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Immobilier : un Ordre professionnel en préparation pour encadrer le métier en Tunisie

  • 5 octobre 21:46
  • 4 min de lecture
Immobilier : un Ordre professionnel en préparation pour encadrer le métier en Tunisie

Le secteur immobilier tunisien traverse une phase critique, marquée par une désorganisation structurelle et de multiples menaces qui fragilisent la profession. Face à cette situation, Mohsen Chaabani, président du Groupement Professionnel des Agences Immobilières (GPAI) relevant de la CONECT, plaide, lors de son passage sur les ondes de RTCI, pour une refonte urgente du cadre réglementaire et institutionnel. Selon lui, la mission du groupement consiste avant tout à organiser et à sécuriser le métier d’agent immobilier, aujourd’hui exposé à la concurrence déloyale des intermédiaires non agréés, à l’absence d’un cahier des charges moderne et aux risques liés au blanchiment et à la fraude.
Depuis son passage sous l’égide de Connect, après plusieurs années rattaché à l’UTICA, le GPAI affirme avoir gagné en visibilité et en influence. Ce nouveau cadre institutionnel lui permet un plaidoyer plus efficace auprès des ministères et une reconnaissance accrue au sein de l’écosystème économique national. Parti de sept agences fondatrices, le groupement réunit désormais une centaine d’adhérents et vise entre 500 et 700 membres à moyen terme. Il se déploie également sur le plan régional, annonçant la création prochaine de branches à Kairouan et Monastir, dans le but de constituer une dizaine de représentations à travers le pays.
Si le marché reste porteur, il demeure fragmenté et vulnérable. Les menaces les plus sérieuses viennent des samsars et des étrangers non résidents qui exercent illégalement la profession. Ces pratiques, strictement interdites par la loi, représentent un danger bien au-delà du simple cadre économique, avertit Chaabani. Elles peuvent en effet être liées au blanchiment d’argent, au financement du terrorisme et à des activités d’espionnage, compromettant ainsi la sécurité nationale. À l’inverse, les agences agréées, soumises au contrôle du ministère du Commerce, déclarent leurs revenus et garantissent la traçabilité des flux financiers via la Banque centrale. Les intermédiaires clandestins, eux, opèrent sans contrôle et ternissent l’image de la Tunisie auprès des investisseurs et expatriés.
Pour assainir la profession, le GPAI concentre ses efforts sur deux chantiers majeurs : la refonte du cahier des charges, resté inchangé depuis les années 1980, et la création d’un Ordre des agents immobiliers. Le nouveau texte, actuellement en discussion avec le ministère du Commerce, imposera des critères plus rigoureux en matière de compétence, de niveau de formation et de moralité. L’Ordre, quant à lui, aura pour mission d’encadrer la profession, de faire respecter le code d’éthique et de sanctionner les dérives. Un serment professionnel pourrait même être instauré afin de renforcer la déontologie du métier. Chaabani espère voir ces réformes aboutir d’ici un à deux ans.
Dans une démarche de professionnalisation, le GPAI multiplie les formations et événements destinés à rehausser les standards du secteur. Une innovation notable est l’introduction de la Programmation neurolinguistique (PNL) appliquée à l’immobilier, une première en Tunisie et sur le continent africain. Cette approche vise à perfectionner la communication, le comportement et la présentation des agents, considérés comme de véritables ambassadeurs du pays auprès des clients internationaux.
Le groupement adopte par ailleurs une politique d’ouverture vis-à-vis des samsars et des fausses agences, cherchant à les intégrer dans un cadre légal et à les former afin qu’ils contribuent à l’économie formelle. Il promeut également la collaboration entre professionnels grâce à un système d’échanges immobiliers entre agences agréées, favorisant ainsi un réseau structuré et transparent. Ce dynamisme profite à l’ensemble de la chaîne économique, mobilisant experts-comptables, architectes, assureurs, notaires et banquiers.
Mohsen Chaabani appelle enfin les autorités à poursuivre leurs efforts de contrôle et de régulation. Il salue le « travail majestueux » du ministère du Commerce, qui a fermé plus d’une cinquantaine de fausses agences durant l’été, et insiste sur la nécessité de maintenir cette vigilance dans un secteur aussi sensible. Son message aux agences non adhérentes est sans équivoque : « Rejoignez-nous. Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts », rappelle-t-il, invitant ses confrères à bénéficier du cadre juridique, des formations et des labels de qualité proposés par le GPAI.

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La Presse

1 Comment

  • Immobilier : un Ordre professionnel en préparation pour encadrer le métier en Tunisie
    Par S.M. Publié le 5 octobre 2025-la Presse.tn

    -Le secteur immobilier tunisien traverse une phase critique, marquée par une désorganisation structurelle et de multiples
    -RTCI, pour une refonte urgente du cadre réglementaire et institutionnel.

    Mon avis :
    Cette branche, oui, est bien sûr une part intéressante et nécessaire dans l’infrastructure de l’économie de l’habitat en général.
    -Mais le plus important. Je me demande, pourquoi, l’habitation d’un appartement ou d’une maison simple, devient un luxe ?
    -Ce problème n’est pas exclusivement tunisien. Presque dans tous les pays du monde, ces problèmes sont connus et existent encore.
    -Solution/s. Exemple.
    -La différence, existe dans les pays développés. Un exemple concrété.
    -En Allemagne, Berlin.
    -Je suis adhérant, fais part d’un comité consultatif depuis environ 2010. Dans une grande association de locataires, ca. 160.000 d’adhérants,
    -La solution existante « chez nous », les locataires sont organisés en associassions.
    -Le devoir est d`étudier tous les problèmes actuels et les lois en vigueur. Proposer au sénat, des alternatives ou nouvelles lois qualifiées a examiner, de faire une loi acceptable.

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