OMS : la propagation des épidémies dans la bande de Gaza « hors de contrôle »

Dans une interview avec l’Agence France-Presse (AFP), la directrice régionale de l’organisation, Hanan Balkhy, a déclaré que le secteur de la santé à Gaza « a été démantelé. Il ne reste que très peu de choses du système de soins de santé ».

Elle a affirmé que « la propagation des maladies infectieuses est devenue hors de contrôle, que ce soit la méningite, le syndrome de Guillain-Barré (un trouble immunitaire affectant les nerfs), la diarrhée et les maladies respiratoires », soulignant que « l’ampleur du travail dont Gaza a besoin est inimaginable, et nous devrons le gérer étape par étape ».

Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la ville de Gaza ne dépend plus que de 8 centres de santé, tous partiellement fonctionnels, tandis qu’il n’y a qu’un seul centre de santé dans le nord de Gaza.

L’organisation confirme qu’il « n’y a pas assez de personnel médical dans les centres de santé pour reprendre tous les services vitaux ».

Selon Balkhy, la reconstruction du secteur de la santé à Gaza nécessitera « des milliards de dollars et des décennies de travail », compte tenu du nombre d’hôpitaux aptes à la réhabilitation par rapport à ceux qui ont été complètement détruits.

La directrice régionale de l’OMS indique qu’il est difficile d’estimer avec précision l’ampleur des pertes à l’intérieur de Gaza, en raison de la difficulté de mouvement dans la bande et de l’évolution rapide de la situation sécuritaire.

Les installations de santé à Gaza ont été la cible de plus de 800 attaques depuis le 7 octobre 2023, selon les données des Nations Unies.

Elle a mis en garde contre le fait que « les enfants nés au cours des deux dernières années, beaucoup d’entre eux, je suppose, n’ont reçu aucune dose de vaccination ».

Dans le même contexte, un rapport de l’organisation internationale publié au début de ce mois a révélé qu’un quart des blessés de guerre, dont le nombre a atteint environ 170 000 depuis octobre 2023 selon l’organisation, souffrent d’incapacités permanentes, et un quart d’entre eux sont des enfants.

Les besoins en santé mentale dans la bande de Gaza ont plus que doublé, mais « les services disponibles ne répondent pas aux besoins » selon l’organisation.

Balkhy a appelé à autoriser davantage de blessés à quitter la bande de Gaza vers la Cisjordanie occupée ou les pays voisins pour recevoir des soins, insistant : « Nous avons besoin de plus de carburant à Gaza. Nous avons besoin de plus de nourriture, de plus d’équipement médical, de médicaments, de secouristes et de médecins. »

Elle a déclaré : « Nous espérons vraiment que la paix sera totalement durable afin que nous puissions commencer à travailler. »

Balkhy a expliqué que le plan de réponse initial dans la bande ravagée par la guerre comprendra « un soutien immédiat aux centres de soins de santé » publics et spécialisés, en plus du « soutien à ceux qui ont subi des blessures et des incapacités à vie et dans le domaine de la santé mentale « .