne d’orientation du consommateur informe l’opinion publique nationale qu’elle a déposé, le 15 août 2025, une pétition auprès des services du Premier ministre demandant le retrait des licences d’exploitation sous le nom d’origine (franchise) des marques soutenant l’entité sioniste en Tunisie.
Ces marques sont répertoriées dans la base de données des Nations unies, qui appelle explicitement à s’abstenir de toute transaction économique avec des entreprises soutenant l’entité et impliquées dans la répression, le déplacement et le génocide, constituant clairement des crimes contre l’humanité.
Cette demande se fonde sur le contenu de la Constitution de juillet 2022, qui consacre clairement le principe de non-reconnaissance de l’entité sioniste, reflétant ainsi un choix souverain ferme, la libre volonté du peuple, qui rejette catégoriquement l’utilisation des ressources du pays pour financer la guerre d’extermination menée par l’entité sioniste contre le peuple palestinien frère, Le droit international, notamment la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, les Conventions de Genève de 1949 et les résolutions pertinentes des Nations unies, qui ont affirmé à maintes reprises l’illégitimité de l’occupation et de ses pratiques, les principes humanitaires universels appelant à la protection des droits fondamentaux des peuples, au premier rang desquels le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à vivre dans la liberté, la dignité et la sécurité.
L’organisation souligne que cette initiative ne vise pas les entreprises tunisiennes exploitant ces marques ni leurs travailleurs. Elle vise plutôt à les libérer des obligations contraignantes qui les obligent à transférer d’importantes sommes d’argent en devises fortes à des entreprises étrangères dans le cadre de contrats de franchise, leur permettant ainsi de renforcer leur stabilité financière et de soutenir l’économie nationale.
L’organisation espère une réponse positive et constructive du gouvernement dans un délai maximum de soixante (60) jours à compter de la date de dépôt de la requête. En cas de non-réponse, l’organisation se réserve le droit de recourir aux recours légaux disponibles, y compris la justice administrative, dans le plein respect des institutions de l’État et de leurs choix souverains, et dans la concrétisation du respect de la Constitution et des obligations internationales, conformément à la volonté populaire inébranlable de soutenir la cause palestinienne».
L’organisation a récemment exhorté les ministères de l’Agriculture et du Commerce à établir le coût réel de production de la viande rouge et à en faire un prix public afin de s’assurer que les réductions du prix des aliments pour bétail soient répercutées sur les consommateurs. L’Otic appelle également à un renforcement des contrôles, notamment sur l’abattage des femelles et sur l’importation d’animaux, et à une action urgente de l’État contre le monopole et la spéculation afin de protéger le pouvoir d’achat des citoyens et de leur assurer un niveau de vie décent.