Tunisie–Union Européenne : Le nouveau Pacte pour la Méditerranée et le partenariat tuniso-européen à l’ordre du jour
Le chef de la diplomatie a souligné le respect mutuel qui marque les discussions entre les deux parties sur les différentes questions de coopération bilatérale, estimant que le renouvellement de ce partenariat est une relance effective des relations tunisiennes avec un partenaire de choix. Nafti a réaffirmé la position tunisienne quant à la juste cause palestinienne, appelant la communauté internationale à agir en urgence pour stopper les agressions sionistes contre le peuple palestinien.
La Presse — Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a tenu, hier, au siège du département, une séance de travail avec la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Šuica, venue accompagnée d’une délégation lors de sa visite en Tunisie sur deux jours. La responsable est la première commissaire européen qui effectue une visite en Tunisie cette année.
Selon le chef de la diplomatie, Mohammed Ali Nafti, la réunion de travail a porté sur le renforcement du partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne, la coopération bilatérale dans les domaines du développement inclusif, les énergies renouvelables, et la recherche scientifique et l’innovation, ainsi que les échanges commerciaux et la gestion de la migration et les préparatifs des prochaines échéances bilatérales.
Le ministre a, lors d’un point de presse conjoint, mis l’accent sur le principe fondamental de respect mutuel qui marque les discussions entre la Tunisie et l’Union Européenne, ainsi que de la souveraineté des choix de la Tunisie. Nafti a souligné que le nouveau Pacte pour la Méditerranée, que préside la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Šuica, présenté comme un mécanisme stratégique visant à profiter du potentiel de l’espace méditerranéen en vue de renforcer la paix et la sécurité dans la région, tout en prenant en compte les spécificités des différents pays.
Le ministre a souligné les défis actuels qui nécessitent la consécration de l’appartenance effective à l’espace méditerranéen des différents pays des deux rives et ce, en renforçant l’inclusion régionale pour faire face notamment aux défis climatiques et sécuritaires.
Le chef de la diplomatie a évoqué le dossier de la mobilité et de la migration, tout en insistant sur la nécessité d’examiner les moyens de renforcer les mécanismes de la migration régulière avec l’UE, en adoptant une approche globale qui consacre une meilleure gouvernance. Une approche à même de rompre avec les pratiques de traite des êtres humains.
Sur cette question de la migration, Nafti a réaffirmé que la Tunisie refuse fermement d’être un pays de transit ou d’installation pour les migrants irréguliers, et a appelé à une approche innovante qui soutienne les mécanismes de migration légale, vecteurs de création de richesse.
Le chef de la diplomatie a souligné l’approche inclusive adoptée par la Tunisie lors de son traitement du phénomène de la migration irrégulière, en se basant sur le respect des différentes conventions internationales en la matière et en coordination avec les organisations internationales spécialisées et les pays concernés, et avec une approche humanitaire favorisant le retour volontaire des migrants, et ce, dans le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine.
Le ministre a enfin indiqué que les préparatifs en prévision de la 16e session du Conseil d’Association tuniso-européenne, prévue fin octobre vont bon train, faisant observer que cette échéance coïncide avec le 30e anniversaire de la signature de l’Accord d’association. Nafti a souligné que ce renouvellement du partenariat pourrait être une relance effective des relations entre la Tunisie et l’Union européenne, répondant aux priorités nationales et aux principes de l’UE, et en symbiose avec ce qui a été entériné dans le mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et globale entre les deux parties, signé en juillet 2023.
Pour conclure, Nafti a indiqué que la réunion a, entre autres, porté sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun et notamment la juste cause palestinienne. Il a souligné la position de la Tunisie soutenant les droits du peuple palestinien, tout en appelant la communauté internationale à agir afin de lever le blocus imposé au peuple palestinien dans la bande de Gaza. Nafti a valorisé les dernières reconnaissances de divers pays du monde de l’Etat de la Palestine, des reconnaissances qui, d’après lui, n’instaurent pas l’Etat palestinien mais renforcent son exsistence.
Pour sa part, la Commissaire européenne a mis en avant les réalisations des deux parties dans les domaines du commerce, des investissements, des énergies renouvelables, de la gestion de la migration, de l’autonomisation des femmes ainsi qu’aux opportunités offertes aux jeunes Tunisiens pour étudier et travailler en Europe. La commissaire a rappelé que les entreprises européennes créent plus de 400 mille emplois en Tunisie et que l’UE reste engagée à renforcer la croissance économique et les investissements réciproques.
Šuica a également insisté sur le rôle de la société civile et sur le potentiel du partenariat pour développer l’économie, soutenir le développement durable, renforcer la coopération énergétique et promouvoir les échanges éducatifs, scientifiques et culturels.
Concernant le Pacte pour la Méditerranée, Dubravka Šuica a précisé qu’il sera accompagné d’un plan d’action de court et moyen terme, appelant à travailler d’un commun accord et avec des objectifs bien précis pour le bien de toutes les composantes de l’espace méditerranéen.