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L’agriculture africaine face à de nouveaux défis de financement et de durabilité
Transformer l’agriculture africaine pourrait accélérer la réalisation de près de la moitié des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies. En 2022, le secteur n’a attiré que 49 milliards de dollars de financements, contre un besoin estimé à 200 milliards.
Les agriculteurs africains reçoivent en moyenne neuf fois moins d’investissements que leurs homologues internationaux, freinant productivité et résilience.
Des investissements urgents sont nécessaires pour renforcer la sécurité alimentaire, accroître la résilience climatique et stimuler une croissance inclusive.
Le renforcement de l’agriculture africaine est l’un des leviers les plus puissants pour faire progresser le développement dans le monde, selon un nouveau rapport publié par Boston Consulting Group (BCG), en collaboration avec le Forum de Paris sur la Paix. Intitulé «African Agriculture for Global Sustainable Development», ce rapport montre qu’une amélioration de la productivité agricole pourrait contribuer à atteindre entre 30 % et 50 % des Objectifs de développement durable (ODD).
Pourtant, le secteur reste largement sous-financé : seulement 49 milliards de dollars y ont été investis en 2022, contre un besoin estimé à 200 milliards.
L’agriculture constitue une source de subsistance essentielle pour 70 % des Africains — dont une majorité de femmes — et représente environ 30 % du PIB continental. Malgré ce rôle vital, les agriculteurs africains ne reçoivent en moyenne que 140 dollars d’investissement par an, contre 1 300 dollars en moyenne au niveau mondial.
Cette faible productivité, liée notamment au manque d’irrigation et de mécanisation, oblige le continent à importer pour plus de 27 milliards de dollars de céréales chaque année — un montant qui pourrait atteindre 110 milliards en 2030 sans action rapide.
Le rapport met en évidence l’impact multiple qu’un investissement accru dans l’agriculture africaine pourrait générer une réduction de la pauvreté et de la faim : plus de 400 millions d’Africains vivent dans l’extrême pauvreté et 60% des personnes en insécurité alimentaire aiguë dans le monde se trouvent sur le continent.
L’investissement contribuera aussi au développement des systèmes agricoles durables et adaptés au climat afin de réduire l’impact des chocs climatiques et contenir les déplacements forcés, qui pourraient représenter 40 % des migrants climatiques mondiaux d’ici 2050.
Le rapport souligne également l’importance d’engagements politiques plus forts. Les dépenses publiques consacrées à l’agriculture représentent seulement 3 % des budgets gouvernementaux en Afrique, bien en deçà de l’objectif de 10 % fixé par l’Union africaine.
L’Algérie rejoint l’Alliance africaine de l’hydrogène vert
L’Algérie a officiellement rejoint l’Alliance africaine de l’hydrogène vert (Agha), à l’occasion des travaux du Sommet africain mondial sur l’hydrogène, tenu au début du mois de septembre 2025 à Windhoek en Namibie.
L’adhésion de l’Algérie à cette alliance africaine s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’hydrogène, notamment dans le volet relatif au renforcement du partenariat et de la coopération internationale dans ce domaine. Cette intégration représente également un message fort d’unité et d’ambition continentale en faveur du développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert à travers tout le continent, ainsi qu’une étape importante dans le cadre de la stratégie algérienne de transition énergétique.
L’Algérie ambitionne, en effet, de tirer parti de ses énormes potentialités en matière d’énergies renouvelables pour devenir « un acteur majeur» sur le marché mondial de l’hydrogène vert.
Il s’agit également de permettre à l’Algérie de renforcer son rôle dans la coopération interafricaine autour de l’hydrogène vert, d’échanger les expériences, expertises et technologies de pointe avec les Etats membres, de participer à des programmes de formation et de développement des capacités, mais aussi d’accéder à des opportunités de financement et d’investissement dans des projets d’hydrogène vert à l’échelle continentale.
L’Alliance s’est fixé six principaux objectifs stratégiques: démontrer le leadership continental et mettre en avant les ambitions industrielles vertes, soutenir les cadres juridiques et réglementaires, et accompagner les gouvernements dans l’élaboration des lois permettant de tirer profit de l’hydrogène vert.
Elle vise à accélérer et à optimiser le développement des marchés, à créer des modèles de financement verts pour les économies locales, à promouvoir le développement technologique et le partage d’expertises techniques afin de construire des chaînes d’approvisionnement locales performantes, ainsi qu’à établir des partenariats stratégiques pour renforcer le soutien technique et faciliter l’accès aux financements auprès des partenaires internationaux.