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Changement climatique : La Tunisie plaide en faveur d’un financement climatique équitable

  • 2 octobre 18:30
  • 6 min de lecture
Changement climatique : La Tunisie plaide en faveur d’un financement  climatique équitable

Le 2e Sommet africain sur le climat qui s’est tenu récemment à Addis-Abeba en Éthiopie vise à uniformiser la position africaine afin de renforcer la voix du continent dans les négociations internationales sur le climat.

La Presse — Les pays africains voudraient à l’occasion de ce rendez-vous continental peser plus sur les négociations climatiques et passer d’une posture d’alignement à une posture de décision. À travers cet évènement, les dirigeants africains  ont voulu affirmer le leadership africain dans les négociations climatiques internationales et montrer leur capacité à saisir une opportunité de maximiser les instruments financiers et économiques qui sont offerts par la gouvernance climatique internationale.

La Tunisie a pris part aux assises du deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2), coorganisé par l’Union africaine et le gouvernement éthiopien, placé sous le thème : « Accélérer les solutions climatiques mondiales : financement pour le développement résilient et vert de l’Afrique ». L’objectif commun était de « renforcer la réponse collective du continent face aux dérèglements climatiques, en mettant l’accent sur les solutions fondées sur la nature, le reverdissement du continent et la solidarité régionale ».

Les dirigeants africains ont plaidé pour une position commune en faveur de la justice climatique, du financement durable et du transfert de technologies, au cours des travaux de ce sommet, tenu à quelques mois de la conférence de l’ONU (COP30) sur les changements climatiques, prévue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém au Brésil.

Les récentes COP sur le climat ont abouti à des accords mondiaux concrets qui devraient profiter concrètement à l’Afrique et à d’autres régions en développement : un fonds historique pour les pertes et dommages lors de la COP27, une transition juste vers les énergies propres et une transformation dans d’autres secteurs qui ne laisse personne de côté, un objectif mondial en matière d’adaptation lors de la COP28, un triplement du financement climatique en faveur des pays en développement —qui passera à 1.300 milliards par an d’ici 2035— et des marchés du carbone opérationnels lors de la COP29.

Mais, pour concrétiser ces avantages, la COP30 doit prendre les prochaines mesures concrètes : avec des résultats ambitieux qui transforment les accords en résultats concrets sur le terrain, et des solutions évolutives qui ouvrent une nouvelle ère de mise en œuvre. Pour la Tunisie, les ressources financières nécessaires pour la mise en œuvre de sa Contribution déterminée à l’échelle nationale (CDN) sont estimées à environ 19,4 milliards USD (1 USD = 2,91000 TND), sur la période 2021-2030, dont 14,4 milliards USD pour l’atténuation, 4,3 milliards USD pour l’adaptation et 0,7 milliard USD pour les actions de renforcement des capacités. Sur l’ensemble de ces ressources, le pays devrait mobiliser seulement 3,3 milliards USD de ressources propres pour toute la période 2021-2030 (23% du financement total) et le reste devrait être mobilisé sous forme d’appui international sous forme de lignes de crédit, dons, investissements directs étrangers, intégration dans des marchés carbone et autres.

La Tunisie mobilisée pour défendre les priorités nationales

La Tunisie a réaffirmé lors de ce sommet son engagement dans la lutte contre le changement climatique et faire entendre les spécificités méditerranéennes dans l’agenda africain. 

La Tunisie, comme l’ensemble du Maghreb, est particulièrement exposée aux effets du réchauffement climatique. Sécheresses prolongées, inondations soudaines, stress hydrique, recul de la biodiversité et pression sur les systèmes agricoles sont autant de défis qui affectent directement la sécurité alimentaire et la stabilité socioéconomique. Le sommet d’Addis-Abeba a offert à la Tunisie une tribune pour partager ses expériences, notamment en matière de réutilisation des eaux usées, de transition énergétique et de résilience territoriale.

L’Union africaine a intégré au sommet un Pôle d’innovation dédié aux solutions climatiques portées par les jeunes et les entrepreneurs. La Tunisie a misé, en effet, sur son écosystème de start-up vertes et ses initiatives locales pour contribuer à cette dynamique. Des projets tunisiens axés sur l’agriculture durable, la gestion intelligente de l’eau et les énergies renouvelables sont présentés. Cette approche permet de valoriser des solutions reproductibles à l’échelle régionale et de renforcer les synergies Sud-Sud.

Diplomatie environnementale

La Tunisie rappelle, dans ses interventions, que le sommet africain est donc une opportunité stratégique pour plaider en faveur d’un financement climatique équitable, accessible et adapté aux réalités des pays en développement. 

La participation tunisienne au 2e Sommet africain sur le climat marque une étape importante dans la diplomatie environnementale du pays. Elle témoigne d’une volonté affirmée de contribuer à la construction d’une stratégie africaine cohérente, ambitieuse et solidaire. Pour les communicants sectoriels, les acteurs du développement rural et les stratèges éditoriaux, cet événement constitue un levier de valorisation, de mobilisation et de projection internationale autour des enjeux climatiques.

L’objectif ultime du sommet étant d’accélérer le développement des énergies renouvelables pour faire de l’Afrique une puissance industrielle verte. Cela ne permettra pas seulement de rendre l’énergie accessible, mais cela positionnera aussi l’Afrique en tant que puissance industrielle verte. Il était question aussi de former une coalition des pays qui possèdent des minéraux essentiels pour assurer plus de transparence et que ces pays obtiennent une part juste des bénéfices.

En somme, l’objectif est de lancer un appel à passer de la parole à l’action, en faisant de l’Afrique non pas une victime du changement climatique, mais un acteur majeur qui propose des solutions vers une transition climatique mondiale. Il s’agit aussi de remplacer l’aide par des investissements, tout comme l’initiative « Green Legacy » de l’Ethiopie, qui a permis de planter plus de 48 milliards d’arbres ou encore la mise en service imminente du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, qui devrait produire 5.000 mégawatts d’énergie renouvelable.

Clôturant les travaux du sommet, le Premier ministre éthiopien a proposé un pacte africain pour l’innovation climatique, un partenariat de 50 milliards de dollars par an visant à mettre en œuvre 1.000 solutions climatiques africaines d’ici 2030 dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau, des transports et de la résilience.

Auteur

La Presse

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