Un glissement de terrain impressionnant s’est produit dans la région d’El Ghardhab, relevant de la délégation de Ghomrassen (gouvernorat de Tataouine), provoquant la formation d’un cratère profond de plus de 25 mètres et d’un diamètre avoisinant les 8 mètres, selon les premières constatations des autorités locales.
D’après les explications du professeur Mohamed Esseddik Salem, directeur du département des sciences de la Terre à la Faculté des sciences de Gabès, l’incident résulte d’un effondrement du sol dû à la présence de cavités souterraines, elles-mêmes causées par l’exploitation excessive des nappes phréatiques.
Le chercheur précise dans une déclaration accordée à Mosaïque Fm que ce type de phénomène, survenu dans la zone dite Oum El kadhadh, couvre une superficie importante et témoigne d’une fragilisation du sous-sol liée à la baisse du niveau des réserves en eau.
Il a rappelé que des cas similaires ont déjà été enregistrés en Tunisie, notamment dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, où des effondrements analogues avaient été observés dans des zones riches en ressources hydriques.
Selon lui, les zones urbaines sont généralement à l’abri de tels incidents, en raison de la compacité et de la solidité du sol, contrairement aux zones agricoles, dont la nature meuble du terrain favorise les affaissements.
Les habitants d’El Ghardhab ont remarqué la formation d’une faille au niveau d’un pont agricole, laissant apparaître une fosse profonde et circulaire, suscitant l’inquiétude des riverains. Les autorités régionales et les services de la délégation du développement agricole se sont rendus sur place pour évaluer la situation et déterminer les mesures à prendre.
Située à environ 15 kilomètres du centre-ville de Tataouine, la région d’El Ghardhab est à vocation agricole et industrielle. Elle abrite notamment la station gazière du Sud, plusieurs zones irriguées, des forages d’eau souterraine, ainsi que des projets agricoles d’envergure, facteurs qui accentuent la pression sur la nappe phréatique locale.