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Culture

l’Opéra de Tunis ouvre sa saison : Carmen en flammes

  • 20 septembre 18:30
  • 3 min de lecture
l’Opéra de Tunis ouvre sa saison : Carmen en flammes

Après avoir conquis les scènes d’Allemagne et de France, Carmen opéra Dansé, adaptation libre et envoûtante de l’opéra de Bizet, fait son grand retour au Théâtre de l’Opéra de Tunis. Entre danse et passion, tragédie et sensualité, ce ballet incandescent marque l’ouverture de la saison 2025-2026 sous le signe de l’excellence artistique et de la rencontre entre cultures.

La scène s’ouvre aujourd’hui à la Cité de la culture, et avec elle un souffle brûlant traverse le Théâtre des régions. C’est le retour de Carmen Dansé, libre réinvention chorégraphique de l’opéra mythique de Bizet, portée par la vision du chorégraphe franco-algérien Sofien Abou Lagraa. Une création où la danse devient langue vivante, où chaque mouvement raconte l’amour, la révolte et la fatalité.

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Présentée à 18h30, cette version réunit sur scène les danseurs du Ballet de l’Opéra de Tunis, dans une production soutenue par le ministère des Affaires culturelles et l’Institut français de Tunisie. Elle marque une nouvelle étape dans le rayonnement international du TOT, après une tournée saluée en Europe.

Dans un monde minimaliste, presque suspendu, Carmen Dansé explore les tensions entre liberté et obsession amoureuse, entre Orient et Occident. Abou Lagraa en extrait l’essence — une poésie du corps nourrie d’héritages multiples, illuminée par les lumières d’Alain Paradis et vêtue des costumes du Ballet de Genève. « Cette Carmen est une passerelle. Un lieu où le Maghreb danse avec l’Europe. Une femme, un mythe, une mémoire en mouvement », affirme le TOT dans son communiqué.

Depuis sa création à Tunis le 14 février 2024, Carmen Dansé n’a cessé de fasciner. Elle a rassemblé 120 artistes lors de sa première, puis 148 lors des représentations de mai, mêlant danseurs, musiciens de l’Orchestre Symphonique Tunisien et chanteurs du Chœur de l’Opéra.

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L’été dernier, une adaptation en dialecte tunisien a enflammé deux grands festivals : El Jem, temple de la musique symphonique, et Carthage, joyau du patrimoine vivant.

Chaque représentation fut une célébration, un hommage vibrant à l’universalité de la tragédie humaine. Dans l’ombre de Séville, Carmen, bohémienne libre et indomptable,  ensorcelle Don José, brigadier épris jusqu’à la perte. Il trahit tout pour elle : sa fiancée, son uniforme, sa vie. Mais Carmen ne s’offre jamais.

Elle aime comme elle respire, sans attaches, sans chaînes. Et quand elle choisit Escamillo, le torero flamboyant, Don José, consumé par la jalousie, la tue devant les arènes. C’est cette histoire que Carmen Dansé fait revivre, sans mot, mais avec une puissance rare.

Les voix du passé deviennent gestes. Les cris, silences. La musique de Bizet, toujours présente, palpite dans chaque fibre.

Créée en 1875, l’œuvre de Georges Bizet avait d’abord dérouté. Trop audacieuse, trop vraie. Aujourd’hui, elle est l’opéra français le plus joué dans le monde. Parce qu’elle dit l’amour dans ce qu’il a de plus cruel, de plus magnifique. Parce qu’elle ne ment jamais.

Carmen Dansé n’est pas qu’un spectacle. C’est une expérience. Une traversée des passions humaines, portée par des artistes tunisiens au sommet de leur art. Une promesse de feu pour une saison qui s’annonce flamboyante.

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Auteur

La Presse

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